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INSECURITE A KARPALA


Le quartier Karpala dans l’arrondissement 11 de la commune de Ouaga est une zone où l’insécurité sévit depuis des années. Mais, ces derniers temps, cette insécurité s’est davantage accrue avec au menu, de nombreux faits de braquages et comme conséquences, des morts d’hommes. Le braquage le plus récent est celui qui a occasionné la mort d’une femme enceinte qui regagnait son domicile. Qu’est-ce qui peut bien expliquer tout cela ? Pour essayer de comprendre, nous avons approché Ibrahim Maré, maire de l’arrondissement 11, qui a accepté de donner quelques explications.

« Le Pays » : Selon vous, pourquoi y a-t-il de plus en plus de braquages à Karpala, un des quartiers de votre arrondissement ?

Ibrahim Maré : En effet, on note, ces derniers temps, une recrudescence des braquages à Karpala. Ce qu’il faut relever, c’est que Karpala est un quartier populaire de l’arrondissement 11 où il y a une nombreuse population qui mène des activités diverses. Mais, il se trouve que ce quartier est dépourvu de services de sécurité qui fassent de la dissuasion et où les bandits font la pluie et le beau temps. Nous avons des patrouilles de la Police nationale, de la Police municipale, de la Gendarmerie nationale par moments, mais cela reste insuffisant.

De façon générale, comment expliquez-vous l’insécurité dans votre arrondissement ?

A l’instar du pays où on note une recrudescence de l’insécurité de façon générale, notre arrondissement et notre commune n’échappent pas à cette tendance. La position géographique de notre arrondissement, sa propension démographique et les activités qui s’y mènent font qu’il y a des zones de non droit, comme les zones non loties qui sont des nids de bandits. En plus, il y a le fait que l’arrondissement n’a pas un maillage sécuritaire comme il se doit. Tout cela explique un peu l’insécurité que nous vivons actuellement dans notre arrondissement.

Comment comptez-vous combattre ce phénomène ?

Avec les services habilités, à savoir les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les différents corps de sécurité, nous avons des stratégies dans un cadre de collaboration pour juguler le phénomène. Je ne vais pas décliner ici ce que nous faisons, mais sachez qu’en tant qu’autorité locale, de concert avec les autres forces, nous avons un plan et nous travaillons à le mettre en œuvre.

La situation a atteint un niveau tel que les Américains avaient interdit à leurs ressortissants, de fréquenter votre arrondissement. Est-ce que les derniers développements auxquels l’on assiste ne leur donnent pas raison ?

Je ne peux pas dire que les Américains ont raison. Mais, nous savons tous que l’insécurité se vit dans les grandes villes du monde dont celles américaines. Ils ont certainement leurs précautions de sécurité vis-à-vis de leurs ressortissants. Cela ne signifie pas que nous sommes en danger permanent dans l’absolu. Et comme je le relevais, nous sommes une entité, une commune, un pays, et nous avons nos façons de lutter contre l’insécurité. Nous pensons ainsi travailler pour la quiétude de nos populations.

Quel appel avez-vous à lancer aux populations pour les rassurer ?

Je saisis cette opportunité pour dire à la population de l’arrondissement 11, que chacun devrait contribuer à lutter contre le banditisme et l’insécurité que nous connaissons. Chaque citoyen doit être un agent dénonciateur des personnes suspectes et groupes suspects qui sillonneraient notre aire géographique, et nous devons collaborer avec les Forces de sécurité pour juguler le phénomène. J’insiste pour dire que chacun de nous doit être son agent de sécurité et collaborer avec les agents de sécurité et les autorités locales pour lutter contre les bandits de grand chemin et les bandes organisées tout en les rassurant que nous travaillons nuit et jour pour leur sécurité.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO


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