HomeOmbre et lumièreINHUMATION DES SIX SOLDATS TUES AU MALI : Des femmes de soldats inconsolables

INHUMATION DES SIX SOLDATS TUES AU MALI : Des femmes de soldats inconsolables


C’est désormais au cimetière de Gounghin de Ouagadougou que les 6 soldats burkinabè, tombés le 2 juillet 2015 à Tombouctou au Mali, reposent. La levée de corps suivie de leur enterrement, a eu lieu le 10 juillet dernier en présence du chef de l’Etat, Michel Kafando, du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, et de plusieurs autres autorités.

C’est dans un climat de forte désolation et de tristesse que parents, amis et collègues ont accompagné les 6 soldats burkinabè tués par les terroristes le 2 juillet 2015 à Tombouctou au Nord-Mali, à leur dernière demeure. C’était le 10 juillet dernier au cimetière de Gounghin. L’émotion, il faut le dire, était grande et la tristesse se lisait sur tous les visages. Noélie Ouédraogo, sœur du défunt Dieudonné Ouédraogo, a confessé que le décès de son frère a attristé toute sa famille. « Nous avons encore des membres de la famille au sein de l’Armée, mais nous ne souhaitons plus qu’un de nos frères parte au Mali pour la guerre, car nous avons peur », a-t-elle déclaré. Augustin Diendéré, frère aîné du défunt Sylvestre Diendéré, a ajouté : « C’est vrai que le Burkina ne dispose pas de moyen adéquat, mais l’Armée burkinabè doit exiger de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), un minimum de matériel de protection. Si ces soldats qui étaient en mission, se déplaçaient par voie aérienne ou même s’ils étaient plus équipés en armement, ce drame aurait pu être évité. L’armée doit disposer de moyens de vision aérienne pour prévenir tout danger, car la perte de six soldats est un coup dur ». Il a ajouté que la douleur est intense, car perdre un être cher dans ces circonstances, est un coup très difficile à supporter. Mais, a-t-il reconnu, ce sont les risques du métier, donc il ne peut que s’en remettre à Dieu et prier pour le repos de leurs âmes. Il a traduit ses remerciements aux membres de la Transition pour leurs efforts et soutien moral à leur endroit. Pour le chef d’état-major général des Armées, le général Pingrénoma Zagré, c’est une grande consternation et affliction, ces 6 frères d’armes qui étaient en mission de paix dans le cadre de la MINUSMA, ne reviennent pas comme prévu. C’est avec beaucoup de douleur que nous vivons ce moment, naturellement le départ d’un frère est toujours une épreuve. Ce moment tragique que nous vivons traduit la permanence du danger dans la situation de la paix. Le prix fort qui a été payé depuis le déclenchement de la crise au Mali pour que ce pays soit à ce niveau de stabilité nous laisse croire que nous arriverons à amener la paix au Mali. Nous avons des soldats bien formés à qui, nous avons confiance. J’ai fait un tour à Tombouctou la semaine dernière et j’ai l’assurance que nous pouvons continuer la mission avec le soutien de la Nation ». Concernant le moral des soldats restés sur le terrain, le général a déclaré qu’étant donné qu’ils sont des soldats, ils doivent s’attendre à des réalités de ce genre au cours de la mission.

Ces crimes ne resteront pas impunis, les auteurs seront traqués

Le coordonnateur représentant des Nations unies au Burkina par intérim, Marc Rubin, a présenté ses condoléances à toute la nation burkinabè. Il a indiqué que ces crimes ne resteront pas impunis et que les auteurs seront traqués afin qu’ils répondent de leur crime. Ces soldats ont reçu la plus haute distinction malienne, à savoir la Grand-Croix de la valeur militaire malienne à titre posthume ainsi que la médaille militaire burkinabè des mains du général Pingrénoma Zagré. Auparavant, la levée de corps a eu lieu au camp Sangoulé Lamizana en présence du président, Michel Kafando, du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et de plusieurs autres autorités. Présents à cette levée de corps, les leaders religieux ont prié pour le repos des âmes de ces vaillants combattants tombés les armes à la main pour la quête de la paix au Mali.

Valérie TIANHOUN

 

Clin d’œil sur la situation de chacun des soldats

Adjudant Sylvestre Diendéré RCAS/GCAS, né le 24/4/1968 était à 5 mois 6 jours de sa mission, il laisse derrière lui une veuve et 4 enfants.

Brigadier Ousmane Compaoré 34e RIA/3RM, né en 1990, célibataire sans enfant.

Caporal Saidou Ilboudo, 34e RIA/3RM, né le 11/10/1989 était à 5 mois 6 jours de sa mission, il laisse derrière lui un enfant.

Caporal Abdou Racie Napon, 24e RIA/2RM, né le 19/01/1990 était à 5 ans 7 mois 1 jour de service.

1re classe Dieudonné Ouédraogo, 34e RIA/3RM, né en 1990, laisse derrière lui un enfant.

1re classe Apollinaire Sawadogo, 34e RIA/3 RM, né le 12/01/1990, totalisait 5 ans, 7 mois 1 jour de service.

Source : dossier de presse


Comments
  • Paix à leurs âmes, puisse DIEU les recevoir et donner la consolation à leurs familles.

    14 juillet 2015

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