HomeOmbre et lumièreFINANCEMENT D’INFRASTRUCTURES ROUTIERES ET ELECTRIQUES PAR LA BAD : De grâce, faites les choses dans les règles de l’art !

FINANCEMENT D’INFRASTRUCTURES ROUTIERES ET ELECTRIQUES PAR LA BAD : De grâce, faites les choses dans les règles de l’art !


La Banque africaine de développement (BAD) vient de voler au secours du Burkina Faso. Les Burkinabè ont appris l’heureuse nouvelle de la  bouche même du patron de l’institution, le Nigerian Akinwumi Adesina. En effet, lors d’une visite au pays des Hommes intègres qui a eu lieu du 27 au 29 septembre, le président de la plus grande banque de développement d’Afrique a engagé sa structure à financer des infrastructures routières et électriques. Dans les prochains mois, en principe, les travaux devraient être lancés. C’est véritablement un ouf de soulagement, du moins partiel, pour les populations. Car, une chose est d’obtenir des financements pour exécuter des travaux, une autre est de mettre un point d’honneur à ce que les choses se fassent dans les règles de l’art. En effet, des financements, le Burkina en a suffisamment bénéficié dans le passé. Seulement, l’on peut  avoir l’impression qu’ils ont plus servi à faire pousser des embonpoints et à alimenter des comptes bancaires personnels qu’à être utilisés pour réaliser les activités pour lesquelles ils ont été mobilisés. De ce fait, ce sont les malheureuses populations qui trinquent. Et pour cause. Les travaux sont réalisés à la « Gondwana ». Ainsi, des routes qui ont été conçues pour durer des décennies, montrent des signes de décrépitude et d’affaissement à peine réceptionnées. Des écoles nouvellement construites laissent croire à des bâtisses centenaires. Des digues de barrage fraîchement construites, cèdent à la première grosse pluie. Bref, les exemples  de travaux mal exécutés sont légion au pays des Hommes intègres. Et ce qui fait davantage mal au cœur, c’est que les auteurs de ces manquements bénéficient d’une impunité sur toute la ligne. Mieux, ils se verront gratifier d’autres marchés juteux.

Le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré est interpellé

Et l’on comprend pourquoi les marchés publics sont, pour parler comme Fama, du nom du personnage principal du roman de Amadou Kourouma, « le morceau le plus viandé » de la République. De ce fait, les hyènes et les vautours  s’y retrouvent pour saucissonner les choses suivant leurs intérêts. Au finish, l’entrepreneur chargé de l’exécution des travaux se retrouve avec un financement drastiquement amputé. Et comme les retenues se sont opérées avec sa complicité, il n’ose pas se plaindre au risque de subir des représailles. En guise de compensation du préjudice subi, il fait les choses à la va-vite, convaincu qu’aucun doigt ne se lèvera pour le rappeler à l’ordre. Ainsi fonctionnent très souvent les services chargés des  marchés publics. Ce n’est pas pour rien que ce domaine là tient la tête du peloton dans le classement des services les plus corrompus du Burkina. Les Burkinabè qui aiment leur patrie, doivent se mettre debout de manière vigoureuse pour inverser les tendances. Ne pas le faire s’apparenterait à une sorte de complicité passive. Avec l’insurrection que le pays a connue en 2014, les Organisations de la société civile qui méritent véritablement cette appellation, gagneraient davantage la sympathie des populations si elles se mettaient en ordre de bataille pour faire barrage à cet état de choses. Le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré est interpellé pour que les financements mobilisés pour tirer le Burkina vers le haut, soient utilisés conformément à l’intérêt général. Plus qu’une interpellation, c’est une supplication. De grâce, faites en sorte que sous votre gouvernance, les choses se passent selon les règles de l’art ! Il faudrait y veiller personnellement, car la confiance n’exclut pas le contrôle. Pour revenir aux financements octroyés par la BAD, les Burkinabè attendent de voir si les fonds seront utilisés à bon escient. Et les responsables de la banque ne doivent pas s’arrêter seulement à délier le cordon de la bourse. Ils doivent aussi et surtout s’assurer que les normes sont respectées dans la   conduite des travaux. Par là, ils rendraient d’énormes services au peuple burkinabè. Chacun, à son niveau, doit jouer sa partition en agissant de sorte, pour reprendre en substance le philosophe Kant, que la maxime de son acte puisse être une loi universelle et que cela ne compromette pas la vie de l’humanité.

Sidzabda


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