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ETIENNE TSHISEKEDI EN BELGIQUE : Quel impact sur l’accord de la Saint-Sylvestre ?


 

Après moins de six mois de séjour au bercail, l’opposant congolais, Etienne Tshisékédi, s’est encore envolé, hier, 24 janvier 2017, au petit matin, pour la Belgique pour, dit-on, des raisons médicales. Et ce, au moment même où la classe politique, à l’issue de l’accord de la Saint-Sylvestre, négocie dur pour le partage du pouvoir en RDC. Quel impact le départ du vieil opposant dont personne ne connaît pour l’instant la durée, pourrait-il avoir sur ces pourparlers en cours qui, pourtant, devraient permettre  une sortie de crise au pays de Joseph Kabila ? C’est la question que plus d’un se pose quand on sait qu’au regard de son âge et de son expérience, Etienne Tshisékédi qui est resté opposant sous toutes les dictatures qu’a connues la RDC, savait mettre l’intérêt supérieur des Congolais au-dessus de toutes considérations. Et c’est peu dire. En effet, après avoir multiplié les appels à manifester, son parti, l’UDPS, avait fini par faire contre mauvaise fortune bon cœur en allant  au dialogue initié par l’Eglise catholique ; toute chose qui avait permis de parvenir à un accord sur la cogestion du pays, dont les modalités de la mise en œuvre pratique font toujours l’objet d’âpres discussions.

Pour les prélats, il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure

Et le sieur Tshisékédi devrait, aux termes de ce consensus, être confirmé à la tête du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA), du nom de cet organe consultatif chargé de veiller au bon déroulement des préparatifs de la présidentielle prévue pour se tenir en fin 2017. Alors, faut-il craindre une remise en cause de l’accord ? Ce d’autant que les évêques eux-mêmes avaient commencé à dénoncer la mauvaise foi de certains acteurs politiques auxquels ils ont lancé un appel pressant « à se montrer plus sensibles aux besoins du peuple congolais et à ne pas perdre de vue l’objectif principal de ces négociations qui est l’organisation des élections dans moins d’une année ». Et d’ajouter : « Il n’est pas concevable que les tractations pour mettre en œuvre un accord, prennent plus de temps que les négociations initiales pour signer le même accord ». Mais pour les prélats, il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure,  pourvu que les acteurs soient sincères. Car, disent-ils, en cas d’absence de Tshisékédi, le CNSA sera dirigé par trois vice-présidents issus de la majorité présidentielle, du Front pour le respect de la Constitution et de l’opposition dite républicaine qui a signé l’accord de la Cité de l’Union africaine. On attend donc de voir, surtout que jusque-là, le Premier ministre sortant, Sanny Badibanga et ses partisans, rejettent en bloc l’accord de la Saint-Sylvestre. Ne vont-ils pas saisir là une occasion pour se faire entendre davantage ? Rien n’est moins sûr. Les jours à venir nous situeront.

B.O


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