HomeA la uneFIN DE POURCOURS POUR UN ANCIEN RESPOSNABLE SHEBAB : La Somalie vaincra-t-elle jamais le signe indien ?

FIN DE POURCOURS POUR UN ANCIEN RESPOSNABLE SHEBAB : La Somalie vaincra-t-elle jamais le signe indien ?


On ne sait pas s’il s’est rendu au gouvernement fédéral somalien ou s’il a été arrêté, tant les versions divergent. En effet, tandis que le ministre somalien de la Défense parle de capture, Zakariya Ahmed Hersi, du nom de cet ancien responsable Shebab, dit avoir quitté le groupe islamiste depuis plus d’un an ; laissant croire qu’il s’est rendu de lui-même aux autorités somaliennes. Difficile donc de dire pour l’instant qui a tort et qui a raison. Mais ce qui est pour le moins certain, c’est que Zakariya Amed Hersi  qui fut un allié très proche de l’ancien émir Amed Abdi Godone, occupant la position de chef des services secrets, n’est plus libre de ses mouvements. Recherché depuis 2012, sa tête avait même été mise à prix par le gouvernement américain qui promettait une somme de 3 millions de dollars à toute personne qui fournirait des informations menant à sa capture. On comprend donc dès lors le sens de la polémique qu’il y a autour de sa fin de cavale. Car, si la thèse de la reddition de Zakariya Amed Hersi se confirme, les forces de l’Amison qui se pourlèchent déjà les babines, n’auront rien à empocher parce que les Américains n’accepteront pas de délier les cordons de la bourse. Par contre, s’il s’avère que l’homme a été capturé, les Américains n’auront pas d’autres choix que de tenir promesse, en guise de reconnaissance aux efforts déployés par les forces de l’Amison.

Cela dit, on en vient à se poser des questions sur la valeur même de cet ancien responsable dont on dit qu’il était en disgrâce depuis la chute de son mentor.

Les autorités somaliennes doivent se garder de tout triomphalisme

Quelles informations fiables les autorités somaliennes peuvent-elles tirer de cet ancien combattant pour prévenir les attaques des Shebabs, si l’on sait que l’homme, à ce qu’on dit, a été, depuis belle lurette, mis à l’écart par la nouvelle direction du mouvement qui ne le portait pas d’ailleurs dans son cœur ? C’est bien là toute la question. Au demeurant, s’il est vrai que Zakariya Amed Hersi, en tant qu’ancien haut dignitaire, dispose d’informations précieuses sur le mouvement, qui puissent permettre aux forces internationales de les attaquer, il y a fort à parier que les Shebabs ne mettront pas de temps à se réorganiser afin de brouiller toutes les pistes, histoire de couper l’herbe sous les pieds de l’adversaire. Et pour cela, personne ne doute de leurs compétences, tant ils sont ingénieux et intraitables.

La preuve, c’est que pas plus tard que le 25 décembre dernier, ils ont attaqué la base de la mission africaine à Mogadiscio, faisant trois morts parmi les forces internationales en présence. C’est dire que les autorités somaliennes doivent se garder de tout triomphalisme, car en représailles à cette capture ou reddition, c’est selon, les Shebabs peuvent multiplier les attaques et frapper là où on les attend le moins.

Car, on le sait, depuis le décès de Syad Barré, la Somalie est devenue comme Sodome et Gomohre où tout ou presque tout est permis. On viole, tue et massacre tant et si bien que l’on se demande si la Somalie pourra un jour vaincre le signe indien. Une question qui semble d’autant plus légitime que les Américains, à travers leur mission « Restaure hope », ont déjà échoué dans ce pays au début des années 90. En tout cas, seule une synergie d’actions de la part des pays voisins de la Somalie voire au-delà, peut permettre de venir à bout de cette hydre qui n’en finit pas de faire parler d’elle dans la Corne de l’Afrique. Car, comme le dit l’adage, aux « grands maux les grands remèdes ».

 

Boundi OUOBA 


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