HomeA la uneINSECURITE AU BURKINA FASO : De la nécessité d’une franche collaboration entre les populations et les Forces de l’ordre

INSECURITE AU BURKINA FASO : De la nécessité d’une franche collaboration entre les populations et les Forces de l’ordre


Aucune nation ne peut prétendre amorcer un développement  socioéconomique durable dans un climat de sécurité précaire, surtout dans un contexte de guerre asymétrique. En effet, depuis le 15 janvier 2016, notre pays, le Burkina Faso, connaît quelques turbulences sécuritaires jamais connues dans le passé. C’est pour apporter des solutions idoines et durables à ce problème, que le gouvernement à travers le MATDSI sollicite la collaboration de toutes les couches socioprofessionnelles de la population.

Le jeudi 19 janvier 2017, s’est tenue dans la salle de réunion du gouvernorat de l’Est, une séance d’information et d’échanges sur la thématique de l’insécurité et de l’extrémisme violent au Burkina Faso, présidée par Aboubacar Traoré, haut-commissaire de la province du Gourma. Il était assisté par la secrétaire générale de la province, Bernadette Adenyo, du préfet du département de Fada N’Gourma, Romain Kiélème, du commandant du corps urbain de la police de Fada N’Gourma, Salif Sawadogo, et du commandant de la brigade territoriale de la gendarmerie de Fada, Fréderic Compaoré. Ils avaient pour principaux interlocuteurs les maîtres des écoles coraniques de la province du Gourma et quelques notabilités de l’Islam à Fada N’Gourma. D’entrée de jeu, le haut-commissaire a, après les salutations d’usage,  planté le décor avant de donner la parole aux officiers de la police et de la gendarmerie, pour leurs communications. Ceux-ci ont, dans un premier temps, fait cas de la situation sécuritaire de notre pays en général et celle de la région de l’Est  en particulier. Ensuite, ils ont indiqué que les différentes attaques subies par notre pays ont fait d’énormes dégâts humains et matériels tous imputables, à la porosité de nos frontières  et à la dissimulation des armes. Aussi ont-ils indiqué que la région de l’Est, de par sa situation géographique  frontalière avec trois pays (Benin, Togo et Niger), est exposée à des risques d’attaques terroristes  si des mesures ne sont pas prises à temps.

Ainsi pour prévenir toute éventualité, il est impérieux que la collaboration des populations par le renseignement, soit le cheval de batail, a insisté le commandant du Corps urbain de la police. Quant au commandant de la brigade territoriale de la gendarmerie, il a insisté sur le vœu que les maîtres coraniques fassent des prêches pacifiques à l’endroit de leurs fidèles et que la communauté musulmane soit organisée pour collaborer avec les autorités  afin d’éviter des infiltrations et la radicalisation. Quant aux canaux de communication, les forces de défense et de sécurité ont rassuré de leur disponibilités, mais que les populations peuvent aussi se confier aux élus locaux de base, au préfet ou au haut commissaire en cas de soupçons  sur certains faits ou certaines personnes. A l’issue des interventions des différentes autorités, la parole a été donnée aux participants. Tous les leaders musulmans ayant pris la parole ont loué cette rencontre et certains ont posé quelques préoccupations qui ont eu des réponses satisfaisantes.

Au nombre de ces interrogations, on peut retenir deux principales, à savoir :

-Comment se comporter lorsque l’on accueille un ami de longue date avec joie et quelques temps après celui-ci t’intimide avec des armes afin de le rejoindre dans le djihadisme?

-Quelles sont les dispositions administratives pour tenir une prêche dans un village?.

Par rapport à la première question, le haut-commissaire a suggéré la prudence dans l’accueil des étrangers, amis, de longue date soient-ils et a recommandé dans ce cas de figure une dénonciation subtile et c’est aux FDS  de faire le reste du travail. Pour la deuxième question, il a souligné que le plus important pour un rassemblement de prêche, c’est d’informer à l’avance les autorités et les procédures administratives peuvent être entamées. Avant de sortir de la salle, les participants ont réitéré leurs remerciements aux autorités pour l’initiative et ont affirmé que cette rencontre va bien leur donner le courage de dénoncer  d’éventuels suspects.

Bangou Mardia AMAL (Correspond)


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