HomeA la uneGESTION DU POUVOIR  : « Il est temps que ça change »

GESTION DU POUVOIR  : « Il est temps que ça change »


Trois (3) jours après la démission de Blaise Compaoré de la présidence du Faso, le peuple burkinabè demeure divisé sur le choix de la tête de la transition. Tandis que l’armée désigne le Lt-colonel Isaac Zida nouvel « homme fort du Burkina », l’Opposition politique, certaines associations de la société civile et la communauté internationale appellent à une transition civile.

 

 « Le Lt-colonel Isaac Zida a été retenu à l’unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ de Blaise Compaoré ».

C’est l’information qui a été donnée aux hommes de médias dans la mi-journée du 1er novembre 2014, à l’issue d’une réunion de la haute hiérarchie militaire qui a duré plusieurs heures, à l’état-major général des armées. Ainsi, dans une déclaration signée par le Chef d’état-major des armées, le Gl Honoré Nabéré Traoré, l’armée accordait ses violons, coupant court à l’amalgame en son sein concernant le choix de celui qui allait conduire la transition, sans pour autant définir la forme ni les contours de ladite transition.

Le chef d’état-major adjoint du régiment de sécurité présidentielle, le Lt-colonel Isaac Zida, avait été choisi par ses pairs et le soutien d’une partie du peuple pour présider aux destinées du Burkina Faso pour une transition apaisée, en attendant l’organisation d’élections démocratiques. Un choix qui ne rencontre pas l’assentiment de l’Opposition politique et de certaines organisations de la société civile.

En effet, le président du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, quelques heures avant la déclaration de l’armée, avait estimé que celle-ci devait rester dans son rôle qui est  de défendre la sécurité et l’intégrité du territoire, et que la transition devrait être dirigée par les civiles.

C’était à l’issue d’une visite de la communauté internationale au Chef de file de l’opposition politique (CFOP). «  La communauté internationale est venue nous voir. En Afrique et partout, les coups d’Etat sont interdits. Nous devons donc faire en sorte de préserver le pays en ne nous prêtant pas aux sanctions de la communauté internationale, de la CEDEAO et de l’Union africaine.

La CEDEAO fait son travail, elle est venue rencontrer tous les acteurs dans le sens d’indiquer ses positions. Un coup d’Etat entraîne forcément la suspension de toutes les aides, c’est clair », a-t-il expliqué.

Rassemblés au siège du Chef de file de l’Opposition politique, plusieurs manifestants exprimaient leur désapprobation quant à la gestion de la transition par l’armée. Le départ de Blaise Compaoré est le fait du peuple, et cette victoire devrait lui revenir, s’indignaient certains. Depuis que le Burkina est indépendant, le pouvoir est géré par les militaires, il est temps que cela change, s’écriaient les autres.

L’opposition politique et la société civile ont par conséquent appelé la population à un grand rassemblement le 2 novembre 2014, à la place de la Nation.

 

Thierry Sami SOU

 

 

Encadré

 

Déclaration des forces armées nationales

 

Depuis le 30 octobre 2014, le peuple burkinabè vit des moments particulièrement difficiles et historiques.

En effet, l’accélération des évènements a conduit à ce qui est apparu tantôt comme une confusion, tantôt comme une contradiction, au sein des forces armées nationales, source d’inquiétude pour le peuple burkinabè.

« Aujourd’hui 1er novembre 2014, 54eme anniversaire des Forces armées nationales, la haute hiérarchie militaire, après concertation à l’Etat-major général des armées, informe l’opinion nationale et internationale que le lieutenant –colonel Zida Isaac a été retenu à l’unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du pouvoir du Président Blaise Compaoré.

Cette période de transition, dont la forme et la durée seront déterminées ultérieurement de concert avec toutes les composantes de la vie nationale, interpelle l’accompagnement de tous les citoyens de notre pays et de la communauté internationale.

Par conséquent, l’ensemble des officiers, sous-officiers, militaires du rang et personnel civil de la défense nationale se réjouissent de cette unité et de cette cohésion réaffirmée au sein des Forces armées nationales.

Tout en déplorant les pertes en vie humaine, les blessés, les préjudices matériels et moraux, ils promettent au peuple burkinabè tout entier, de tenir leur engagement de relever le défi qui vient de leur être soumis dans ces circonstances exceptionnelles. »

Ouagadougou le 1er novembre 2014.

 

Signé : le Général de division,

 

Nabéré Honoré Traoré,

 

Chef d’état-major général des armées.


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