HomeBaromètreINSURRECTION POPULAIRE AU BURKINA : L’UGEB pour la dissolution du RSP

INSURRECTION POPULAIRE AU BURKINA : L’UGEB pour la dissolution du RSP


Dans la déclaration ci-dessous, l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB), tout en saluant la mobilisation des jeunes le 30 octobre dernier qui a conduit à la chute du régime de Blaise Compaoré, exige la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qu’elle considère comme une « milice ». Lisez !

 

Camarades étudiantes et étudiants,

Le vaste mouvement populaire insurrectionnel qui secoue notre pays depuis un certain temps, a abouti à la chute du capitaine Blaise Compaoré, le 31 octobre 2014. En rappel, le pouvoir de la IVe République entendait réviser la Constitution pour la nième fois, en vue de sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels et assurer un pouvoir à vie au capitaine Compaoré. Par sa mobilisation extraordinaire, notre peuple a mis fin à ce projet cynique du pouvoir de la IVe République, et contraint Blaise Compaoré à la démission. Ainsi, l’Assemblée nationale où devait avoir lieu le vote de la révision constitutionnelle, des biens publics et privés notamment les domiciles de certains dignitaires du pouvoir de la IVe République ont été attaqués, saccagés puis incendiés dans certains cas. En réaction, le pouvoir de la IVe République, à travers ses forces de répression, n’a pas hésité à tirer à balles réelles sur des manifestants aux mains nues. Le bilan de cette répression barbare fait état de plus d’une trentaine de morts et de centaines de blessés.

L’UGEB félicite la jeunesse notamment estudiantine qui était partie prenante de cette lutte pour son courage, sa détermination ainsi que son héroïsme face à la volonté du clan Compaoré de confisquer le pouvoir politique. Elle s’incline sur la mémoire des martyrs et présente ses condoléances aux familles éplorées. Elle souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Camarades étudiantes et étudiants,

Aussitôt après l’annonce de la démission de Blaise Compaoré, l’armée, en particulier le tristement célèbre Régiment de sécurité présidentielle (RSP), avec à sa tête le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, jusque-là n°2 dudit régiment et adjoint du Général Gilbert Diendéré, après avoir pris le soin d’organiser la fuite de Blaise Compaoré et de certains dignitaires de la IVe République, a opéré un putsch dont l’objectif est de liquider le mouvement insurrectionnel et sauver le dispositif de la IVe République. Pour l’UGEB, la démission du capitaine Compaoré ne saurait être la solution à la question du changement fondamental en sa faveur tant exprimé par les masses populaires car, le coup d’Etat de palais auquel nous assistons n’est rien d’autre qu’un prolongement du régime Compaoré sous d’autres formes. Le Régiment de sécurité présidentielle n’est en réalité qu’une armée dans l’armée, voire une milice qui a toujours soutenu le pouvoir de Blaise Compaoré, commettant des sales besognes dont l’UGEB fut plusieurs fois victime. En effet, c’est dans les locaux du régiment de sécurité présidentielle que notre camarade Dabo Boukary fut assassiné en mai 1990, alors que les étudiants étaient en lutte pour de meilleures conditions de vie et d’études sous la direction de l’UGEB. Plus récemment, en 2008, ce sont des éléments de ce régiment, avec à leur tête le Général Gilbert Diendéré, qui ont tiré à balles réelles sur les étudiants de l’Université de Ouagadougou en lutte sous la direction de notre union. C’est pourquoi l’UGEB :

– condamne le coup d’Etat militaire opéré par le lieutenant-colonel Zida confisquant ainsi la victoire de notre peuple ;

– félicite le peuple burkinabè notamment la jeunesse estudiantine pour son engagement dans la lutte pour un changement fondamental en sa faveur ;

– exige que la lumière soit faite sur les tueries ainsi que l’arrestation et le jugement des assassins et des commanditaires de ces tueries;

– exige la dissolution sans délai du Régiment de sécurité présidentielle conformément aux recommandations du Collège de sages ;

– appelle les étudiants à se mobiliser davantage pour l’approfondissement du mouvement populaire.

Non au putsch militaire !

En avant pour un changement fondamental en faveur du peuple !

Pain et liberté pour le peuple !

