HomeA la uneETAT DE SANTE DE SAFIATOU LOPEZ : Des OSC s’en inquiètent

ETAT DE SANTE DE SAFIATOU LOPEZ : Des OSC s’en inquiètent


Le 5 décembre 2018, une coalition d’OSC (Organisations de la société civile) dite « Collectif Dignité et liberté pour Safiatou Lopez » a organisé une conférence de presse pour demander la libération ou la mise en liberté provisoire de Safiatou Lopez, incarcérée à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou), suite à son arrestation en fin août 2018 par l’Unité anti-terroriste de la gendarmerie nationale. « La prisonnière d’opinion », à entendre les conférenciers, est en danger du fait de son état de santé précaire, selon des spécialistes.

Trois mois de détention injuste et arbitraire dans des conditions précaires (de détention) dont les conséquences sont désastreuses pour la santé physique et mentale. C’est ce que le « Collectif Dignité et liberté pour Safiatou Lopez » a dénoncé hier au cours d’une conférence de presse au Centre national de presse Norbert Zongo, en fin de soirée. La coalition d’OSC informe l’opinion publique et interpelle la classe politique, les OSC, les défenseurs des droits de l’Homme, les Chancelleries et les partenaires techniques et financiers du Burkina Faso sur le cas de dame Lopez, victime, selon la Coalition, d’une restriction de son droit d’être libre de ses mouvements, de voir sa famille, de mener ses activités et de prendre soin de sa santé. L’affaire Safiatou Lopez est évolutive, de l’avis des conférenciers pour qui cette affaire est une « cabale politico-judiciaire, un règlement de comptes et un complot contre la démocratie et la liberté d’expression ». Une traque politico-judiciaire à l’instar d’autres affaires comme les affaires Auguste Denise Barry ou Naïm Touré, ajoutent les conférenciers. Accusée de tentative de déstabilisation du régime, Safiatou Lopez est victime d’un « montage grotesque », selon la coalition d’OSC qui estime à ce jour que le dossier de la prisonnière Lopez est vide. « Un dossier resté en l’état, dans une vacuité totale », soutiennent-ils. Raison pour laquelle la Coalition d’OSC pense que cet état de fait est justificatif, à souhait, d’une liberté provisoire à défaut d’une relaxe pure et simple au profit de la prisonnière. Malgré tout, toutes ses demandes de mise en liberté provisoire ont été systématiquement refusées par la Justice, relèvent les conférenciers. Et ses avocats se démènent comme de beaux diables, jusque-là, pour obtenir la mise en liberté provisoire de la prévenue dont les conditions de détention sont manifestement précaires et dégradent sa santé, indiquent les conférenciers. « Elle partage la couchette avec des criminelles, des meurtrières, des folles, des droguées et toutes sortes d’individus marginaux », s’émeuvent les conférenciers de la coalition d’OSC devant la presse. Pour eux, la place de la prévenue est à la MACA (Maison d’arrêt et de correction des Armées) et non à la MACO où elle croupit, dans la mesure où elle est poursuivie par la Justice militaire pour « faits supposés de complot contre l’Etat » et non par le tribunal de grande instance de Ouagadougou. Cela est, à leurs yeux, une exception à la règle puisque la prévenue est traitée différemment des autres prévenus de la Justice militaire. Le pouvoir éprouve une sainte peur de l’activisme critique et des opinions de dame Lopez, font observer les conférenciers. De leur point de vue, « sa détention est en violation flagrante des droits de l’Homme et aucun texte de loi, au niveau national, régional ou international, ne peut justifier qu’elle soit privée de sa liberté sauf à faire constater avec tristesse la situation de dérive de nos autorités qui ont choisi de fouler aux pieds les textes du pays et ceux que le pays a ratifiés au niveau international ». D’où ils condamnent « la remise en cause dangereuse des droits de l’Homme, des libertés individuelles, de la démocratie et de l’Etat de droit par les autorités judiciaires, sécuritaires et le gouvernement du président Roch Marc Chritian Kaboré ».

Lonsani SANOGO


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