HomeA la uneFINALE DE LA CAN 2015 : Les Eléphants barrissent haut et fort dans la forêt équatoriale

FINALE DE LA CAN 2015 : Les Eléphants barrissent haut et fort dans la forêt équatoriale


Les Eléphants de la Côte d’Ivoire se sont montrés intraitables jusqu’au bout. En  effet, ils ont réussi à balayer de leur trompe la constellation des Black Stars du Ghana, se hissant ainsi au sommet du football africain. Après donc le Nigeria en 2013, c’est la Côte d’Ivoire qui remporte la finale de la 30e Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui a refermé ses portes, hier 8 février 2015, à Bata en Guinée Equatoriale. Ainsi donc, la Côte d’Ivoire a vaincu le signe indien, elle qui courait sans succès depuis plus de deux décennies, après la consécration continentale. Elle qui, depuis 23 ans, rêvait de remporter ce trophée tant convoité. Plusieurs fois en finale, les Eléphants  n’ont jamais pu battre leurs adversaires qui se sont toujours montrés plus tenaces. En effet, en 2006, ils ont perdu face à l’Egypte avant de plier l’échine, ensuite la trompe, face à la Zambie en 2012. Mais, cette fois aura été la bonne puisque les Eléphants, dans tous leurs états, ont barri de toutes leurs forces   dans la forêt équatoriale, décrochant du firmament  les Black Stars.

Cette victoire, faut-il le rappeler, est à mettre à l’actif d’un homme, le bien nommé Hervé Renard qui, futé comme le renard du désert, a su opérer un changement gagnant au sein d’une équipe longtemps caractérisée par des individualités. En cinq mois seulement, il a réussi là où d’autres ont échoué après une  voire deux années de travail, en rajeunissant l’équipe ivoirienne. Doté d’une forte personnalité, Hervé Renard a su s’imposer. L’homme a été   constamment au four et au moulin, chaque fois que les Eléphants étaient sur la pelouse, préoccupé qu’il était à déceler les failles et les imperfections de ses poulains. On l’a revu hier, toujours égal à lui-même, galvanisant ses troupes jusqu’à l’heure du graal.

Cette victoire contribuera à rapprocher les  Ivoiriens

 Pourtant, certains, en Côte d’Ivoire, avaient commencé à tirer à boulets rouges sur lui, le traitant de tous les noms d’oiseaux. En tout cas, cette victoire de la Côte d’Ivoire sur le Ghana était prévisible, principalement parce que Hervé Renard connaît très bien les choix tactiques et les techniques de jeu des joueurs ghanéens qu’il a eu à encadrer entre 2007 et 2008, en tant qu’adjoint de Claude Le Roy. Et ce faisant, il savait mieux que quiconque comment procéder pour porter l’estocade à son adversaire.

C’est dire   que la victoire des Eléphants n’a pas surpris outre mesure. En tout cas, ce match de la finale fut à tous égards exceptionnel. En effet, la séance des tirs au but fut une éternité de supplice. Aussi bien pour les joueurs, les spectateurs, les supporters que pour l’encadrement technique des deux équipes. Au final, ce fut la victoire du talent du gardien des buts ivoirien. La Côte d’Ivoire réédite son exploit de 1992  dans une forte émotion. Les Eléphants peuvent à juste titre emplir toute la forêt équatoriale de leurs barrissements de joie.

Et cette victoire tant attendue, faut-il le souligner, contribuera à rapprocher un tant soit peu les  Ivoiriens divisés depuis la grave crise postélectorale de 2010. On a vu comment, unis et debout comme un seul homme, les Ivoiriens se sont mobilisés autour de leur onze national, convaincus que la victoire viendrait au bout de l’effort.

Ce qui fait dire à certains que si pour Karl Max, la religion est l’opium du peuple, il en va autrement pour la Côte d’Ivoire où le sport « nourrit l’âme, la console et la rectifie », pour emprunter l’expression à Voltaire. En témoignent les scènes de liesse qui ont suivi la victoire des Eléphants, à travers tout le pays. Et le sort a voulu que Alassane Ouattara, alors Premier ministre en 1992 au moment où la Côte d’Ivoire remportait la finale face au Ghana, à Dakar, assiste encore au sacre des Eléphants,  cette fois en tant que président de la République. Si ce n’est pas une chance, ça y ressemble  1

Boundi OUOBA


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