HomeA la uneGESTION DE L’ONATEL : Des agents expriment leur ras-le-bol

GESTION DE L’ONATEL : Des agents expriment leur ras-le-bol


Un mouvement d’humeur a eu lieu dans la matinée du mardi 20 septembre 2016, au sein de la Direction générale de l’Office national des télécommunications (ONATEL). En effet, à l’appel du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL), des agents de ladite structure y ont observé un sit-in pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative.

 

« C’est un ras-le-bol exprimé à l’endroit de la Direction générale de l’ONATEL pour le mépris qu’elle affiche face aux problèmes des travailleurs qui ont été posés, et auxquels elle tarde à apporter des solutions ». Ainsi s’exprimait Souleymane So, Secrétaire général (SG) du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL), pour donner les raisons du sit-in tenu dans la matinée du 20 septembre dernier, au sein de la direction générale de l’ONATEL. Selon ses explications, le Directeur général de ladite structure avait demandé à ce que les négociations débutées le 1er août 2016, puissent être reportées au 15 septembre pour un certain nombre dont un cabinet qu’il a commis pour des études. A la date convenue, Souleymane So fait savoir que le directeur général a marqué son indisponibilité pour la rencontre. Et cela, sans motif. En outre, il s’était refusé à fournir les documents réclamés par les travailleurs, et c’est sous la pression, affirme-t-il, qu’il a dû se résoudre à les remettre. Malgré tout, les travailleurs tiennent à ce que les négociations soient entamées pour la résolution de leurs problèmes. Et à ce sujet, le SG Souleymane So indique qu’il s’agit, entre autres, des outils et moyens de production qui font défaut parce qu’il y a actuellement des problèmes de qualité des services et ceux qui ne comprennent pas, relève-t-il, pensent que c’est le personnel qui n’a pas les qualités requises ou qu’il n’est disponible. Il évoque également des questions de considération vis-à-vis du personnel burkinabè parce que celui-ci n’est non seulement pas logé à la même enseigne que le personnel expatrié, mais en plus, certains de leurs camarades sont débarqués et remplacés par des travailleurs venus du Maroc.

Souleymane So aborde un autre point, notamment l’amélioration des conditions de vie qui porte sur les salaires, la grille indemnitaire et l’étude, dit-il, devait permettre de savoir comment y parvenir. Pour ce qui concerne la question des salaires, il relève qu’ils ont une masse salariale sur le chiffre d’affaires et demandent que cela aille vers les normes autorisées dans l’espace UEMOA qui est de 34% alors qu’à l’ONATEL, ils sont à une proportion inférieure à 10%. Au-delà de ce qui est lié à l’entreprise, il y a un problème global de gestion qui se pose et pour lequel, le SYNATEL interpelle l’Etat pour qu’un bilan des dix années de privatisation de l’ONATEL soit fait.

En rappel, c’est le 29 décembre 2006 que la structure a été privatisée, précise le SG. Pour le premier responsable du syndicat, quand on jette un coup d’œil sur le contrat de cession, Maroc Telecom, société qui gère l’ONATEL, s’était engagé à recruter au moins 234 personnes sur cinq ans, au compte de Telmob. Mais, selon M. So, cela ne vaut pas une centaine de recrutés à la date d’aujourd’hui. Et de déclarer que l’Etat doit faire le bilan et tirer les conséquences. En cas de non satisfaction de leurs revendications, le SYNATEL envisage d’autres formes de lutte syndicale comme les marches, les grèves. D’ailleurs, Souleymane So a fait savoir que la balle est dans le camp de la direction générale, parce que les travailleurs ont décidé que le sit-in ne sera pas levé tant que les négociations n’auront pas repris sur la plateforme revendicative. Nous avons tenté d’avoir la réaction de la direction générale et avons constaté que le directeur général était absent. C’est ainsi que la directrice des ressources humaines, Germaine Djiguemdé, que nous avons croisée, a été très brève en faisant savoir que l’Administration n’est pas informée d’un sit-in, avant qu’un de ses collègues ne vienne nous signifier qu’ils ne sont pas autorisés à donner leur point de vue.

 

Antoine BATTIONO

 

 


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