HomeA la uneGESTION DU SERVICE PAYE DE LA POLICE NATIONALE : Attention aux frustrations !

GESTION DU SERVICE PAYE DE LA POLICE NATIONALE : Attention aux frustrations !


L’affaire commence à faire un peu trop de bruit et il serait utile de tirer la sonnette d’alarme pour que des mesures soient prises dans le but d’éviter une éventuelle explosion de ce qui s’apparente de plus en plus à une cocotte-minute. Il s’agit de la question de la gestion du service payé à la Police nationale, qui fait des remous au sein de la troupe, et plus globalement de la gestion de certains émoluments des agents des Forces de défense et de sécurité. Si au niveau de la Grande muette l’on en est encore aux bruits de couloirs, au niveau de la police nationale, l’UNAPOL (Union de la Police nationale) a donné de la voix contre ce qu’elle appelle « les coupeurs de routes », en référence à ces éléments de la hiérarchie qui feraient main basse sur les frais des agents. Et le Secrétaire général dudit syndicat n’est pas passé par quatre chemins pour dire que « certaines personnes, profitant de la discipline si chère à la Police, en profitent pour piller systématiquement les frais qui reviennent à leurs agents et qualifient systématiquement d’indiscipline toute tentative de dénonciation ». Et de poursuivre : « Il n’existe absolument pas de problème d’indiscipline au sein de la police. Il existe plutôt une crise de confiance entre la base et le sommet ». En attendant d’avoir la version de la hiérarchie, de tels propos tendent à prouver, si besoin en était encore, qu’il y a un véritable malaise au sein de nos forces de sécurité. Si tel est vraiment le cas, il ne sert à rien de faire la politique de l’autruche. Il convient plutôt de prendre le problème à bras-le-corps et d’y trouver une solution. Surtout par les temps qui courent où la question sécuritaire est en passe de reléguer au second plan tous les autres aspects du programme présidentiel. En tout cas, dans le contexte sécuritaire actuel, il conviendrait de ne pas minimiser le problème, car cela pourrait être lourd de conséquences. Attention aux frustrations !

Le contexte sécuritaire actuel du pays requiert un engagement total de nos Forces de défense et de sécurité

 

Cela dit, la mutinerie de 2011 est encore fraiche dans les mémoires, et il faut à tout prix éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Car, si au manque de moyens matériels et financiers tant décrié, il faut ajouter la rancœur des agents qui s’estiment grugés par la hiérarchie, il est clair qu’une situation délétère au sein de nos FDS serait pain bénit pour les terroristes. C’est pourquoi il faut crever l’abcès et prendre les mesures qui seyent pour ramener la sérénité dans les rangs. Il y va de l’intérêt du pays et de la sécurité des citoyens. Car, même si l’on suppose que les frais servis par la hiérarchie ne sont pas en porte-à-faux avec les textes, il peut y avoir un énorme manque à gagner qui pourrait susciter des frustrations. Pourtant, l’heure n’est pas à la démoralisation des acteurs de terrain, qui sont souvent en première ligne dans les combats. Par conséquent, si ce sont les textes qui nécessitent une relecture pour régler le problème, il ne faudrait pas hésiter à s’y pencher, si tant est que ce soit la solution idoine. S’il s’agit aussi d’éléments, dans la hiérarchie, qui se laissent aller à une certaine boulimie au risque de fragiliser ou de mettre en péril l’efficacité de la troupe sur le terrain, il conviendrait aussi d’y trouver la réponse appropriée. Sans jeter la pierre à qui que ce soit, il est clair que le contexte sécuritaire actuel du pays requiert un engagement total de nos Forces de défense et de sécurité qui sont déjà sur la brèche, à tous les niveaux. Et il serait difficilement compréhensible que l’on demande aux uns de donner leur poitrine pour la défense de la nation, si d’autres, qui sont certainement déjà logés à meilleure enseigne, peuvent se permettre de ponctionner dans le fruit du labeur de leurs éléments pour se la couler douce. Si c’est vraiment le cas, il y a de quoi s’en indigner et il y a quelque chose à revoir à ce niveau.  En tout état de cause, si la pratique, comme il se dit, a la peau dure au sein des nos forces de défense et de sécurité,  il serait grandement temps que les choses changent, en raison du contexte qui a aussi évolué.

