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FERMETURE D’ETABLISSEMENTS SCOLAIRES PRIVES AVANT LA FIN DE L’ANNEE


L’Etat doit siffler la fin de la récréation

Alors que le calendrier officiel prévoit la fin de l’année scolaire en début juin prochain, de nombreux établissements d’enseignement privés ont déjà mis la clé sous le paillasson. Le motif bien connu de ces fins d’années en queue de poisson et qui, somme toute, sont récurrentes, est le manque de ressources financières pour conduire à terme les activités pédagogiques. Au-delà des graves problèmes éthiques que pose la pratique, c’est surtout l’arnaque qui est faite aux parents d’élèves qui se saignent pour payer la scolarité de leurs enfants dans l’espoir de leur garantir un bon avenir et les conséquences scolaires de ces années inachevées, qu’il faut déplorer. Nul n’ignore, en effet, que ces années scolaires écourtées se traduisent par des programmes inachevés, avec pour conséquences des échecs aux examens, une formation incomplète et in fine moins de chances d’accès en masse à des emplois. A ces conséquences qui crèvent d’emblée l’œil, il faut ajouter les comportements déviants qui naissent du désœuvrement des élèves tels que la consommation de stupéfiants, les actes de banditisme et la débauche avec pour corollaire les grossesses précoces et non-désirées en milieu scolaire. Mais à qui faut-il jeter la pierre ?
Les premiers à répondre de cette accusation sont sans aucun doute les promoteurs d’établissements qui se comportent comme des commerçants sans foi ni loi, dont l’ambition est avant tout de se remplir les poches au détriment de l’avenir des enfants.

C’est à la racine qu’il faut attaquer le mal

La situation est d’autant plus grave que nombre de ces établissements sont parfois créés par des éducateurs bien avertis des conséquences de leurs inconséquences. Mais, complices de la situation, sont aussi ces parents d’élèves qui se contentent juste de chercher un point de chute pour leurs rejetons sans se préoccuper réellement du sérieux des établissements et encore moins du parcours scolaire de leurs enfants. Mais plus grande encore est la responsabilité de l’Etat à travers le ministère en charge de l’Education dont la fonction régalienne est de veiller à la réglementation sur la création et le fonctionnement des établissements scolaires ainsi que sur la qualité d’ensemble du système éducatif.
Cela dit, une chose est d’identifier des coupables qui sont le plus souvent faciles à trouver, mais une autre est de trouver les véritables causes du mal. Sans être exhaustif, au nombre de celles-ci, l’on pourrait citer en premier la cupidité de certains fondateurs d’établissements et l’ignorance de certains parents d’élèves. Mais à pousser plus loin la réflexion, l’on peut indexer aussi le fait que l’Etat lui-même semble manquer de moyens suffisants pour exercer ses missions de contrôle sur le terrain, quand il ne fait pas parfois preuve de laxisme.
Dans tous les cas, force doit rester à l’Etat qui doit siffler la fin de la récréation. Certes, il a déjà fait de petits pas en la matière en décidant de la fermeture, en début d’année, des établissements qui jonglaient avec la loi, mais c’est à la racine qu’il faut attaquer le mal. Il faut se trouver les moyens de s’assurer, dès la création des établissements, qu’ils présentent toutes les garanties d’un fonctionnement normal. Mais il appartient surtout à l’Etat d’augmenter l’offre éducative de façon à diminuer la part de ces commerçants véreux dans le système éducatif.

SIDZABDA


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