HomeOmbre et lumièreGOUVERNANCE AU BURKINA : C’est pire qu’avant !

GOUVERNANCE AU BURKINA : C’est pire qu’avant !


 

 

Tel un prophète, l’artiste burkinabè, Jumas Sandwidi, avait dit, à propos de la corruption et de la mal-gouvernance ambiantes qui sévissaient dans le pays  à l’époque de Blaise Compaoré ceci : « Ouvrez les yeux, Monsieur le président, il y a la corruption. Si vous ne faites rien, le système tombera sur vous ». L’artiste ne pensait pas si bien dire. Le système vermoulu a eu effectivement raison du président. Le sort peu glorieux qui a été celui de Blaise Compaoré, devrait inspirer Roch Marc Christian Kaboré de sorte à ce que les atteintes à la gouvernance, à défaut d’être éradiquées dans le pays, soient  réduites au maximum. Et bien, les faits révèlent que les choses vont de mal en pis. Et ce qui se passe actuellement à la présidence, au nez et à la barbe du patron des lieux, en est une parfaite illustration. En effet, selon notre confère L’Evénement, n° 369 du 10 mars 2018, pour accéder au président du Faso, il  faut « mouiller la barbe » à certains éléments de son entourage. Informé de la pratique, le locataire de Kosyam se serait contenté de sermonner les auteurs. Pour un grand manquement de sa part, c’en  est un. Car, le minimum  de sanctions que ces messieurs indélicats devraient écoper est d’être radiés et d’être livrés à la Justice pour répondre de leurs actes. Il n’ y a pas longtemps de cela, un des protégés du président, propulsé à la tête des engagements nationaux, s’était illustré de la pire des manières,  en utilisant son poste pour opérer des détournements et autres trafics d’influence. Le président,  on se rappelle, l’avait débarqué lors  d’un Conseil des ministres. A l’époque, l’on avait cru que cet acte de salubrité publique allait marquer le début d’une vaste opération «mains propres » qui allait in fine assainir l’Administration. Que nenni ! Les pratiques dignes des Républiques bananières ont repris du poil de la bête au point que des Burkinabè se servent de leur proximité avec le président comme marchepied pour beurrer indûment leurs épinards.

Roch Marc Christian Kaboré gagnerait à taper du point sur la table

 

Et comme le poisson pourrit par la tête, il n’est pas étonnant que bien des Burkinabè en profitent, pour reproduire, chacun à son niveau, les mêmes pratiques. C’est le lieu de rendre hommage aux médias, grâce auxquels  ces pratiques « mouta mouta » sont révélées à l’opinion publique. Et c’est peut-être pour ce rôle de fouineur  que  joue la presse, que celle-ci n’est pas dans les bonnes grâces des tenants du pouvoir. En effet, avant l’avènement du MPP, les choses étaient organisées de telle sorte que les éléments des médias, publics comme privés, étaient systématiquement associés aux voyages présidentiels. Le requiem de cette tradition semble pratiquement dit par le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré. Si fait que l’on peut être fondé à croire que c’est ceci qui explique cela. En tout état de cause, il convient de rappeler aux puissants du moment que sans une presse critique, aucune avancée démocratique ne peut  être envisagée. Ceux qui n’en sont pas convaincus, l’apprendront, pour  sûr, à leurs dépens. C’est pourquoi Roch Marc Christian Kaboré serait bien inspiré de ne pas se tromper d’ennemis. Car, ses ennemis aujourd’hui, pourraient se retrouver dans son propre camp. Il s’agit notamment de  tous ceux qui, à ses côtés, tirent la gouvernance vers le bas par des pratiques qui donnent l’impression que l’insurrection populaire que le pays a connue en 2014, n’a servi à rien. L’on touche du bois, mais si on n’y prend garde, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. En tout cas, le temps est compté pour Roch Marc Christian Kaboré. Il gagnerait, ici et maintenant, à taper du point sur la table de manière à se débarrasser des éléments peu recommandables de son entourage.   Autrement, l’on peut être enclin à croire que pour avoir dîné pendant 25 ans avec le diable, les tenants du pouvoir actuel apparaissent aujourd’hui comme ses dignes héritiers. L’on peut même se risquer à dire que dans bien des domaines, les convives qu’ils ont été auprès du diable, ont pris aujourd’hui du galon au point qu’aucun scrupule ne peut les arrêter dans leur volonté de traire le Burkina comme une véritable  vache à lait.

Sidzabda


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