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ETAT-COTECNA : Le contrat rompu le 28 août prochain


 

 

Le vendredi 18 mai dernier, le directeur des Douanes, Adama Sawadogo, avait rendez-vous avec les journalistes à Ouagadougou. Ce jour-là, il était entouré de deux de ses collaborateurs. Il s’agit notamment de Micheline Ilboudo, directrice générale adjointe et de Elie Kalkoundo, inspecteur technique principal des Douanes. Le sujet de débat a porté sur les réformes au niveau de l’Administration douanière. Et comme il fallait s’y attendre, d’autres sujets sont venus se greffer à l’objet du jour.

 

« Cotecna est l’un des leaders mondiaux dans le développement de solutions permettant aux gouvernements de lutter contre la fraude, d’améliorer la sécurité nationale et de faciliter les échanges commerciaux licites aux frontières. Tous les Etats font face à un défi de taille : comment faciliter le développement socio-économique et légitimer le commerce international sans nuire à la sécurité aux frontières ? Pour y répondre, nous avons mis au point des solutions uniques et durables. Nous personnalisons les technologies, créons des services sur mesure et assurons le transfert des compétences clés en mettant systématiquement en place des programmes de renforcement des capacités ». Voilà ce qu’on peut lire sur la plateforme web de Cotecna. Mais voilà, entre cette structure et l’Etat burkinabè, les jours de la collaboration sont comptés. En tout cas, à partir du 28 août prochain, la notification de rupture de contrat émise par le gouvernement du Burkina Faso avec Cotecna, va prendre effet. Du moins, c’est l’information communiquée par le directeur général des Douanes, Adama Sawadogo, lors d’une conférence de presse tenue le 18 mai dernier à Ouagadougou. C’est d’ailleurs l’une des revendications de la Coordination des syndicats du Ministère de l’Economie et des finances (CS-MEF) qui entame un mouvement de grève ce jour 21 mai. Cette rencontre avec les médias, selon le DG, répond à un devoir de redevabilité de sa structure. Justement, sur cette question de redevabilité, il faut rappeler que les objectifs de l’Administration douanière, pour cette année 2018, sont clairs : réaliser des recettes de l’ordre de 694,93 milliards de F CFA, soit une progression de 15,13% par rapport aux prévisions de 2017 ; faire un recouvrement supplémentaire  de 119,72 milliards de F CFA.  Selon le directeur général des Douanes, trois facteurs limitatifs hypothèquent l’atteinte de ces objectifs : le faible accroissement du volume des importations d’une année à l’autre ; la fiscalité douanière régie par le Tarif extérieur commun CEDEAO et la dépense fiscale de plus en plus importante. A défaut de pouvoir prendre des mesures pour faire face à ces facteurs, les services des Douanes  se sont engagés à lutter contre la fraude à travers plusieurs mécanismes : décharger systématiquement les camions de plus de deux articles ; annexer obligatoirement à la déclaration en douane le connaissement, le  bordereau électronique de suivi de cargaison, la Facture frêt maritime si les incoterms sont PDU, FOB ou FAS ; lister et fixer des valeurs de référence pour les 20 produits les plus importés au Burkina Faso et qui alimentent les courants de fraude (ces valeurs de référence seront intégrées dans SYDONIA aux fins de dédouanement) ; interconnecter les systèmes informatiques douaniers du Togo et du Burkina Faso au cours du premier semestre 2018 (le lancement de cette interconnexion est prévu le 28 mai 2018 à Ouagadougou, ndlr). Ces mesures devraient venir renforcer les dispositions déjà existantes : la géolocalisation des chargements des marchandises en transit ; l’exploitation de la plateforme électrique SYLVIE ; le Système de gestion intégrée du contentieux douanier et l’utilisation des scanners dans les offices de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Selon le DG des Douanes, « c’est l’ensemble de ces mesures et réformes qui ont permis à l’Administration douanière d’atteindre les niveaux de performance enregistrés de nos jours et qui sont fort appréciables ». Certes, en termes de performance de mobilisation de recettes, pour ce qui est de l’année 2018, le DG des Douanes n’a pas de chiffres, pour le moment, à communiquer aux journalistes qui réclament des données à mi-parcours. Quant aux préoccupations sur les répercussions négatives de la grève des syndicats du MEF sur la mobilisation des recettes, Adama Sawadogo a été formel : la grève des agents des Finances n’a pas d’impact sur la mobilisation des recettes. Elle peut seulement provoquer des retards ou ralentir les procédures de dédouanement.

Michel NANA

 


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