HomeA la uneGUERRE AU SEIN DU FPI : ADO boit son petit lait

GUERRE AU SEIN DU FPI : ADO boit son petit lait


Les dissensions au sein du Front populaire ivoirien (FPI) sont en train de prendre la forme d’une véritable guerre de positionnement, à l’approche du congrès du parti, en vue de l’élection présidentielle de 2015. Le président sortant, Pascal Affi N’Guessan, qui est candidat à sa propre succession, aura pour adversaire inattendu, le célèbre prisonnier de la Haye, Laurent Gbagbo lui-même, père fondateur du parti. Ainsi en a décidé le comité de contrôle du parti, chargé de la validation des candidatures, le 26 novembre 2014. Malgré le recours en invalidation d’Affi N’Guessan contre la candidature de son mentor, en raison de la détention de celui-ci à la Cour pénale internationale (CPI) et surtout de l’absence d’une demande manuscrite de ce dernier comme l’exigent les textes du parti, le comité de contrôle du parti a quand même déclaré celle-ci valable et recevable, arguant qu’Affi N’Guessan lui-même pourrait se retrouver dans la même situation, parce qu’il est un prisonnier en sursis, ne bénéficiant que d’une liberté provisoire.

Comme on peut le constater, cette situation est la transposition voire le couronnement de la guerre fratricide qui déchire le parti depuis des mois, entre modérés conduits par Pascal Affi N’Guessan  qui pensent qu’il faut tourner la page Gbagbo, et faucons emmenés par Laurent Akoun et derrière lequel se cachent d’autres bonzes comme Simone Gbagbo, Michel Gbagbo et autres Koné Katinan, partisans du « Gbagbo ou rien ».

A l’analyse, la position des faucons du parti paraît comme un choix absurde qui ne répond à aucune logique sinon celle du boycott de la présidentielle à venir.

Le FPI se tire une balle dans le pied

Par ailleurs, la candidature de Laurent Gbagbo à la tête du parti et éventuellement à la présidentielle de 2015, outre le fait de couper l’herbe sous les pieds de Affi N’Guessan qui est soupçonné de rouler pour le pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara (ADO), pourrait être vue comme une ligne de défense visant à influer sur le cours judiciaire de son procès. Car, si Gbagbo est retenu à la tête du parti, il est plus que probable que sa candidature soit proposée à la présidentielle de 2015, dans l’intention de le présenter sous son meilleur jour à la CPI pour influencer son procès. Comme ce fut le cas de Marouane Barghouti qui, du fond de sa cellule israélienne, avait voulu briguer la présidence palestinienne sous  les couleurs du Fatah pour interpeller l’opinion internationale sur son sort.

Toutefois, l’on peut émettre des doutes sur une telle stratégie d’autant plus que si les partisans du Christ de Mama ont pu faire entorse aux règles du parti pour valider sa candidature, cela paraît un exercice qui sera beaucoup plus difficile à réaliser au niveau des instances chargées d’organiser l’élection présidentielle de 2015 en Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi l’on peut se risquer à dire que le FPI se tire une balle dans le pied. Car, à l’allure où vont les choses, le congrès risque de ne pas se tenir dans la sérénité. A moins que d’ici là, l’une ou l’autre des candidatures ne soit retirée pour préserver l’unité du parti, si elle existe encore.

Au demeurant, Laurent Gbagbo aurait pu éviter ce déchirement à son parti, en prenant position très tôt, et en donnant des orientations claires. Cela aurait pu éviter ce capharnaüm qui n’honore pas son parti. En se taisant et en laissant faire, il a favorisé et accentué la fracture au sein de son parti.

Et c’est ADO qui peut tranquillement boire son petit lait. Car, quelle que soit l’issue de ces empoignades, le parti en sortira fragilisé et marqué à jamais.

Outélé KEITA


Comments
  • Comme quoi tout est possible en politique et d’ailleurs c’est aussi cela qui donne a cette chose comme au foot ball une particularité et qui souvent fait sourire ou fait pleurer et c’est selon, a plus d’un observateur. Un prisonnier candidat, il faut vraiment le faire car nous sommes bel et bien sur son propre terrain celui de la politique

    28 novembre 2014
  • Acceptez sa candidature; pour lui donner des électeurs et bureaux de votes dans des cellules. Vive l’audacité et la folie.

    29 novembre 2014

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