HomeA la uneGESTION DE LA TRANSITION :Il y a bel et bien des civils qui en sont capables

GESTION DE LA TRANSITION :Il y a bel et bien des civils qui en sont capables


Depuis le 31 octobre 2014, date à laquelle Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par la rue au Burkina, le peuple vit entre satisfaction et inquiétude. En effet, nombreux sont les Burkinabè qui se demandent comment éviter de se faire voler cette victoire ? Comment éviter de tomber dans ce piège qui consiste à remplacer la peste par le choléra ? L’enjeu est si important qu’il commence déjà à diviser le peuple burkinabè. L’armée qui a pris pour le moment la direction des affaires, affirme n’être motivée que par l’unique volonté d’assurer la continuité de l’Etat et la sécurité des biens publics et privés. Des intentions certes nobles mais qui sont loin de rassurer  tous ceux-là qui ont offert leurs poitrines aux balles assassines de cette même armée, qui, pour protéger son chef, n’a pas hésité à ouvrir le feu à plusieurs reprises sur un peuple qui n’avait pour toute arme que ses mains nues et sa soif de liberté. Dans ces conditions, on peut facilement comprendre la réticence du peuple à laisser à nouveau son destin entre les mains des hommes en kaki.

L’Opposition politique et les organisations de la société  civile, au charbon depuis bientôt deux ans, se considèrent quant à elles, comme les héritiers légitimes de cette victoire populaire et n’entendent pas de ce fait, céder aux militaires la gestion de cette période transitoire censée conduire aux élections de 2015. Cette question est désormais en passe de devenir la pierre d’achoppement à un retour rapide à une vie constitutionnelle normale au pays des hommes intègres, et ne fait qu’accroître les inquiétudes du peuple, principal artisan du départ de Blaise Compaoré. Car pour lui, en effet, il  s’agit surtout de trouver l’homme providentiel qui va lui permettre  de ne pas se faire flouer après cette victoire historique. Et pour ce faire, il a instamment besoin d’un homme vertueux, un homme dont l’intégrité morale ne souffre d’aucun doute.

L’option d’une personnalité civile pour diriger cette transition tend à faire l’unanimité

Des hommes intelligents et intellectuellement compétents, il n’en manque pas, au sein de l’Opposition et de la société civile burkinabè. Mais aujourd’hui, plus que d’une question de volonté ou de volontarisme, c’est de la confiance dont il s’agit avant tout. De ce point de vue, beaucoup de Burkinabè justifient leur réticence face à l’armée par la cacophonie et l’empressement qui ont marqué l’entrée en scène des hommes en Kaki. Une cacophonie qui laisse percevoir plus une volonté de s’accaparer du pouvoir que de servir les intérêts du peuple. Deux chefs d’Etat auto proclamés en l’espace de 24 heures, il faut avouer qu’un tel empressement à prendre les rênes de l’Etat n’est pas de nature à  rassurer un peuple qui sort de 27 longues années de tromperies, de viol moral et d’humiliations en tous genres.

On pourrait dire que l’Opposition n’a pas fait mieux, avec la tentative d’auto proclamation de Saran Sérémé. Faut-il pour autant désespérer de trouver l’homme providentiel pour diriger le pays durant cette période transitoire ? Assurément non. Il y a bel et bien des hommes capables de gérer cette période transitoire. Et c’est bien au sein des partis politiques de l’Opposition et de la société civile qu’il faut chercher « l’homme de la situation ». En effet, même si des brebis galeuses existent dans les deux camps, celles de l’Opposition peuvent trouver comme excuse  le fait que l’objectif premier d’un parti politique demeure avant tout, la conquête du pouvoir d’Etat. Ce qui est loin d’être le cas d’une armée républicaine dont les objectifs n’intègrent ni de loin, ni de près la conquête du pouvoir. En tout cas, l’option d’une personnalité civile pour diriger cette transition tend à faire l’unanimité au sein du peuple. Et des noms comme le professeur Marius Ibriga ou le professeur Augustin Loada, Krysogone Zougmoré, ou des personnalités du monde littéraire ou de la communication, s’imposent de plus en plus dans l’opinion de la jeunesse comme des personnalités potentielles pour la gestion de la période transitoire.

Par ailleurs, des  institutions telles que le REN-LAC, le MBDHP ou l’Eglise catholique regorgent de personnes responsables, dotées d’un sens élevé de patriotisme et prêtes à un tel dévouement pour honorer cet ultime sacrifice du peuple burkinabè.

Dieudonné MAKIENI

 


Comments
  • Vous avez tout à fait raison.
    Le président de transition a une mission bien définie, dans un temps limité. Il faut simplement mettre en parallèle les qualités requises (critères d’éligibilité) en évitant tout ce qui a une connotation religieuse. Mais bien entendu, toutes les sensibilités seront impliquées.
    Ensuite il faudra établir la liste des personnalités susceptibles de jouer ce rôle pour la sélection qui suivra un processus de “recrutement” bien défini.

