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GOUVERNANCE, DEMOCRATIE ET AFFAIRES : Voici la Déclaration de Ouagadougou


La conférence internationale sur la « gouvernance, démocratie et affaires », a refermé ses portes, le 17 janvier 2018. Entamée le 16 janvier dernier, cette rencontre qui a réuni des acteurs politiques, des syndicats, des Organisations de la société civile et des Hommes d’affaires, a permis aux participants de discuter sur comment concilier les trois concepts pour un mieux-être des populations. Elle a été sanctionnée par une déclaration dite « Déclaration de Ouagadougou » qui servira de référence pour la conférence de Dakar qui se tiendra en mai prochain.

« Gouvernance collective en Afrique : éthique, sécurité et inclusion économique et politique » ; « Plaidoyer politique et mise en œuvre pour une gouvernance collaborative » ; « Réaliser le développement durable et la croissance grâce à une gouvernance éthique » ; « Edification de sociétés résilientes pour faire face aux menaces sécuritaires » et « Adoption des technologies pour le renforcement de l’inclusion économique et politique des citoyens ». Ce sont là les 5 thèmes sur lesquelles ont porté les discussions de la rencontre internationale sur la « gouvernance, démocratie et affaires », initiée par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, en septembre 2017. Ouverte le 16 janvier 2017, les rideaux de cette rencontre internationale sont tombés dans la soirée du 17 janvier avec à la clé, un document de référence appelé la « Déclaration de Ouagadougou ». Après la lecture de cette déclaration, à la Salle de conférence de Ouaga 2000, en présence du Président du Faso, le comité d’organisation s’est rendu chez le président du Faso chef de l’Etat pour un entretien. Composé du mouvement mondial pour la démocratie, la Chambre de commerce des Etats-Unis, l’ambassade du Burkina aux Etats-Unis, la Chambre de commerce du Burkina, le Centre international pour les entreprises privées et le ministère des affaires étrangères, le comité a, lors de son tête-à-tête avec le locataire de Kosyam, montré son satisfécit quant au soutien dont il a bénéficié de la part des autorités burkinabè. A entendre le comité à sa sortie d’audience, les participants à la conférence ont également fait montre d’une hauteur d’esprit en abordant avec beaucoup d’engagement les différentes thématiques. Pour l’ambassadeur du Burkina Faso aux Etats-Unis, le choix du Burkina n’est pas un fait du hasard. Si le Burkina a été choisi pour abriter un tel événement, a-t-il fait savoir, c’est parce que le pays est en train de montrer au reste du monde que la gouvernance est ouverte et partagée et que la démocratie et les affaires y réussissent. Ce dernier point, a fait remarquer Zeinab Bangoura, membre du Mouvement mondial pour la démocratie et ancienne ministre en charge des affaires étrangères de la Sierra Léone, constitue d’ailleurs l’un des plus grands défis que le monde connaît de nos jours. « Tous autant que nous sommes, nous souhaitons trouver les moyens de consolider et renforcer la démocratie. Et, pour y arriver, il faut que tous les acteurs travaillent ensemble », a-t-elle indiqué. Le choix du Burkina pour abriter la conférence, pour elle également, n’est pas fortuit. Il fallait trouver un pays qui offrait un espoir dans ce sens. «  Le leadership du président du Burkina Faso après les évènements de 2014, tous les efforts pour consolider la démocratie et la mise en place des piliers du développement économique, ont donné les ingrédients pour que les partenaires viennent ici », a-t-elle soutenu.

