HomeFocusFondation de l’occitane : des journalistes à la découverte des merveilles du karité

Fondation de l’occitane : des journalistes à la découverte des merveilles du karité


La Fondation L’Occitane en Provence a organisé, les 24 et 25 janvier 2014, un voyage de presse sur Léo, dans la province de la Sissili. Cette sortie a mis les projecteurs sur la fédération Nununa qui œuvre dans la transformation du beurre de karité et la fabrication du savon. Objectif de cette sortie : faire connaître les activités de la fédération, son partenariat avec L’Occitane aux journalistes venus de divers horizons afin que ceux-ci servent de relais auprès de l’opinion publique. Des partenaires de la fondation étaient du voyage notamment l’ONG Aide et Action, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et Entrepreneurs du monde.

24 janvier 2014 : nous sommes aux environs de 9h lorsque les deux bus qui transportaient les voyageurs, en l’occurrence des journalistes venus de divers horizons sur invitation de la Fondation L’Occitane, mettaient le cap sur Sapouy, l’une des destinations de ce voyage. Là, les journalistes ont pu voir les activités menées par les femmes du groupement de productrices des produits du karité. Ce groupement accueille des femmes des provinces de la Sissili et du Ziro. Outre la transformation du karité, elles bénéficient de cours d’alphabétisation dans un centre construit à cet effet. La formation dure trois ans à raison de 4 à 5 heures de cours par jour, selon la disponibilité des apprenantes. A terme, 900 femmes bénéficieront de l’accompagnement de la Fondation L’Occitane à travers ce projet d’alphabétisation mis en place dans 30 centres à travers le Burkina Faso.

La Fondation L’Occitane, c’est aussi un accompagnement en micro-crédit, avec leur partenaire Entrepreneurs du monde. A Sapouy, le directeur général de L’Occitane et toute la délégation ont pu voir l’effectivité de ce système de micro-crédit avec une vendeuse de couscous de manioc, Adama Ouédraogo, qui a bénéficié d’un crédit de 25 000 F CFA avec lequel elle a entrepris d’ouvrir son commerce. Ces micro-crédits permettent aux femmes de mener des activités de contre-saison. Avec ce qu’elle gagne comme bénéfice, Adama Ouédraogo arrive à soutenir son mari dans la gestion du foyer, notamment la scolarisation des enfants. Cette brave dame, qui ne se laisse pas décourager par la mévente de certains jours, est mère de cinq enfants. Non loin de là, un autre groupe de femmes ayant bénéficié des micro-crédits, a choisi d’évoluer dans la production de la bière locale appelée dolo. Avec la somme de 1 800 000 F CFA, elles ont pu mettre en place des infrastructures, acquérir des équipements et monter leur business. A côté de la bière locale qu’elles fabriquent et revendent, elles font également l’élevage de porcs, bénéficient de séances de formation et d’encadrement.

A la découverte de la fédération Nununa

Dans l’après-midi de ce 24 janvier, le cap a été mis sur Léo, la destination finale. Auparavant, la délégation a marqué, entre-temps, un arrêt technique. Après une matinée bien remplie, quoi de plus normal pour les voyageurs du jour de s’octroyer quelques minutes de pause autour d’un bon repas afin de reprendre des forces pour la suite des événements. La prochaine structure à accueillir les journalistes a été la fédération Nununa, un groupement de femmes très actives dans la transformation des produits du karité. Un accueil chaleureux leur a été réservé à ce niveau. Nununa est présidée par Djaratou Yago/Diasso. Elle est un rassemblement de 4 572 femmes réunies au sein de 118 groupements. La fédération travaille sous le label Equitable et biologique et celui Equitable, solidaire et responsable (ESR). Avec une capacité de production d’une tonne de beurre de karité par jour, elle a noué son partenariat avec la Fondation L’Occitane en 2006. D’un prix d’achat de 1,06 euro le kilo de beurre de karité en 2006, ce prix est passé à 2 euros de nos jours, permettant aux femmes d’améliorer leurs conditions de vie. La fédération dispose de centres d’alphabétisation et se veut pourvoyeuse d’emplois. Outre sa contribution à l’amélioration du statut économique de la femme, elle se donne pour défis la protection de l’environnement à travers la diminution de la consommation d’eau et de bois. Nununa entend également rechercher d’autres marchés pour accroître son taux de production. L’autre défi que la fédération entend relever est d’accroître le taux d’alphabétisation des femmes.

