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ETAT DE LA ROUTE DEDOUGOU SOLENZO : « Arrêtez de nous divertir, la route, c’est ce que nous voulons », dixit Honoré Coulibaly, SG des OSC des Banwa


La coalition des OSC de la province des Banwa a tenu une conférence de presse le mercredi 10 mai 2017 à Dédougou. Face aux journalistes, il a été essentiellement question d’un déballage  sur le mauvais  état de la route reliant ladite localité au chef-lieu de la région et la question  liée à l’électricité.  

 

Interpeller le gouvernement Thiéba sur la problématique des routes et la question de l’électricité de la province, c’était l’objectif de cette conférence de presse tenue à Dédougou dans le chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun. « C’est vraiment un cri de cœur, en même temps un avertissement au gouvernement Paul Kaba Thiéba  d’avoir un regard attentif sur notre province ». C’est en ces termes que le SG adjoint et porte-parole des OSC  de la province des Banwa, Arouna Bado, a débuté la conférence de presse.

En effet les OSC de la province des Banwa , venues en grand nombre de Solenzo, ont donné de la voix  à travers ce point de presse le 3 mai dernier. Elles étaient remontées du fait  que les autorités du pays  ont laissé la  localité à son triste sort. Selon eux, beaucoup de  manifestations ont été organisées pour dénoncer cette situation socioéconomique de la province. Cependant, les autorités ferment les yeux et restent sourdes à tous les appels et autres cris de cœur lancés par les Banwalais sur l’état des routes et leurs conditions d’existence.

La situation est particulière cette année, car la saison hivernale qui commence, annonce le profond désarroi dans lequel la province va se retrouver.

 

« On nous dit que nous sommes le grenier du Faso ; le grenier du Burkina qui n’a pas de route, qui est oublié et pourtant qui nourrit presque tout le pays !»

 

Le premier point abordé par les OSC des Banwa a été l’épineuse  question de la route qui, selon elles, après plusieurs promesses pendant la campagne présidentielle, le président Rock et même le président de l’Assemblée nationale, ont recensé cette situation comme étant une priorité. Mais, depuis plus d’un an de gestion du pays rien n’est fait, selon elles. En effet, Solenzo est coupée de son chef-lieu de région à cause de 74km de route impraticable et  coupée de Bobo (70km), ville avec laquelle elle  commerce à 90%. Cependant, malgré les potentialités agropastorales et économiques de la localité, cet état d’enclavement a des impacts sur la localité considérée comme le moteur de l’économie de la région et partant du pays tout entier.

« Qu’on arrête de divertir les gens, la route, c’est ce que nous voulons et il va falloir que les gouvernants trouvent des solutions à ce problème pour ne pas nous désagréables », a lancé le SG exécutif de la coalition provinciale des OSC des Banwa, Honoré Coulibaly, l’un des animateurs de ladite conférence de presse. Pour lui,  le Burkina Faso, a un système qui refuse de bouger et cela est dû à la corruption, les intimidations et les détournements de deniers publics dans notre pays. Et d’ajouter que si le gouvernement ne s’en tient pas à l’interpellation des populations par rapport à ce qu’elles subissent, cela peut être très dangereux par la suite. Parce que ce sont ces actes de corruption, d’intimidation et de détournement qui rendent aigrie la population et qui la poussent souvent à mener des actions là où elle ne veut pas aller.

 

« Arrêtez de nous divertir, la route, c’est ce que nous voulons »

 

Le deuxième point de cette conférence de presse était axé sur la question de l’électricité dans la ville de Solenzo. A ce niveau, les OSC dénoncent également une injustice qui ne dit pas son nom. Ainsi, elles dénoncent la mauvaise gestion de la coopérative d’électricité.  « Une coopérative appartient à une population, mais à notre grande surprise nous avons constaté que celle de Solenzo appartient à Ouagadougou, en clair», a martelé le SG Honoré Coulibaly. Il a dénoncé une  mainmise du  FDE, du PPI  et autres sur le bureau qui avait été mis en place pour gérer la COPEL/SO et dénonce également des détournements et un vol. « On nous faisait croire à une consommation de 1 000 litres/jour alors que quand le nouveau bureau a pris le contrôle on s’est rendu compte que la consommation était de 600 litres/jour ; et les 400 litres ? Multipliez ça par tant d’années, c’est des millions que la FDE bouffait », a expliqué le SG adjoint Arouna Bado.  Et le SG Honoré  Coulibaly de poursuivre que suite à un audit, la maison d’audit a confirmé qu’il y a eu du vol mais quant à la justice tout cela est légal. « Nous, nous avons pitié de nous-mêmes parce que nous n’avons personne pour nous soutenir, sinon comment le vol peut être légalisé au Burkina Faso ? », a-t-il martelé.

 

« Si nous ne sommes pas des citoyens de ce pays qu’ils nous le disent pour que nous nous rallions au Mali… »

 

« Dans cet enclavement nous allons tous mourir, nous devons nous préparer avec nos daba pour cultiver, pour enterrer nos femmes et nos enfants, parce que le palu ne va pas nous pardonner. Et cela, du fait qu’aucune pharmacie n’est ravitaillée en produits compte tenu de l’état de la route. Ça veut dire que nous allons tous mourir ! En quoi le PNDES nous regarde-t-il si nous allons mourir ? » Avec l’arrivée de l’interconnexion électrique, les OSC pense que rien n’a changé,  car ils se voient en danger. « On se demande si ce n’est pas mieux d’arrêter le courant,  surtout avec la saison pluvieuse qui arrive ! Presque toute la population va mourir car les poteaux, les termites ont tout rongé, les fils sont à terre et les camions passent là-dessus ». « Nous préférons qu’ils viennent tout arrêter sinon, un jour nous allons nous lever et tout casser. Si nous ne sommes pas des citoyens de ce pays qu’ils nous disent pour que nous nous rallions au Mali ou à un autre pays. » Suite à une  grande manifestation de la population qui a demandé le départ de tout le personnel de COPEL/SO, selon les animateurs de la conférence de presse, les guichets de la COPEL /SO sont tous fermés depuis 6 mois et attendent de voir les jours à venir la SONABEL s’installer pour en assurer la gestion. Dans sa déclaration, la coalition des  OSC des Banwa exige :

– le bitumage de l’axe Dédougou-Sanaba-Solenzo-Kouka-Koundougou ;

– le bitumage de l’axe Nouna-Sanaba-Balavé-Tansila ;

– le bitumage de l’axe Solenzo-Balavé ;

– la réfection conséquente des autres pistes rurales de la province et l’implantation de la SONABEL afin de poursuivre les travaux d’extension du réseau électrique.

 

Arnaud Lassina LOUGUE

(Correspondant )

 

 


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