« La déclaration de Ouagadougou nous permettra d’aller de l’avant »

 

Mais, pour Zeinab Bangoura, il ne suffit pas de discuter des questions de démocratie et d’affaires, il faut, a-t-elle lancé, travailler à atteindre de bons résultats. « Nous sommes très satisfaits des résultats de la conférence. La déclaration de Ouagadougou sera la référence de la conférence de Dakar en mai prochain pour que nous continuions à chercher et à trouver des réponses », a-t-elle assuré. Mais quid des questions de chômage des jeunes ? A cette problématique, c’est Gregori Lebedev, membre du Centre international pour les entreprises privées, qui apportera une réponse. Selon lui, la conférence a été un cadre idéal pour discuter de ces questions, car elle a réuni l’ensemble des acteurs concernés. « Ce qui ressort, c’est que l’on a besoin de créer des opportunités », précise-t-il. Pour leur part, a-t-il promis, une fois de retour aux Etats-Unis, ils se feront écho des opportunités qu’offre le Burkina auprès des investisseurs américains. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, a, quant à lui, souligné que la conférence de Ouagadougou a aussi été l’occasion pour l’ensemble des acteurs de discuter sur comment les entreprises pouvaient participer à la sécurisation des populations. « Plus on a des opportunités, plus on a des possibilités et plus on a de chance que des jeunes n’aillent pas traverser la méditerranée au risque de leur vie », foi de Alpha Barry. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, Mahamady Sawadogo, prenant la parole, a d’abord souligné que le thème qui a été choisi pour cette conférence, est capital et le bienvenu. « Car, s’il n’y a pas de bonne gouvernance, il ne peut y avoir de  démocratie et s’il n’y a pas de démocratie, il n’y a pas d’affaires. Quand il n’y a pas d’affaires, il n’y a pas non plus de création d’emploi, de création de richesses et de développement », a-t-il relevé, avant de conclure en ces termes : « Nous pensons que la déclaration de Ouagadougou nous permettra d’aller de l’avant afin de créer davantage des entreprises et des emplois afin d’éviter que nos jeunes s’aventurent au risque de leur vie ».

Adama SIGUE

ENCADRE

CONFERENCE SUR «GOUVERNANCE, DEMOCRATIE ET AFFAIRES»: La « DECLARATION DE OUAGADOUG0U »

Nous, participants à la Conférence sur «Gouvernance, démocratie et affaires», tenue à Ouagadougou, Burkina Faso, les 16 et 17 janvier 2018, sous la présidence de Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso, et en présence de :

. Son Excellence Monsieur Mahamadou Issoufou, Président de la République du Niger,

. Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République du Mali :

  1. Reconnaissons le droit des peuples à prendre librement en charge leur propre destin dans le cadre d’institutions démocratiques et inclusives.

  1. Déclarons notre ferme soutien à la promotion de la gouvernance démocratique, caractérisée par la reddition des comptes, la transparence, un dialogue ouvert, des institutions de marché solides, une réglementation efficace et un Etat de droit effectif.

3 Reconnaissons qu’une bonne gouvernance démocratique constitue le meilleur garant de la liberté individuelle indispensable au développement économique et social, de la croissance économique, de la stabilité politique et de la sécurité.

  1. Soulignons à cet égard que, bien que spécifiques, les rôles des Gouvernements, des parlements, des entreprises et de la société civile et des partenaires

sociaux sont complémentaires dans le cadre de la réduction de la pauvreté et des inégalités, la défense des droits humains, la promotion de l’éthique, le renforcement de l’intégration sociale, la création d’opportunités économiques, l’instauration de la responsabilité sociale des entreprises et la protection de l’environnement.

  1. Encourageons la mise en place d’économies de marché performantes afin de garantir une croissance économique durable. Celles-ci participent au renforcement de l’efficacité de la gouvernance démocratique, en assurant la liberté économique, la concurrence, des lois et des réglementations équitables et en mobilisant les sociétés pour lutter contre la corruption. Elles contribuent en outre à la mise en place d’institutions qui garantissent les droits de propriété, sécurisent les marchés, encouragent l’esprit d’entreprise, assurent un accès égal à l’information et renforcent l’Etat de droit.

  1. Lançons un appel aux pouvoirs publics, aux entreprises, au monde du travail et à la société civile à œuvrer ensemble pour assurer la promotion ou, le cas échéant, l’avènement de la bonne gouvernance et de la démocratie, pour des sociétés plus justes, pacifiques et inclusives.

Fait à Ouagadougou, le 17 janvier 2018

Les participants


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