Le Comité Exécutif


Comments
  • Chers étudiants, merci pour votre lutte et je comprend votre colère de l’heure. mais sachez en que tout ceux qui sont au pays entrain de travailler à asseoir la charte de la transition ont apporté de leur pierre contributive à la réussite de la lutte, pas seulement l’UGEB. Des gens sont tombés pour l’avènement d’un avenir meilleur et c’était le prix à payer. Imaginez vous que pendant qu’on était au front nos parents appellaient dans les radios pour que l’armée arrête immédiatement de tirer sur leurs compatriotes, la communauté internationale également. Aussi parmi vous, certains soutenaient le projet de révision de l’article 37 comme si pendant les 27 ans de règne vous n’avez pas tous vécu la même misère du campus, à savoir celle ayant conduit aux assassinat dont reclamez justice aujourd’hui . Donc sachez en, que si le Lieutenant Colonel Isaac et ses camarades n’avaient pas pris leurs responsabilités, Blaise de son exil n’allait pas dire qu’il a été trahi . Pour moi, autant que ses camarades, ils ont été animés de bonnes intentions ,autrement dit nous n’en serions pas seulement à trente morts. pensez à la centrafrique. pour moi il est un un fin stratège, il aime son pays et est de coeur avec sa jeunesse. Dans la mesure aussi où il écoute plus âgé afin de travailler à ramener la paix et aussi pour que pays ne tombe plus dans les mêmes erreurs, vous et moi devons lui féliciter . Blaise fut un militaire mais personne n’avait levé le petit doigt pour dire qu’il devait abandonné le pouvoir au profit des civils, et le capitaine Blaise nous a repété que nulle part au monde, une marche n’a pu faire changer une loi, nous avons prouver le contraire, civil comme militaire, (les civils ont commencé et les militaires ont terminé). juste vous dire que chaque peuple est faiseur de sa démocratie, donc réjouissons nous de la situation actuelle. De grâce, arrêtez d’empoisonner la paix sociale car ZIDA sait ce qu’il fait avec la bénédiction des burkinabè. si les religieux, la société civile et l’opposition salut sa vision des choses n’allez pas à l’encontre de cela mais surtout, prions seulement le bon Dieu pour que de pareilles choses n’arrivent plus jamais dans notre cher et beau pays le Burkina Faso. pour le reste tout va s’arranger.

    15 novembre 2014
  • DECLARATION DE L’ALLIANCE DES SOCIAUX-DEMOCRATES (ASD) SUR LA PRESENCE DU PRESIDENT BLAISE COMPAORE EN COTE D’IVOIRE,

    C’est maintenant[EM1] [EM2] officiel. Le palais de Kosyam au Burkina Faso est vacant. Sous la pression de la rue, alors qu’il manœuvrait pour une succession à vie, Blaise Compaoré a démissionné et s’est exile en Côte d’Ivoire.

    Le Gouvernement ivoirien confirme les faits et soutient que l’époux de l’Ivoirienne Chantal Terrasson Fougères peut rester en Côte d’Ivoire autant qu’il le voudra.

    L’Alliance des Sociaux-Démocrates (ASD) se félicite certes de la protection apportée à un Ressortissant de la CEDEAO en danger dans son pays d’origine. Mais l’ASD s’inquiète de la présence en terre ivoirienne de plus de 100 Commandos d’élite qui composaient le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) du Burkina. Ces snipers, formés au Centre d’Entrainement Commando de Po, dans la province de Nahouri, sont entrés en Côte d’Ivoire avec des armes sophistiquées et plus de 40 véhicules essentiellement de type 4×4.

    Pour l’ASD, la présence d’une force spéciale étrangère dans un pays qui sort d’une grave crise politique est de nature à compromettre la cohésion sociale, voire les élections de 2015.

    En conséquence:

    – l’ASD exige sans condition le désarmement de la Garde rapprochée du président Compaoré

    -l’ASD demande au Gouvernement ivoirien de remettre aux autorités civiles de la Transition Burkinabè (dans le cadre de la coopération entre nos deux pays) les armes et tous les biens de l’état Burkinabè qui seraient frauduleusement introduits en Côte d’Ivoire.

    – l’ASD, en revanche, demande au gouvernement ivoirien, d’assurer la sécurité et la protection de tous les exiles Burkinabè tout en leur rappelant que cette hospitalité fraternelle ne saurait souffrir d’une entorse quelconque à l’amitié inconditionnelle de nos deux pays.

    Une fois de plus, l’ASD salue la lutte exemplaire du peuple Burkinabè et l’encourage à mettre sur pied, dans un bref délai, une transition civile chargée d’organiser les nouvelles élections démocratiques.

