HomeA la uneGREVE DES CHAUFFEURS ROUTIERS : Des stations-services en paient le prix

GREVE DES CHAUFFEURS ROUTIERS : Des stations-services en paient le prix


Débutée le 30 mars dernier, la grève des transporteurs a pris fin le lendemain, à minuit. Mais les répercussions de cette grève continuent de se faire sentir dans divers domaines d’activités, notamment dans l’approvisionnement des stations-services en hydrocarbures. Ce 1er avril 2015, nous avons fait le tour de quelques-unes d’entre elles, à Ouagadougou. Si devant certaines stations-services, des clients forment de longues files d’attente pour s’approvisionner en carburant, d’autres par contre ont carrément fermé, ne pouvant plus satisfaire leur clientèle.

 

Les stations-services de la ville de Ouagadougou baignaient dans une ambiance particulière le 1er avril dernier. Tandis que les cyclistes et les automobilistes étaient agglutinés dans certaines stations, d’autres étaient désertes. Et la situation était particulièrement frappante quand certaines stations se font face, comme c’est le cas aux abords de l’échangeur de l’Est. Serge Ouattara, dernier client d’une longue file à la station Shell en face de la gare de l’Est, nous explique qu’il aurait appris que les pompistes projetaient une grève, raison pour laquelle il venait garantir un stock de sécurité. « J’ai fait le tour de plusieurs stations et la plupart était fermée. Les uns disaient qu’il n’y avait pas d’essence. J’en ai trouvé ici, donc je vais faire le plein d’essence de ma moto pour plus de sécurité », a-t-il dit.

Faux, rétorque une dame, sous couvert d’anonymat, qui avait suivi notre conversation. « Je me suis renseignée », a-t-elle poursuivi, « ce sont des rumeurs distillées par des gens qui ont l’esprit trop fertile ». A l’en croire, le manque de carburant dans certaines stations est la conséquence de la grève des chauffeurs.

Une explication confirmée par un pompiste, plus préoccupé à servir sa clientèle qu’à discuter. Dans la station Total située presqu’en face, c’était un tout autre décor. C’était loin d’être l’affluence des jours « normaux » et inlassablement, les pompistes répondaient négativement à ceux qui s’y aventuraient en demandant : « y a-t-il de l’essence ? ». Quant à ceux qui désiraient du gasoil, ils étaient servis. Adama, l’un des pompistes, a corroboré les explications reçues plus haut.

 

Que les choses rentrent vite dans l’ordre !

 

Précisant qu’il n’a pas entendu parler d’une quelconque grève de pompistes, il nous a expliqué que leur stock d’essence était simplement épuisé, n’ayant pas été renouvelé depuis le début de la grève des chauffeurs, le 30 mars dernier. « Notre stock d’essence a été servi à notre clientèle. Il ne nous reste plus que du gasoil », a-t-il confié, tout en espérant que les choses rentrent vite dans l’ordre.

Le chef de piste (NDLR : le chef des pompistes) de la station Total située sur la circulaire, côté Est du mur du musée national, pour sa part, a confié que des citernes étaient déjà au site de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), sise à Bingo, non loin de Ouagadougou, pour chercher le précieux liquide. Selon lui, le carburant devrait être disponible dans les prochaines heures. A la question de savoir si les pompistes projetaient d’aller en grève, le chef de piste a dit ne pas en avoir entendu parler.

« On a fermé depuis hier parce qu’on n’avait plus de carburant », a lancé exaspéré, Souley Bada, pompiste à la station SKI, située non loin du marché de Wemtenga. Totalement déserte, la station était ceinte d’un ruban pour signifier aux clients qu’elle était « hors service ». La cause du blocage des activités, a-t-il dit, c’est la grève des chauffeurs routiers. « On espère être ravitaillé en carburant d’ici à ce soir car toutes nos activités sont plombées et nos clients se plaignent », a-t-il ajouté.

Par contre, dans cette pénurie de carburant, ceux qui riaient sous cape, c’était les revendeurs, postés aux abords des voies de la capitale. Selon l’un d’entre eux, Ali Kaboré, posté non loin de la pédiatrie Charles De Gaulles, les affaires vont bon train depuis que les stations sont en difficulté. Assurant que la pénurie de carburant n’a pas occasionné une flambée des prix chez les revendeurs d’essence.

D’après lui, le prix du litre embouteillé est toujours supérieur de 50 F CFA au litre à la pompe et même s’il reconnaît que sa clientèle a augmenté depuis lors, Ali Kaboré dit espérer que les choses s’arrangent rapidement.

 

Thierry Sami SOU

 

 

 

 


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