HomeA la uneINSTALLATION PROGRESSIVE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT LIBYEN : Des petits pas qui suscitent de grands espoirs  

INSTALLATION PROGRESSIVE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT LIBYEN : Des petits pas qui suscitent de grands espoirs  


 

« Petit à petit, l’oiseau fait son nid ». Cet adage bien connu semble coller à l’actualité de la Libye où le gouvernement d’union soutenu par la communauté internationale, prend petit à petit ses marques. En effet, pas plus tard que le 27 avril dernier, l’équipe dirigée par le Premier ministre Fayez el-Sarraj, assurait avoir pris le contrôle administratif de plusieurs ministères dans la capitale Tripoli. Quand on sait que depuis son installation en fin mars, cette équipe était retranchée et pratiquement confinée dans la base navale de la capitale libyenne, il y a de quoi être gagné par un certain optimisme, au regard de toute la peine qu’elle a  à asseoir véritablement son autorité sur un pays où deux autres gouvernements dont l’un est installé dans la capitale Tripoli et l’autre un peu plus à l’Est à Tobrouk, se disputent le pouvoir. Cet optimisme peut être d’autant plus justifié que le nouveau gouvernement semble avoir eu le ralliement de certaines puissantes brigades de la capitale ; toute chose qui favorise cette prise en main progressive des ministères dont sept, parmi lesquels les Affaires étrangères, les Transports et le Plan, seraient déjà entre les mains du nouvel Exécutif, à en croire des sources proches de cette instance dirigeante. Quand on ajoute à cela le soutien dont bénéficie l’équipe de Fayez el-Sarraj de la part d’institutions-clé comme la Banque centrale et la compagnie du pétrole, ainsi que l’accueil plutôt favorable des populations de la capitale, l’on peut y voir de petits pas qui suscitent de grands espoirs d’une sortie de crise. Pour autant, ce pays n’est pas encore sorti de l’auberge. Car, à côté des efforts de la communauté internationale pour sortir le pays du bourbier, il y a des forces contraires qui n’ont aucun intérêt dans une pacification de la Libye. A commencer par Daesh pour laquelle un retour de la Libye à la normale serait une mauvaise affaire.

Le bout du tunnel en Libye paraît à la fois si proche et si loin

L’on peut d’ailleurs croire que tous les efforts de la communauté internationale pour aider ce gouvernement d’union à asseoir son autorité en Libye, visent plus à couper l’herbe sous les pieds de l’organisation de l’Etat islamique (EI), qu’à autre chose. Car, à la faveur de la chute du guide Mouammar Kadhafi, ce pays est devenu par la force des choses, une niche de terroristes de tout poil dont l’ambition est d’étendre leur influence sur le reste du continent voire l’Europe, à partir de cette base.  Ainsi, au regard de toutes ces petites avancées, l’on peut dire que la communauté internationale tient le bon bout, et que si le cap est maintenu, l’on s’achemine, à coup sûr, à petits pas forcés vers la paix. A condition, bien sûr, que d’ici là, aucun couac ne vienne entraver le processus et que les autres parties acceptent de faire allégeance à Fayez el-Sarraj. Ce qui est loin d’être gagné. D’un autre côté, il y a l’équation Haftar qui reste entièrement à résoudre. Pour sûr, un ralliement de ce dernier à la cause du nouveau gouvernement, permettrait de mieux décanter la situation. Mais cela aussi, c’est une autre paire de manches. D’autant plus que le général semble tenir à son poste de ministre de la Défense et face à ce qui ressemble à une mise à l’écart, il garde un silence qui est loin d’être rassurant. Or, dans la situation actuelle, il vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi. C’est dire si, au regard de cette autre situation qui est loin d’être clarifiée, le bout du tunnel en Libye paraît à la fois si proche et si loin.

Outélé KEITA


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