    Pour la Présidence de l’Alliance des Sociaux-Démocrates (ASD)

    Bah-Soumalet

    Le Président

    Fait à Abidjan, le 12 Novembre 2014

    15 novembre 2014
  • Je me reconnais dans l’UGEB dont j’ai été partie prenante à travers l’ANEB. C’est à travers notre lutte de mai 1990 que notre compagnon Dabo Boukary a été pris, transféré au Conseil de l’entente qui abrite le RSP. et c’est depuis lors qu’il nous ait parvenu à travers d’autres camarades pris aussi dans les mêmes locaux, que notre camarade Boukary étudiant en médecine a trouvé la mort des suites d’affreuses tortures. Ces cyniques et sinistres militaires du conseil pour évoquer sa mort disaient qu’il s’était évadé, tout comme notre professeur Guillaume Sessouma (assassiné aussi dans ce même conseil de l’entente dans une autre circonstance). En mai 90, nous avons été terrorisé par le RSP conduit par Salif Diallo qui avait voulu faire arrêté le président Kouanda de l’ANEB lors d’un meeting devant le rectorat, sous le regard impuissant du ministre de l’enseignement supérieur Moussine Nacro. Je ne pourrais pas relater tout ce qu’il s’est passé mais je pourrais le faire à travers un article dans le journal. Je me joins au Comité Exécutif de l’ANEB qui nous a formé dans la lutte pour la pain et la liberté, pour exiger la dissolution pure et simple du RSP. On ne saurai tolérer une armée dans une armée. L’ère Compaoré est finie avec son clanisme. Place maintenant à la République, à l’union des toutes ses filles et fils. UGEB d’aujourd’hui, les anciens te soutiennent.

    15 novembre 2014
  • IL FAUT QUE LA RSP SOIT DISSOUTE LE PLUS VITE POSSIBLE ET QUE SES MILITAIRES SOIS REDEPLOYE DANS LES AUTRES CAMPS

    15 novembre 2014
  • Le RSP est inutile depuis la chute de Président fondateur. Un vrai démocrate n’aura pas besoin de tout cet arsenal pour sa sécurité. au contraire, ce sera une haute insécurité pour le futur locataire de Kosyam.

    16 novembre 2014
  • Ne dite plus jamais que Blaise à démissionner; mais plutôt a été chassé par le courage des vaillantes et vaillants filles et fils du pays des hommes intègres; qu’il soit maudit sans cesse au cours de son exile.

    16 novembre 2014
  • Il EST IMPERATIF QUE CHACUN DE NOUS S’IMPLIQUE DANS LES CAMPAGNES ELECTORALES A VENIR POUR BARRER LA ROUTE A TOUTE PERSONNE OU PARTI SUSCEPTIBLE DE NUIRE A L’AVENEMENT DE LA JUSTICE
    J’étais à l’époque des faits le Délégué Général de la Corporation ANEB de l’ISN-IDR. Nous avons été exclu de l’UO, parce que nous avons simplement voulu jouir de nos droits. En violation des Franchises Universitaires, nous avons été gazés, pourchassés, kidnappés, mis dans des coffres de véhicules, torturés, jusqu’à la mort pour certains, dont le plus célèbre d’entre nous, notre Eternel Camarade, DABO BOUKARY.
    Comme je l’ai dit par le passé, avec la chute de Blaise, nous avons fait un pas dans la lutte pour la Justice pour nos martyrs. Pendant cette transition et singulièrement durant les campagnes électorales à venir, il nous faudra nous impliquer tous pour que ceux qui auront à assumer les plus hautes responsabilités dans notre pays soient des Burkinabè capables de laisser la Justice travailler sereinement. Qu’ils ne soitent pas des gens impliqués de près ou de loin dans tous les crimes de sang perpétrés sous la dictature de Blaise.
    Nous devons bannir la haine envers qui que ce soit, mais nous ne devons épargner aucune personne qui ait été impliquée dans ces odieux assassinats.
    Nous ne voulons pas de vengeance, mais rien que la Justice.
    Nous voulons la Réconciliation, mais pas avant la Vérité et la Justice.
    Je reviens sur un appel : Il EST IMPERATIF QUE CHACUN DE NOUS S’IMPLIQUE DANS LES CAMPAGNES ELECTORALES A VENIR POUR BARRER LA ROUTE A TOUTE PERSONNE OU PARTI SUSCEPTIBLE DE NUIRE A L’AVENEMENT DE LA JUSTICE.

    16 novembre 2014

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