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INHUMATION DES DEUX POLICIERS TUES A NAFONA : Douleur et consternation au cimetière municipal de Banfora


Les deux officiers de police tués le 12 janvier 2019 dans le village de Nafona, à une quinzaine de kilomètres de Niangoloko, ont été inhumés le 14 janvier 2019 au cimétière municipal de Banfora. De nombreuses personnes ont accompagné leurs dépouilles. Les obsèques se sont déroulées en présence du DG de la Police nationale et des autorités régionales qui avaient à leur tête le gouverneur, Joséphine Apiou Kouara.

 

C’est dans la matinée du 12 janvier 2019 aux environs de 7h, lors d’une mission de police judiciaire dans le village de Nafona/ Soubakaniédougou, localité située à une quinzaine de kilomètres de Niangoloko, que deux équipes d’intervention de la Police nationale de Banfora, en renfort au commissariat de police du district de Soubakaniédougou, ont été agressées par des individus dudit village et que le directeur provincial de la Police nationale de la Léraba,  Alexis   Hien qualifie de sinistre. Cette agression lâche, criminelle, barbare et odieuse, poursuit-il, a fait deux morts parmi les missionnaires. L’enterrement de ces deux policiers, tous des officiers, a eu lieu ce 14 janvier 2019. Une grande foule, estimée à plus de 1 000 personnes, a accompagné les deux infortunés au cimetière municipal de Banfora. Sur une distance de 5 kilomètres environ, c’est-à-dire de la sortie de la ville jusqu’au cimetière, les Banforalais ont tenu à ce que les deux cercueils soient transportés à pied jusqu’au bord des tombes creusées l’une à côté de l’autre. Aux premiers rangs, un groupe de femmes, toutes de noire vêtues, tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Nous ne voulons plus devenir veuves très tôt du fait du terrorisme », « Nous ne voulons pas éduquer seules les enfants » ; « Nous les femmes de la Comoé disons non au terrorisme ». Les autorités régionales, arrivées en même temps que le DG de la Police nationale et ceux qui ont fait le déplacement à moto, ont dû attendre plus d’une heure avant l’arrivée du cortège funèbre. Pendant cette attente, arrivent entre-temps, deux célèbres griots de la cité du Paysan noir. Tout le monde était calme. Certains avaient le visage grave tandis que d’autres avaient baissé la tête ou se tenaient le menton. Malgré l’insistance du chargé de communication du gouverneur pour qu’ils observent la même attitude que ce monde, la voix perçante de ces artistes de la parole déchire le silence. Les deux griots feront l’apologie des deux policiers et surtout de Wolé Gilbert Sangaré qu’ils connaissent mieux. Pour ces griots, ce jeune policier capitalise une riche carrière. Il a su, durant le temps qu’il a passé à la tête du corps urbain, plaire à tous les Banforalais et même dans les situations les plus difficiles, il a toujours réussi à calmer les esprits et à ramener les plus caciques à la raison. Selon eux, Gilbert Sangaré a pesé de tout son poids et mis tout son talent de policier rassembleur en œuvre les 9 et 11 janvier 2019, pour éviter un affrontement entre musulmans autour du lancement des travaux de réhabilitation de la grande mosquée de Banfora. « Nous ne pouvions pas être absents de l’inhumation d’un tel homme. C’est pour les hauts faits de ce jeune que nous avons été envoyés par les doyens pour lui rendre hommage », ont dit les deux griots. Quelques instants après leur prise de parole, les deux corps arrivent, tenus cette fois par des policiers. La bénédiction des deux tombes par la communauté chrétienne pour le compte de Kyélem Télesphore et par les musulmans pour Wolé Gilbert Sangaré qui s’en est suivie, a fait place à l’oraison funèbre qui a permis à l’assistance de savoir que Gilbert Sangaré est né le 12 février 1984 à Yamoussokro et a intégré le corps de la police en 2007. Après 9 ans et demi de service, il laisse derrière lui un orphelin. Télesphore Kyélem, quant à lui, totalise 32 ans et demi de loyaux services. Médaillé d’honneur de la Police nationale, il laisse derrière lui 5 orphelins et une veuve. Selon les termes de l’oraison funèbre, des dispositions seront prises très prochainement afin que les deux officiers tombés alors qu’ils étaient en mission pour une cause nationale, soient élevés à des distinctions nationales à titre posthume.

Mamoudou TRAORE

 

 


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