    4 novembre 2014
  • Faux IBRIGA et LOADA sont UPC depuis le forum citoyen FOCAL grossesse et Naissance de L’UPC ,donne le pouvoir au mogho Naaba point ou réactiviez la constitution ou laisser l’armée comme dit le balai citoyen vu l’insécurité total

    4 novembre 2014
  • Nous, Peuple souverain du Burkina Faso, avons chassé Blaise et nous chasserons n’importe qui, aussi fort soit t-il, qui qu’il soit, s’il ne respecte pas la volonté du peuple.
    A celui qui va assurer la transition Nous te tenons à l’œil. A tous les futurs présidents du Burkina Faso le Peuple vous tiendra à l’œil. A tous les dirigeants de toutes les nations du monde qui veulent asseoir un pouvoir personnel, opprimer leur peuple…vous êtes avertis!
    Merci à tous mes compatriotes qui ont mené de près ou de loin ce combat pour la victoire. Le peuple Burkinabè réhabilite ainsi son Intégrité, le Respect et la Dignité perdus depuis 1987.
    Faisons tout pour préserver cet honneur.
    Attention, l’armée, les partis politiques, la société civile, Tout le Peuple, que l’union soit totale pour l’intérêt supérieur de la nation. C’est le plus important.

    4 novembre 2014
  • L’Eglise catholique est la mieux placée à mon humble avis pour tout ce qu’elle représente comme humanisme, courage, vision, anticipation et j’en oublie certainement.
    Gloire au peuple burkinabè!

    4 novembre 2014
    • Toi tu veux mettre le feu à notre pays.Laissez les religieux là où ils sont.

      4 novembre 2014
  • Tout est bien qui fini bien, je crois que le peuple doit rester vigilant sur cette transition. Force armée du Burkina je vous en conjure, Oublier l’époque Blaise et redevenez des vrais soldats de vrais Burkinbi. L’avenir et la sécurité du pays est dépendra de vous.

    4 novembre 2014
  • Je lance un appel à la jeunesse vaillante du Burkina Faso. Les mains nues, vous avez fait tomber le tyran. Vous êtes jeunes. Vous avez donc un avenir et du temps pour le réaliser. N’accepter aucune compromission qui va détruire votre avenir. C’est dans la Justice, dans la Vraie Démocratie, dans l’égalité des citoyens que chacun pourra se réaliser et réaliser le Burkina Faso que nous souhaitons de tous nos vœux.
    Que ceux qui veulent faire de la politique aient le courage de s’engager dans le parti de leur choix. Que ceux qui veulent constituer un véritable contre pouvoir continuent à renforcer les capacités de la société civile.
    Que chacun assument ses choix, dans un état désormais démocratique. Les jeunes se doivent d’éviter les raccourcis compromettant qui ne font qu’arranger ceux qui sont menacés par les nombreux dossiers pour lesquels la Justice ne pourra plus se déclarer incompétente.
    Faites attention aux promesses mirobolantes. Jeunes du Burkina, vous êtes la fierté de la Nation tout entière et de l’Afrique.
    Vive la jeunesse libre et consciente du Burkina Faso !
    Vive le Burkina Faso Nouveau, Démocratique !
    Vive le peuple souverain du Burkina !

    4 novembre 2014
  • Si dans deux semaines les diablotins sont toujours là que c’est eux qui savent consulter les gens, on descend encore dans la rue. Plus jamais de militaires au pouvoir. S’il fait plus d’un mois vous allez le voir commencer des costumes cravates et des basins. Remettez-nous notre révolution!

    4 novembre 2014
  • Je vote Filiga Michel Sawadogo!

    4 novembre 2014
  • Etienne Traoré à mon avis serait un bon président de Transition ou Norbert Tiendrebéogo.

    4 novembre 2014
  • Donnez le pouvoir à Laurent BADO, l”‘homme le plus intelligent du Faso”.

    4 novembre 2014
    • De grâce, épargnez nous de BADO LAURENT. On se souvient de son OBUS qui n’a pas pu supporter une charge de 30 kilos.

      4 novembre 2014
  • Contribution à l’élaboration du PROJET DE CHARTE DE TRANSITION POUR LA DEMOCRATIE AU BURKINA FASO

    PARTIE I : DE L’ORGANE DE LA TRANSITION

    Préambule

    Nous, Peuple Souverain du Burkina Faso,
    Considérant l’insurrection populaire du 31 octobre 2014
    Considérant la Constitution du Burkina Faso,
    Considérant la démission du Président du Faso
    Considérant la dissolution du Gouvernement,
    Considérant la dissolution de l’Assemblée Nationale,
    Considérant la vacance du pouvoir,
    Prenant en compte la déclaration des forces de défense et de sécurité,
    Conscients des efforts d’accompagnement de la communauté internationale,

    Adoptons la Présente Charte pour servir de cadre à la gestion de la Transition pour la Démocratie.

