HomeOmbre et lumièreINSECURITE A SAABA : Les habitants interpellent les autorités

INSECURITE A SAABA : Les habitants interpellent les autorités


Les habitants de Saaba sont encore sortis hier 21 mai 2015, pour manifester leur mécontentement face à l’insécurité qui règne dans leur localité. Femmes, jeunes et vieux sont sortis massivement pour barricader la route nationale N°4, au niveau de la brigade ville de gendarmerie de Nongr- Massom. Ils demandent aux autorités de prendre des mesures pour assurer leur sécurité.

 

Le 20 mai 2015, elles étaient sorties nombreuses, armées de couteaux et de haches, à la brigade de gendarmerie de Saaba pour manifester et demander la tête d’un présumé assassin en détention. Hier 21 mai, nourrissons au dos, accompagnées de leurs époux, de leurs frères et de leurs enfants, les femmes de la commune rurale de Saaba sont à nouveau sorties, dès 8h, pour encore manifester et demander, cette fois, aux autorités de prendre des mesures urgentes pour assurer leur sécurité. Ces manifestations font suite à des meurtres en séries de femmes dans ladite localité. En effet, selon les témoignages, les femmes de Saaba ne sont plus en sécurité. Elles sont constamment menacées et déjà, cinq d’entre elles ont été violées avant d’être lâchement assassinées, la tête écrasée avec une pierre. Cette situation a conduit les habitants à s’organiser afin d’assurer la sécurité de leur quartier la nuit. Toute chose qui leur a permis d’appréhender et de remettre aux forces de l’ordre le présumé assassin.

Du moins, c’est ce qu’ils pensaient puisqu’après l’arrestation de ce dernier, les meurtres persistaient avec le même mode opératoire. Lasses de cette situation, les populations sont donc sorties massivement pour demander aux autorités d’agir dans l’urgence, car il n’est plus question pour elles de continuer à enterrer leurs femmes, violées et assassinées. «Nous voulons qu’on protège nos femmes», a martelé Ibrahim Bonkoungou, habitant de Goundri, quartier voisin de Saaba. Lui et tous les autres habitants de Saaba comptent tout mettre en œuvre pour que la vie de leurs femmes, de leurs mamans et de leurs sœurs ne soit plus menacée.

« Nous disons non aux viols et aux meurtres »

 

«Nous sommes prêts à laisser nos vies pour que nos femmes ne soient plus victimes de ces crimes odieux », dira-t-il. Et d’ajouter que tant que les ministres en charge de la Sécurité et de la Promotion de la femme et du genre ne viendront pas les voir pour les rassurer que la situation sera réglée, ils maintiendront leur mobilisation. Gloria Yaméogo, habitante de Saaba, quant à elle, a lancé un cri du cœur aux autorités. « C’est parce que nous sommes victimes de viols et d’assassinats que nous sommes sorties ce matin. Ce sont les femmes qui sont à la base de la vie et ce sont des femmes qui ont engendré les autorités du pays. Alors, il urge que ces dernières se penchent sur la situation que vivent les femmes de Saaba. Il faut qu’elles déploient des forces de l’ordre et de sécurité pour qu’elles veillent sur nous. Même étant dans nos maisons, nous ne sommes plus en sécurité et nous vivons dans la peur. Alors, tant que des solutions ne seront pas trouvées, nous ne partirons pas d’ici », a-t-elle martelé.

Adama Olivier Gango, jeune habitant de Saaba, a dit aussi être très remonté contre la menace qui pèse sur ses mamans et ses sœurs. « Nous disons non aux viols et aux meurtres. Les 5 femmes qui ont été tuées ont laissé des enfants derrière elles et nous ne voulons plus de cela », a-t-il clamé. Jusqu’à 11h, au moment où nous quittions les lieux, la population de Saaba faisait toujours le pied de grue sur la route de Fada, devant la brigade ville de gendarmerie de Nongr-Massom. Quelques échauffourées entre les usagers de la route et les manifestants ont failli causer des dégâts. En effet, les manifestants ont interdit le passage aux usagers de la route, sans pour autant barricader entièrement la voie si fait que certains usagers, notamment les motocyclistes, arrivaient à passer de temps à autre. D’autres, par contre, étaient obligés de rebrousser chemin. C’est ainsi qu’une dame, voulant forcer le passage, a failli se faire tabasser. Elle a dû son salut à l’existence des forces de l’ordre postées sur la voie pour la circonstance.

Adama SIGUE


No Comments

Leave A Comment