Objectif : Sauver la vue de nombreuses populations

Ce voyage a connu la participation d’une délégation du PNUD venue réitérer l’engagement de l’institution à continuer sa collaboration. A l’issue de la visite, le DG de L’Occitane en Provence s’est dit fier du travail accompli par les femmes de ces coopératives.

La deuxième journée de ce voyage de presse a été consacrée à la visite de la savonnerie Nununa où les journalistes ont eu droit à une petite séance de fabrication et de conditionnement du savon. Cette unité emploie huit personnes dont sept femmes. Avec une commande de 172 000 savons par an, elle a fini par développer sa propre marque qui occupe, aujourd’hui, une place de choix dans les marchés et boutiques. Présentement en location, la savonnerie envisage de se trouver ses propres locaux. Elle mène d’autres activités sociales telles que des dons à des orphelinats. Après Léo, le cap a été remis sur Sapouy où, cette fois-ci, les visiteurs ont pu toucher du doigt le travail mené sur place par l’ONG Hellen Keller international, partenaire de L’Occitane, qui essaie de sauver la vue de nombreuses populations à travers la prise en charge de maladies comme les complications du trachome : la trichiasis. Une séance de sensibilisation des populations sur le terrain a été également au menu de la visite. De retour à Ouagadougou, la délégation a eu une rencontre d’échanges avec Abdoul Aziz Yanogo sur la certification ECOCERT.

Christine SAWADOGO

ENCADRE :

La Fondation L’Occitane en bref

L’Occitane en Provence a, après 30 ans de soutien à des projets associatifs, créé en 2006 sa Fondation pour porter ses initiatives et soutenir des ONG dans deux champs d’actions, à savoir les personnes déficientes visuelles et encourager l’entrepreneuriat féminin au Burkina Faso. Avec un budget de 1 000 000 d’euros par an, la Fondation L’Occitane finance environ 15 projets chaque année. Elle accompagne également 13 filiales de L’Occitane qui souhaitent s’engager dans leur pays pour soutenir les aveugles et malvoyants, comme aux Etats-Unis ou en Chine. Les salariés de L’Occitane jouent un rôle important dans ces actions. Deux associations de salariés sont soutenues par la Fondation et agissent au Burkina Faso : l’association Nord et Sud qui a pour but de former des femmes à la fabrication de savon et l’association Projets de femmes qui récolte des fonds en interne pour permettre à des femmes de lancer leurs propres activités génératrices de revenus. En plus de sa fondation, L’Occitane soutient également des projets de préservation des savoirs de la nature en Provence pour perpétuer les liens forts avec sa région d’origine.

Source : Dossier L’Occitane

ENCADRE 2 :

A propos de la fédération Nununa

La fédération Nununa, qui signifie en langue gourounsi « gras naturel », est une structure faîtière regroupant, en son sein, plus de 4 500 femmes collectrices d’amandes de karité, productrices de beurre de karité et de sésame. Elle fédère 115 groupements féminins unifiés en 9 unions dont 7 unions karité et 2 unions sésame dans 7 communes des provinces de la Sissili et du Ziro. Elle a été officiellement reconnue le 5 septembre 2011 comme Fédération des unions de productrices de beurre de karité et de sésame. La fédération Nununa a pour mission fondamentale de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes en milieu rural à travers le renforcement de leurs compétences, de leur capacité de production et le développement des marchés. La Fédération mène des activités de développement telles que l’alphabétisation des femmes, le parrainage des orphelins et enfants vulnérables, le sponsoring du sport à l’école primaire, la promotion du micro-crédit pour la réalisation d’activités génératrices de revenus, la création et l’aménagement des parcs à karité, la promotion des énergies renouvelables (foyers améliorés, biogaz familial). La fédération dispose de 16 centres de production, 40 parcs à karité, une plateforme de traitement et de conditionnement du beurre de karité. Elle dispose de deux unités industrielles de production du beurre et de transformation du sésame ainsi que d’une unité de produits cosmétiques. De 81 tonnes en 2006, elle exporte de nos jours, sur le plan national et international, 200 tonnes de beurre de karité par an (beurre conventionnel, conventionnel équitable, biologique et bio-équitable). Sa capacité réelle de production annuelle s’élève à 6 000 tonnes. La fédération Nununa a obtenu la certification équitable Flocert en 2006. Elle est également détentrice de la certification biologique et équitable ESR ECO CERT depuis 2007.

Source : Dossier L’Occitane


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