Outélé KEITA


Comments
  • La remise de 150 motos tout terrain à la police nationale le 17 mars 2017 et 50 autres le 20 mars par le ministère de la sécurité est un acte utile à saluer. En remettant ces engins, le ministre d’Etat ,ministre de la sécurité Simon Compaoré a mentionné une précision réelle en ce sens que certaines zones du sahel sont difficiles d’accès aux véhicules à 4 roues, d’où la pertinence des motos spéciales tout terrain qui permettront de renforcer la capacité de mobilité de la police et de la gendarmerie pour mieux sécuriser les habitants de la zone sahélienne contre les attaques terroristes. Avec ces motos performantes, la traque des bandits et autres terroristes dans des villes et villages sera mieux facilitée par ces deux corps de la sécurité(police, gendarmerie).Le gouvernement est en train de jouer sa partition par l’équipement croissant et approprié dans la lutte contre le terrorisme. Il reste cependant aux citoyens de jouer pleinement son rôle à l’instar du football où le supporteur est considéré comme le 12è joueur. Les citoyens doivent jouer ce type de rôle auprès de la police et de la gendarmerie par des renseignements précis pour le succès de la lutte contre la criminalité au Burkina.

    22 mars 2017
  • Nous y sommes .Les masques commencent à tomber. Ceux qui passent le temps à brandir des menaces d’une seconde insurrection, après une léthargie momentanée, sont en train d’activer leurs réseaux d’acteurs de la société civile qui ont fait la pluie et le beau temps pendant l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et durant la transition. Ils sont en train de fomenter des arguments contre le président Kaboré pour insinuer qu’il a échoué au plan économique et sécuritaire. Ils embouchent ainsi la trompette du clan qui les manipule pour persister à dire qu’il faut des militaires à la défense et à la sécurité, comme si cela était la potion magique pour mettre fin aux attaques terroristes qui ne concernent pourtant pas le seul pays Burkina. Que ces activistes politisés de la société civile sachent que les questions stratégiques de défense s’organisent essentiellement au niveau de l’Etat major général des armées. Les ministres n’assurent que des actes de coordination et d’adaptation politique. C’est ainsi que le président Kaboré précédemment ministre de la défense, a posé un acte de compromis politique avec le Mali pour une autorisation de traque des terroristes sur le territoire malien après des attaques qu’ils perpètrent au Burkina. Le ministre de la sécurité a également mené plusieurs concertations de mutualisation des actions de combat contre la criminalité transfrontalière avec des pays limitrophes du Burkina. Donc, les ministres de la défense et de la sécurité sont dans leurs rôles de coordination des actions sécuritaires et il n’est pas nécessaire qu’ils soient des militaires pour cela. A travers le monde, France, Côte d’Ivoire, Niger, d’éminents ministres civils de la défense et de la sécurité ont bien assumé leurs missions. Au Burkina, il y a eu un changement de Chef d’Etat major général des armées, de surcroit un ressortissant du Sahel. Mais cela n’a pas empêché des attaques terroristes. Le Chef d’Etat major général des armées doit redoubler de stratégies pour endiguer les attaques terroristes aux frontières. Le ministre de la sécurité qui mène déjà des actions remarquables de sécurisation de l’intérieur du pays, ira encore efficacement de l’avant si les citoyens acceptent de collaborer avec les forces de sécurité (police, gendarmerie) par des renseignements pour tout cas suspect d’insécurité en appelant aux : 16(gendarmerie) ,17(police) ,1010(veille sécurité).

    22 mars 2017
  • Il est très important que les citoyens qui par des mots, des actions s’acharnent à saper le moral des Forces de Défense et de Sécurité(FDS), sachent qu’ils jouent un mauvais rôle. Le Burkina Faso n’est pas le seul pays qui est confronté aux problèmes du terrorisme devenu un phénomène mondial. Cependant, on constate que dans la plupart des pays confrontés au terrorisme, les citoyens ne jettent pas en pâture leurs agents de sécurité. Bien au contraire, ils les encouragent moralement à aller de l’avant dans la lutte contre les attaques terroristes. Le Burkina Faso est quasiment le seul pays où des citoyens prennent plaisir à fustiger les forces de défense et de sécurité en cas d’attaques terroristes et violent même le droit de retenue sur certaines questions militaires qui relèvent du secret d’Etat. Ce sont des comportements qui exposent les auteurs à des interpellations par les services de sécurité. Par conséquent, les citoyens burkinabè, patriotes engagés, sont exhortés à collaborer avec les forces de défense et de sécurité par des renseignements. Chaque citoyen doit comprendre qu’il est son propre premier agent de sécurité car, on saurait mettre un agent de sécurité derrière chaque personne. C’est avec la collaboration par des renseignements que les citoyens contribueront à renforcer les capacités des forces de sécurité à vaincre les menaces et attaques terroristes. Par conséquent, les acteurs politiques, ceux de la société civile et le citoyen lambda burkinabè devront revoir leurs attitudes vis-à-vis des FDS. Il y va de l’intérêt de tous et de la nation. Les forces de sécurité font leurs preuves par des démantèlements de réseaux de délinquants, braqueurs et voleurs avec une bonne collaboration avec des civils en matière de renseignement. Il devrait en être de même dans la lutte contre le terrorisme qui est une nouvelle forme de guerre asymétrique.

    22 mars 2017

Leave A Comment