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FORMATION DU GOUVERNEMENT DE CONSENSUS A MADAGASCAR


Le plus dur commence

Moins d’une semaine après sa prise de fonction, le nouveau Premier ministre malgache, Christian Ntsay, a dévoilé son équipe, hier, 11 juin 2018. Composé d’une trentaine de membres dont 6 issus de l’opposition (4 du Mapar et 2 du TIM), ce gouvernement dit de consensus doit conduire le pays en douceur, à de nouvelles élections. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le partage du gâteau n’aura donc pas été difficile comme le redoutaient bien des observateurs au regard des dissensions qui ont suivi la nomination du Premier ministre. En effet, les partisans de Marc Ravalomanana reprochaient à Andry Rajoelina sa démarche cavalière ; lui qui, dit-on, sans concertation avec les autres parties prenantes, avait imposé le sieur Ntsay comme chef du gouvernement. En tout cas, avec la formation, hier, du gouvernement de consensus, on peut dire que le président Héry échappe à la fatwa de la Haute Cour constitutionnelle qui lui intimait l’ordre de composer au plus tard le 12 juin, une équipe gouvernementale qui reflèterait les résultats des législatives de 2013. C’est un pas important qui vient ainsi d’être franchi. Mais comme on est en politique, il faut savoir raison garder. Les embuches ne manqueront pas Car, pendant que les uns cherchent à travailler dans l’intérêt suprême de la Nation, d’autres joueront les trouble-fêtes.
Le Premier ministre, Christian Ntsay, se doit de travailler en âme et conscience en restant à équidistance des chapelles politiques

Il en va ainsi des gouvernements d’union nationale, généralement perçus comme des paniers à crabes où les morsures et autres crocs-en-jambe ne manquent pas. C’est pourquoi s’il veut réussir la mission à lui confiée, le Premier ministre, Christian Ntsay, se doit de travailler en âme et conscience et cela, en restant à équidistance des chapelles politiques afin de ne pas donner l’impression de rouler pour tel et tel camp. Du reste, il sait mieux que quiconque qu’il n’a pas droit à l’erreur. Il marche sur des œufs ; lui que d’aucuns présentent, à tort ou à raison, comme l’homme providentiel capable de sortir la Grande Ile de l’instabilité politique. En tout cas, au regard des énormes défis qu’il a à relever qui consistent, entre autres, à restaurer la paix sociale, garantir la sécurité des élections qui se profilent à l’horizon, lutter contre la corruption et stabiliser le climat des investissements à Madagascar, on peut dire que le Premier ministre Ntsay est plus à plaindre qu’à envier. Saura-t-il se tirer d’affaire ? On l’appréciera à l’œuvre, tel un maçon au pied du mur. Mais l’un des défis les plus importants à relever afin de relancer la machine, consistera à « restaurer la confiance » entre les acteurs politiques malgaches aujourd’hui plus que jamais divisés.

B.O


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