HomeA la uneHADJ 2015 : 22 Burkinabè morts dans la bousculade, 15 par maladie et 9 disparus

HADJ 2015 : 22 Burkinabè morts dans la bousculade, 15 par maladie et 9 disparus


Le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD), Youssouf Ouattara, a animé, hier 13 octobre 2015 à Ouagadougou, une conférence de presse pour « donner l’information juste et officielle » sur le bilan chiffré de la bousculade du 24 septembre à Mina à La Mecque au cours de laquelle des pèlerins burkinabè ont perdu la vie. C’était en présence de représentants de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB).

 

22 pèlerins décédés et 9 portés disparus suite à la bousculade et 15 décès des suites de maladies. C’est le triste bilan dressé par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD), Youssouf Ouattara, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier, laquelle visait à couper court aux rumeurs entourant le bilan des victimes burkinabè suite au drame survenu lors du rituel de lapidation des stèles de satan à Mina. Selon le MATD, au lendemain du drame, une mission a été dépêchée en Arabie Saoudite et en tandem avec les autorités de l’ambassade du Burkina Faso en Arabie Saoudite, ces émissaires rendent chaque jour compte de l’évolution de la situation. Pour lui, jamais il n’y a eu de rétention d’informations car, étant donné que la situation évoluait à chaque fois, il fallait disposer d’informations fiables avant de les porter à la connaissance de l’opinion. «Au risque de paniquer la population inutilement, nous avons estimé qu’il était plus sage d’attendre un moment

avant de communiquer les informations dont nous disposons en toute connaissance de cause », a laissé entendre le MATD. Le premier vol retour des pèlerins est attendu pour le jeudi 15 octobre prochain et le dernier pour le 24 octobre, tous à 20h à l’aéroport international de Ouagadougou. A en croire le ministre Youssouf Ouattara, dans ce contexte de deuil national, des mesures ont été prises pour l’accueil des pèlerins. Il s’agira de leur accueil par les plus hautes autorités gouvernementales, religieuses et les parents, de l’organisation de cérémonies religieuses sur toute l’étendue du territoire national, de la mise en place d’une cellule de crise pour la prise en charge des blessés à l’aéroport et l’assistance psychologique aux pèlerins et aux parents, de la mise en place d’un numéro vert pour l’information au public. Y aura-t-il oui ou non un deuil national ? A cette question, le ministre a répondu : «Selon nos textes, c’est par décret que le deuil national est pris ». Toutefois, il entend le soumettre ce jour même en Conseil des ministres tout en espérant qu’il aboutira.

Quid du rapatriement des corps ?

Le musulman est enterré là où il décède

Selon l’imam Tiégo Tiemtoré de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), la tradition musulmane estimant que toute la terre appartient à Allah, le musulman est enterré là où il décède et les familles acceptent généralement que leur parent décédé à La Mecque soit enterré en ces lieux. «Mieux, les lieux saints sont pour le musulman les meilleurs endroits où il peut reposer son corps. Vous savez que la bousculade de Mina est intervenue après Arafat qui est le clou du pèlerinage et un enseignement du prophète (PSL) nous dit que celui qui a eu arafat a eu le pèlerinage… Nos défunts ont pu accomplir ce rite essentiel du Hadj ; ils ont été consacrés, purifiés en tant que pèlerin accompli… Le pèlerinage pardonne les erreurs de toute une vie. Ils ont été à un moment donné où toutes leurs fautes, toutes leurs erreurs ont été pardonnées ; ils sont sanctifiés, purifiés et le meilleur endroit où ils puissent reposer, c’est en ces lieux saints », a confié l’imam Tiemtoré qui a toutefois tenu à préciser que rien n’interdit cependant de rapatrier un corps et si des familles désirent le faire, elles prendront attache avec les autorités.

Pour les cérémonies de réjouissance que font les pèlerins de retour du Hadj, l’imam a rassuré que dans les mosquées de vendredi, les fidèles ont été sensibilisés afin de ne pas déborder lors de ces cérémonies de doua parce que le pays est en pleurs.

Pour rappel, le Burkina Faso avait initialement inscrit 5 500 pèlerins pour le Hadj 2015 et sur intervention du président du Faso, 1 100 visas avaient été octroyés, ce qui fait un total de 6 600 pèlerins. Mais au finish, 5 662 ont pu partir et 938 n’ont pu effectuer le voyage en raison du coup d’Etat du 16 septembre.

Colette DRABO

 

 

 


Comments
  • S’il y a une chose que je ne comprends pas, c’est le mutisme des pays africains qui ont perdu des pèlerins. Au lieu de vouloir faire des décomptes macabres, pourquoi ne pas demander ce qui s’est réellement passé? Pourquoi ne pas s’associer entre pays africains pour demander des comptes aux saoudiens?

    Tout est fait comme si on envoyait des compatriotes à la boucherie. Je n’arrive pas aussi à comprendre pourquoi on accepte toujours des personnes qui sont souvent à l’article de la mort. Très souvent, ce sont de vieilles personnes qui se rendent au pèlerinage.

    Paix à leurs âmes.

    14 octobre 2015
  • Je pense que l’Etat ne devrait pas trop s’attarder sur un problème religieux. Ou l’Etat n’adhère pas à certains principes et Il le fait comprendre et propose des mesures correctives ou tout simplement il laisse les choses couler comme l’eau de la rivière. N’est-ce pas que plus d’un souhaite y finir ses jours ? Il y a comme une contradiction flagrante lorsque le Ministre dit prier DIEU afin que parmi les portés disparus on puisse récupérer quelques uns comme Hadj Zerbo. Qui vous dit que ces disparus ne souhaitent pas y rester ? Et quant à la proposition de suivi psychologique des frères qui nous reviendront, en ont-ils besoin puisque de par les enseignements et leur foi, ils étaient déjà préparés à partir et éventuellement à y rester. Personnellement je n’ai pas apprécié l’excitation avec laquelle l’Iman Tiemtoré, généralement intellectuellement correct, a traité sans un peu d’émotion la mort de 35 personnes

    14 octobre 2015
  • Je pense que l’Etat ne devrait pas trop s’attarder sur un problème religieux. Ou l’Etat n’adhère pas à certains principes et Il le fait comprendre et propose des mesures correctives ou tout simplement il laisse les choses couler comme l’eau de la rivière. N’est-ce pas que plus d’un souhaite y finir ses jours ? Il y a comme une contradiction flagrante lorsque le Ministre dit prier DIEU afin que parmi les portés disparus on puisse récupérer quelques uns comme Hadj Zerbo. Qui vous dit que ces disparus ne souhaitent pas y rester ? Et quant à la proposition de suivi psychologique des frères qui nous reviendront, en ont-ils besoin puisque de par les enseignements et leur foi, ils étaient déjà préparés à partir et éventuellement à y rester. Personnellement je n’ai pas apprécié l’excitation avec laquelle l’Iman Tiemtoré, généralement intellectuellement correct, a traité sans un peu d’émotion la mort de 35 personnes

    14 octobre 2015

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