HomeA la uneINCENDIE MEURTRIER AU NIGER. : Tout le monde est coupable

INCENDIE MEURTRIER AU NIGER. : Tout le monde est coupable


58 morts calcinés, 37 brûlés graves, cinq véhicules et une vingtaine de motos partis en flammes ! C’est le triste bilan de la catastrophe qui a frappé le Niger dans la nuit du dimanche 6 mai 2019. Rassurez-vous ! Il ne s’agit pas cette fois-ci d’une incursion meurtrière de Boko Haram comme c’est souvent le cas dans certaines régions nigériennes. Il s’agit plutôt de l’explosion d’un camion-citerne, intervenue dans les encablures d’une station-service, qui a provoqué un grave incendie. Le Premier ministre et le ministre d’Etat chargé de l’Intérieur qui se sont rendus sur les lieux du drame, n’ont pu constater que la désolation. Désemparé, le chef de l’Etat, Mahamadou Issoufou, lui, a préféré voler au secours des brûlés qui subissent actuellement des soins intensifs à l’hôpital de Niamey. En fait, le drame n’aurait pas connu pareille ampleur si, après que l’information a circulé sur les réseaux sociaux, une importante foule de badauds n’était pas sortie pour siphonner le carburant. Les choses auraient empiré si la déflagration avait atteint l’aéroport international Diori Hamani situé dans un des quartiers les plus denses de la capitale nigérienne. Heureusement que l’intervention des soldats du feu a permis de sécuriser les habitations voisines qui auraient pu aussi partir en flammes.

Il revient aux dirigeants de prendre aussi leurs responsabilités

Voilà qui va relancer de plus belle le débat sur la prolifération anarchique des stations d’essence dans la ville de Niamey. La question avait déjà fait l’objet d’une question orale posée par un député qui s’inquiétait de la concentration élevée de stations d’essence dans une même rue, faisant de la capitale nigérienne, un brasier potentiel. Car, au-delà des risques d’incendies ou d’explosions, les stations d’essence, il faut le dire, exposent les populations à des risques sanitaires chroniques liés à la pollution de l’air et aux flux des carburants. En tout cas, le drame qui vient d’endeuiller le Niger doit interpeller tout le monde. En premier lieu, les populations qui doivent éviter d’accourir sur les lieux, chaque fois qu’elles entendent parler d’un accident, encore que dans le cas d’espèce, le camion transportait un liquide inflammable. Car il s’agit là d’une question de vie ou de mort. En second et dernier lieu, il revient aux dirigeants de prendre aussi leurs responsabilités. Car il est inadmissible et déplorable de voir des stations d’essence qui jouxtent des cours d’habitation ou des établissements scolaires ou administratifs. Pour un secteur réputé pour sa dangerosité, les pouvoirs publics doivent arrêter de délivrer à tour de bras les autorisations d’ouverture des stations-services.

B.O


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