HomeOmbre et lumièreGREVE DES CHAUFFEURS ROUTIERS : La FENAT déplore le manque de dialogue

GREVE DES CHAUFFEURS ROUTIERS : La FENAT déplore le manque de dialogue


La Fédération nationale des acteurs du transport routier (FENAT) du Burkina était face à la presse le 31 mars 2015 à Ouagadougou. Les premiers responsables de cette organisation ont déploré le manque de dialogue entre les chauffeurs réunis au sein de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) et la FENAT qui a entraîné la grève de 48 heures qui n’est pas sans dommages pour les transporteurs et partant, le peuple burkinabè tout entier.

 

Manque de dialogue et de concertation, c’est ce qu’a déploré la Fédération nationale des acteurs du transport routier (FENAT) du Burkina lors de sa conférence de presse animée le 31 mars 2015 à Ouagadougou. Pour les responsables de cette organisation, la grande partie des points de revendication de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) fait partie des préoccupations de leurs structures. Il n’y a pas de raison, estiment-ils, qu’ils ne veillent pas à leur mise en œuvre. Pour eux, il y avait bel et bien une volonté manifeste d’aller coûte que coûte en grève, alors qu’on aurait dû exploiter la voie du dialogue. Pour Bonaventure Kéré, secrétaire permanent de la FENAT, les motifs tels que le coût élevé du permis de conduire catégorie E, la recrudescence des tracasseries routières, le rejet du poste juxtaposé de Cinkansé ne relèvent pas du ressort de la FENAT, mais des plus hautes autorités du pays et de la sous-région. Parlant de la carte d’affiliation, il a relevé que toutes les sociétés de transport membres de la FENAT sont en règle vis-à-vis de leurs agents. Concernant  la non application de la convention collective, Marcel Moussa Sanou, co-animateur de la conférence, a indiqué que la quasi-totalité des sociétés de transport applique la convention collective. Selon la déclaration de Bonaventure Kéré, la structure dont il a la charge s’est rapprochée de l’UCRB pour un arrangement, mais il n’y a pas eu d’accord. Il a indiqué qu’il a demandé au premier responsable de l’UCRB de donner la liste des chauffeurs qui ne sont pas affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et les sociétés qui les emploient en vue de trouver une solution. Mais, a-t-il fait remarquer, leur volonté était d’aller en grève. Il a aussi déploré le fait que les membres de l’UCRB empêchent les autres de travailler. Car, a-t-il estimé, si des gens sont libres d’aller en grève, d’autres sont également libres de ne pas y aller car la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Il a relevé que contrairement à ce qui est dit, ce ne sont pas les transporteurs qui sont en grève, mais les chauffeurs. « Les transporteurs ne peuvent pas être en grève contre eux-mêmes. Ce sont les chauffeurs qui sont en grève», a-t-il dit. Tout en déplorant les désagréments occasionnés par cette grève « injustifiée », les animateurs de la conférence ont présenté leurs excuses au peuple burkinabè pour le préjudice subi. A noter que la  FENAT a obtenu son récépissé en mars 2015. Elle regroupe la quasi-totalité des syndicats et sociétés de transporteurs routiers. Elle est dirigée par Adama Tiendrébéogo, PDG de la compagnie de transport Rakièta. Pendant que la FENAT animait sa conférence de presse, les chauffeurs continuaient leur grève. Ils ont même battu le pavé pour se faire entendre. « Tracasseries routières, sécurisez-nous au lieu de nous racketter », « l’application de la convention collective sectorielle des transports pour un travail décent, en avant », « réduction du coût des temps au permis « E », CFTRA dégage », ce sont, entre autres, les messages que l’on pouvait lire sur les banderoles des manifestants.

Partis de la Place de la nation, les chauffeurs routiers ont rejoint la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) où un mémorandum a été remis au ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports, avant le retour à leur point de départ. Une marche qui avait pour but, selon Mamadou Bamogo, secrétaire général aux relations extérieures de l’Union des chauffeurs routiers, «d’attirer l’attention des décideurs».

 

Issa SIGUIRE

 


No Comments

Leave A Comment