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EXAMENS SCOLAIRES 2019


Les dates des examens scolaires sont désormais connues. Les épreuves écrites du BEPC (Brevet d’études du premier cycle) ont débuté le 6 juin. Elles seront suivies des épreuves du CEP (Certificat d’études primaires). L’on peut se réjouir que la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) ait permis que les examens puissent se tenir en suspendant son mot d’ordre de grève. Ce faisant, ils ont retiré une grosse épine du pied des parents d’élèves et surtout de celui des apprenants. Car, on peut facilement imaginer les conséquences d’une année scolaire sans examens. Toute la Nation en pâtirait et elle mettrait du temps pour normaliser la situation. Il revient au gouvernement d’apprécier à sa juste valeur, l’acte de grande responsabilité des syndicats en examinant, de manière concrète, les points de leur plateforme qui ont fait l’objet de consensus. Si cela n’est pas fait, les leaders syndicaux risquent de perdre tout crédit auprès de leurs bases. Déjà, certaines d’entre elles crient à la trahison parce qu’elles estiment à tort ou à raison, qu’il y a eu un deal entre le gouvernement et la CNSE. Cela dit, les examens scolaires de cette année se déroulent dans un contexte marqué par l’insécurité liée aux attaques terroristes. Et le système scolaire en a payé et en paie un lourd tribut : enseignants assassinés, écoles incendiées, élèves traumatisés, bref, l’école burkinabè souffre le martyre. C’est pourquoi tout doit être mis en œuvre pour permettre aux examens scolaires de se tenir dans un environnement sécurisé. Ce défi, l’Etat se doit de le relever à tout prix. Car, les terroristes se frotteraient les mains au cas où l’Etat serait obligé de reporter les examens en raison de leur menace. Et puis, sans des mesures de sécurité fortes et dissuasives, l’on peut se poser la question de savoir si les différentes parties impliquées dans l’organisation des examens, pourront jouer chacune sa partition dans la sérénité. Déjà, dans certaines localités, l’on peut se demander dans quel état psychologique les apprenants vont composer cette année, tant ils ont vu de leurs propres yeux les actions dévastatrices des terroristes. Que faire pour que ces êtres fragiles et vulnérables soient guéris de leur traumatisme ?

Si les associations des parents d’élèves se donnent la main, bien des problèmes liés à la menace terroriste pourront trouver un début de solution

Tout ceci vient poser toute la complexité et la délicatesse du problème. Sans militer pour des examens scolaires au rabais pour cause de terrorisme, les pédagogues seraient bien inspirés d’élaborer des épreuves et autres items qui brillent par leur qualité et qui mettent un point d’honneur à évaluer ce qui a effectivement fait l’objet d’apprentissage en classe. Et si l’on s’en tient aux réalités des grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, l’on court le risque de laisser sur le bord de la route, l’écrasante majorité des candidats de notre pays. Et de ce point de vue, l’équité tant prônée par les autorités, en prendrait un coup. Et pour revenir à la sécurité, l’on peut ajouter que celle-ci doit être prise en charge par l’ensemble de la communauté nationale. Certes, la part la plus significative revient au gouvernement, mais cela n’empêche pas que chacun, à son niveau, y contribue. Les parents d’élèves notamment sont interpellés. En effet, avant tout, les candidats aux examens scolaires sont leur progéniture. Et un parent d’élève digne de ce nom ne peut être indifférent à la sécurité de son enfant. Et l’on peut être sûr que si les associations des parents d’élèves se donnent la main, bien des problèmes liés à la menace terroriste pourront trouver un début de solution. Les terroristes, quelle que soit leur détermination à détruire l’école, ne peuvent venir à bout d’un peuple conscient et engagé à défendre l’avenir de ses enfants. Et une société faillie est celle où les parents ont abdiqué face à cette responsabilité, pour la confier exclusivement à l’Etat.

« Le Fou »


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