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GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE A MADAGASCAR


Le difficile partage du gâteau

Restaurer la paix sociale, garantir la sécurité des élections qui se profilent à l’horizon, lutter contre la corruption, stabiliser le climat des investissements et se préparer à affronter la prochaine saison pesteuse ; voilà les défis, ô combien immenses, qui attendent le nouveau Premier ministre malgache, Christian Ntsay. La passation de charges entre ce dernier et le Premier ministre sortant, est intervenue, hier, 6 juin 2018, devant un parterre d’invités internationaux et nationaux parmi lesquels on comptait une délégation de députés de la place du 13-Mai.
Faut-il y voir un signe de décrispation ou « le début de la résolution de la crise actuelle », pour reprendre les mots du chef du gouvernement sortant, Olivier Mahafaly ? Rien n’est moins sûr. Car, avant toute chose, le nouveau Premier ministre a un défi important à relever, qui consiste à « restaurer la confiance avec la population ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle sitôt après son installation officielle à la primature, il est allé à la rencontre des députés de l’opposition dont certains estimaient, il y a encore peu, que son choix n’avait pas été consensuel. S’il est vrai que le sieur Ntsay n’est issu d’aucune chapelle politique, certains parmi eux soutiennent que sa désignation par Andry Rajoelina, n’a pas fait l’objet d’une concertation avec les députés issus du camp de Marc Ravalomanana.
Le nouveau Premier ministre sait qu’il marche sur des œufs

C’est dire que la nomination du Premier ministre, passée, le partage du gâteau, c’est-à-dire la formation d’un gouvernement d’union nationale, risque d’achopper à tout point de vue. Chaque parti politique voudra s’adjuger la part du lion ; toute chose qui pourrait faire traîner en longueur les choses. Or, conformément aux injonctions de la Haute Cour constitutionnelle (HCC), le nouveau Premier ministre a jusqu’au 12 juin au plus tard, pour dévoiler la composition de la nouvelle équipe gouvernementale. Y parviendra-t-il ? Difficile d’y répondre pour l’instant. Toujours est-il qu’il n’y a pas de répit ni d’état de grâce pour le nouveau Premier ministre qui sait mieux que quiconque qu’il marche sur des œufs. Il n’a pas droit à l’erreur ; lui que d’aucuns présentent, à tort ou à raison, comme l’homme providentiel capable de sortir la Grande Ile de cette nouvelle crise née de la répression de la manifestation de l’opposition, le 21 avril dernier.
En tout cas, s’il veut réussir la mission à lui confiée, il devra travailler en âme et conscience, et cela en restant à équidistance des chapelles politiques pour ne pas donner l’impression de rouler pour tel ou tel camp. Car, comme on le sait, un gouvernement d’union, c’est comme un panier à crabes où les morsures et autres « crocs-en-pinces » ne manquent pas. Il faut seulement savoir les surmonter ou au besoin, les contourner.

B.O


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