HomeA la uneFIN DU MANDAT CONSTITUTIONNEL DE KABILA : Que nous réservent les jours à venir ?

FIN DU MANDAT CONSTITUTIONNEL DE KABILA : Que nous réservent les jours à venir ?


 

Le mandat constitutionnel de Joseph Kabila est arrivé à terme hier lundi 19 décembre 2016 à 23h 59. Mais la journée précédant la fin de son mandat n’aura pas été un fleuve   tranquille. En effet, plus de quarante arrestations ont eu lieu à travers le territoire national, notamment à Goma. Des tentatives de rassemblement de jeunes ont été dispersées par les forces de sécurité. Si un calme est revenu après quelques libérations, ce n’est certainement que le calme avant la tempête. La conférence épiscopale nationale congolaise n’ayant pas réussi à trouver une sortie de crise politique avant la date cruciale d’hier, le pays risque de basculer dans la violence. Sans forcément jouer les Cassandre, l’on peut simplement constater que le bout du tunnel n’est pas pour demain. Ce d’autant que les deux camps, à savoir la majorité présidentielle et l’opposition, ne sont pas parvenus à un modus vivendi. Et Dieu seul sait si    la reprise des travaux des serviteurs de Dieu à leur retour de Rome le mercredi aboutira à un consensus. Or, le climat actuel indique que si une solution n’est pas vite trouvée dans les tout prochains jours, il sera difficile, au regard de la détermination de la jeunesse congolaise, de faire partir Kabila et de la volonté de ce dernier de prolonger son bail à la tête de l’Etat, d’éviter le chaos à la RDC. Avec les échauffourées d’hier, on est bien en droit de se demander ce que nous réservent les jours à venir. Les lendemains des Congolais sont d’autant plus gros de dangers que le satrape ne semble rien faire dans le sens d’apaiser le climat délétère, si bien que  Kinshasa retient son souffle.

Mais à qui la faute si les Congolais sont gagnés aujourd’hui par la peur? La réponse ne souffre d’aucun doute. C’est bien Kabila qui, comme une huître vissée à son rocher, veut contre vents et marrées s’accrocher ad vitam aeternam à son fauteuil présidentiel. Et l’opposition, la vraie, qui connaît l’homme, n’est pas disposée à se laisser rouler dans la farine. Il faut d’ailleurs féliciter cette opposition qui continue de privilégier la voie du dialogue en évitant d’appeler ses partisans dans la rue. Et c’est peu dire que la balle est dans le camp de Kabila, qui aurait pu faire une sortie dans laquelle il prendrait deux engagements en des termes qui ne laissent pas de place à l’équivoque.

Kabila n’aura aucun scrupule à dresser un bûcher ardent pour brûler la RDC

Le premier est de dire urbi et orbi qu’il n’est pas partant pour un troisième mandat. Le deuxième est de donner un délai raisonnablement court pour organiser la présidentielle. Une telle sortie, pour sûr, pourrait avoir l’avantage de mettre l’opposition dans un état d’esprit susceptible de renouer le fil du dialogue à l’effet de sauver la maison commune qu’est le Congo. Mais Joseph Kabila peut-il avoir cette hauteur de vue ? A cette question, l’on peut malheureusement répondre par la négative. Car, propulsé à la tête du Congo à la faveur d’une dévolution monarchique du pouvoir, Joseph Kabila n’a d’autres mérites que celui de son affiliation au précédent régime. En tout cas, la preuve est faite depuis qu’il est aux affaires, qu’il n’a aucun égard, ni pour son peuple ni pour son pays. De ce point de vue, il n’aura aucun scrupule à dresser un bûcher ardent pour brûler la RDC, s’il le faut, pour s’accrocher à son trône.

« Le Pays »


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