    La présente Charte est adoptée et mise en œuvre dans le cadre de la Constitution du Burkina Faso. Toute disposition ou interprétation contraire à la Constitution du Burkina Faso est nulle et de nul effet.

    Titre I : De la durée de la Transition
    Article 1 :
    La durée de la Transition est de 12 mois, à compter du 1er novembre 2014.
    La Transition prend fin le 25 novembre 2015, avec la prestation de serment du nouveau Président démocratiquement élu.

    TITRE II : De l’organe de gestion de la Transition
    Chapitre I : Dénomination de l’organe

    Article 2 :
    Il est institué un organe pour la gestion de la Transition.
    Article 3 :
    L’organe de gestion de la Transition s’appelle Conseil National de Transition pour la Démocratie, CNTD.

    Chapitre II : Nature et rôle du CNTD
    Article 4 :
    Le CNTD est un organe consultatif qui oriente et encadre les actions du Gouvernement.
    Article 5 :
    Le CNTD contrôle l’action du Gouvernement, concurremment aux autres structures de contrôle de l’Etat.
    Le CNTD veille au bon déroulement de la Transition aussi bien dans son programme que dans le temps imparti.

    Chapitre III : Composition du CNTD

    Article 6 :
    Le CNTD est l’émanation de toutes les composantes sociales du Burkina Faso.
    Le CNTD est composé de l’ensemble des forces vives de la nation, des confessions religieuses, des autorités coutumières, et des forces de défenses et de sécurité.

    Article 7 :
    Le CNTD comprend 31 membres, répartis comme suit :
    – 10 membres, représentant les partis politiques,
    – 10 membres, représentant les organisations de la société civile, exclusion faite des syndicats,
    – 3 membres, représentant les forces de défense et de sécurité,
    – 2 membres, représentant la Communauté Coutumière,
    – 2 membres, représentant l’Eglise Catholique,
    – 2 membres, représentant l’Eglise Protestante,
    – 2 membres, représentant la Communauté musulmane.
    Article 8 :
    Il est pourvu au remplacement de tout membre du CNTD dont l’incapacité à assurer ses fonctions viendrait à être constatée : décès, démission, absence prolongée. Le remplacement est fait par l’organisation d’origine.

    TITRE II : De la Fonction de Chef de l’Etat

    Chapitre I : Le Président du CNTD, Chef de l’Etat

    Article 9 :
    Le CNTD désigne, de façon consensuelle, en son sein, un Président pour la période de transition.

    Article 10 :
    Le Président du CNTD assure les fonctions de Chef de l’Etat pour la période de Transition.

    Chapitre II : Critères d’éligibilité du Président du Président du CNTD, Chef de l’Etat
    Article 11 :
    Outre les conditions d’éligibilité définies par la Constitution, tout candidat ou candidate à la Présidence du CNTD devra remplir les conditions suivantes :
    1. Être un civil et ne pas avoir été dans les liens de la fonction militaire ou de toute autre force de défense et de sécurité durant les cinq dernières années
    2. Être connu pour :
    o Son engagement pour une vraie démocratie,
    o ses positions anti-modification de l’article 37,
    o sa neutralité à l’égard des différentes formations politiques du pays,
    3. N’avoir aucun intérêt particulier à défendre durant la Transition
    4. S’engager par écrit à :
    o Ne pas se présenter aux futures élections présidentielles et législatives ;
    o Ne rien entreprendre qui entraînera une remise en cause de la durée et des missions de la Transition ;
    o Rester neutre vis-à-vis des candidats aux différentes élections présidentielles et législatives et des formations politiques, qu’elles soient engagées ou non dans les compétitions électorales.
    Article 12 :
    Le président du CNTD, Chef de l’Etat, est désigné par consensus des membres du CNTD, réunis en plénum, en présence de tous.

    Chapitre II : Le Premier Ministre

    Article 13 :
    Le Premier Ministre est désigné par les membres du CNTD, réunis en plénum, en présence de tous. Le Premier Ministre est choisi en dehors des membres du CNTD. A défaut de consensus, le choix du Premier Ministre pourra se faire par vote à la majorité simple des voix.

    Article 14 :
    Le Président du CNTD, Chef de l’Etat signe l’acte de nomination du Premier Ministre, après sa désignation par les membres du CNTD.

    Article 15 :
    Le Président du CNTD ne peut, en aucun cas, démettre le Premier Ministre de son propre chef.

    Article 16 :
    Le Premier Ministre est démissionné par les membres du CNTD, réunis en plénum, à la présence de tous. La démission est votée à la majorité simple des voix.

    Article 17 :
    Le CNTD rédige son propre règlement intérieur, conformément à la Constitution et à la présente Charte.

    PARTIE II : DU GOUVERNEMENT (en cours d’élaboration)

    4 novembre 2014

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