HomeA la uneEXHUMATION DES RESTES DE THOMAS SANKARA ET SES COMPAGNONS : Sous haute surveillance policière

EXHUMATION DES RESTES DE THOMAS SANKARA ET SES COMPAGNONS : Sous haute surveillance policière


Longtemps attendue par les familles des victimes et les populations, l’exhumation des restes du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons d’infortune a débuté le 25 mai 2015 au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou. Après une journée d’intenses travaux, la « présumée » tombe de Thomas Sankara n’a pas été touchée. Seules deux des 13 tombes ont été expertisées.

 

C’est sous haute surveillance policière que l’exhumation des restes du père de la Révolution d’août 1983, Thomas Sankara, et de ses douze compagnons d’infortune a débuté le 25 mai dernier. Seuls les représentants des familles des victimes et leurs avocats, les médecins légistes et la police scientifique ont eu accès à l’intérieur du cimetière. Débutée à 9h 00, l’opération a été interrompue aux environs de 18h 00 pour reprendre aujourd’hui. A cette première journée charnière, seules deux tombes sur 13 ont été expertisées. Pour l’instant, la « présumée » tombe du capitaine Thomas Sankara est restée intacte. A en croire un des avocats de la famille Sankara, Me Ambroise Farama, c’est un travail laborieux qui a été fait, concernant les deux tombes ouvertes. « On a trouvé des ossements et même plus », a-t-il soutenu. A la question de savoir l’identité des tombes qui ont été expertisées, Me Farama a été on ne peut plus clair. « Je connais l’identité des tombes mais il ne serait pas bon que je vous communique les noms », a-t-il soutenu. Toutefois, ce dernier reste optimiste quant à l’aboutissement de l’opération. « A partir du moment où on a trouvé des restes, je crois que cela permettra sans doute d’identifier éventuellement les personnes qui s’y trouvent. On espère qu’au-delà de l’identification des personnes, on pourra trouver des objets qui pourront donner les causes réelles de leur mort car ces objets pourront permettre de remonter vers les auteurs », a-t-il espéré. Très tôt dans la matinée, à notre arrivée sur les lieux de l’opération, il était impossible de s’approcher de la clôture du cimetière, encore moins de filmer de loin les  sépultures  des suppliciés du 15 octobre 1987. Après renseignements, il est ressorti que les populations et les Hommes de médias n’avaient pas accès au site. Ainsi, la presse n’avait d’autre choix que de faire le pied de grue pour avoir des informations. Pendant ce temps, les forces de l’ordre faisaient bonne garde et ce, malgré l’impertinence de certains badauds. Deux heures après le début de l’opération d’exhumation, le quartier Dagnoën était bondé de monde composé d’hommes et de femmes qui avaient pris d’assaut les lieux. Partout, les langues se déliaient car pendant que les experts étaient en action, les badauds essayaient des commentaires sur les évènements survenus dans l’après-midi du 15 octobre 1987. « On a entendu plusieurs versions par rapport à l’assassinat et l’inhumation du capitaine Thomas Sankara. Selon certaines rumeurs, Thomas Sankara n’aurait pas été enterré au cimetière de Dagnoën. D’autres disent que son corps y est, mais que certains de ses membres manquent», a laissé entendre le président de l’association Génération Thomas Sankara, Barthélémy Nikiéma. Puis Issouf Bancé, un jeune dont la tante a eu comme témoin de mariage Thomas Sankara, d’ajouter : « On a appris qu’après l’incident, les commanditaires, pour prouver à certains chefs d’Etat que Thomas Sankara a été tué, l’ont décapité pour envoyer sa tête au président Houphouët- Boigny de la Côte d’Ivoire et au président Eyadema du Togo qui voulaient s’assurer de sa mort ». Certains badauds, las d’attendre, ont commencé à manifester leur colère. C’est le cas du « Collectif RATA plus » qui a été spontanément créé pour exiger que la lumière soit faite et ce, dans la transparence.

Mamouda TANKOANO


No Comments

Leave A Comment