HomeA la uneINSURRECTION POPULAIRE DE 2014 ET COUP D’ETAT DE 2015 : Les familles des victimes remontées contre la CODER

INSURRECTION POPULAIRE DE 2014 ET COUP D’ETAT DE 2015 : Les familles des victimes remontées contre la CODER


L’Union des familles des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 (UFMIP) et l’Association des parents des victimes du coup d’Etat du 16 septembre 2015 (APVCE) ont animé une conférence de presse au cours de laquelle elles se sont insurgées contre la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), pour avoir reporté sine die une rencontre entre les familles des victimes et la coalition. La rencontre avec la presse a eu lieu le 22 avril 2017, au Centre national de presse Norbert Zongo à Ouagadougou.

 

A l’origine, il était prévu une rencontre entre les familles des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et les parents des victimes du coup d’Etat du 16 septembre 2015 avec la CODER. En lieu et place, nous retrouvons l’UFMIP et l’APVCE remontées contre la coalition qui a pour maître mot, la réconciliation nationale. « Nous demandons la dissolution de la CODER. Ils veulent demander pardon à qui ? Nous voyons où ils veulent en venir et nous les attendons. Ce pouvoir est celui des martyrs », lance un des conférenciers du jour. Et un autre d’ajouter : « les membres de la CODER devaient aussi se retrouver en prison. La réconciliation, ce n’est pas la force. Il faut laisser les cœurs s’apaiser. D’abord la justice, ensuite le pardon et enfin la réconciliation nationale ». Pour mieux comprendre la situation, il faut savoir que tout est parti d’une demande de la CODER qui souhaitait rencontrer les familles des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015. Selon la déclaration liminaire lue à la conférence de presse, les parents des victimes ont accédé à la demande de la CODER, marquant leur accord pour rencontrer ladite structure le samedi 22 avril dernier. Mobilisées pour recevoir les membres de la CODER, les deux associations ont reçu contre toute attente, un appel de Me Gilbert Noël Ouédraogo, président sortant de la CODER, le 21 avril dernier, leur annonçant l’indisponibilité de la structure à rencontrer, le 22 avril, les familles des victimes pour « raisons personnelles », reportant la rencontre à une date ultérieure. 

 

« Un manque de respect vis-à-vis des familles endeuillées et des morts »

 

« Face à cette attitude des membres de la CODER à qui nous avons tendu la main, nous exprimons notre indignation car cela est un manque manifeste de respect vis-à-vis de nos familles respectives endeuillées, et vis-à-vis des morts », s’indigne le porte-parole des deux associations, Balibié Patrice Bazié de l’APCVE. « Programmée une première fois, cette rencontre a déjà fait l’objet d’un report à la demande de la CODER, pour raison de calendrier. Ce qui nous amène à nous interroger sur la sincérité « blanche » de cette organisation dans sa démarche envers les victimes et dans sa démarche pour la réconciliation », se demande-t-il. En ce qui concerne le traitement des dossiers en justice relatifs à l’insurrection populaire et au coup d’Etat, le porte-parole des deux associations a demandé la célérité dans le traitement de ces dossiers. Il a demandé à ce que ces dossiers puissent être jugés avant la commémoration du 3e anniversaire de la Journée d’hommage aux martyrs, le 31 octobre 2017. Même si les parents des victimes ne peuvent pas saisir la Haute cour de justice, les familles disent compter sur l’instruction du dossier devant les tribunaux de droit commun, pour se faire entendre. Par ailleurs, les familles des victimes ont invité la justice à traiter avec rapidité, le dossier de l’insurrection et celui du coup d’Etat, comme la manière dont le dossier de l’attaque de Yimdi a été traité.

L’occasion faisant le larron, Balibié Patrice Bazié a aussi abordé, au cours de la conférence de presse, un aspect relatif à l’accompagnement social du gouvernement. A ce sujet, il trouve que « le devoir de rendre compte s’impose ». Tout en remerciant le Président du Faso pour les 500 000 dollars offerts par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le porte-parole de l’UFMIP et de l’APVCE n’a pas manqué de souligner que la CEDEAO, par l’intermédiaire du président Macky Sall, avait promis la somme de 1 million de dollars pour venir en aide aux familles endeuillées. Pour ce qui est de l’application de la batterie de mesures sociales initiées par le gouvernement pour accompagner les familles des victimes et les pupilles de la nation, Balibié Patrice Bazié a montré que beaucoup a été fait. Tout compte fait, il a fait comprendre que certaines mesures tardent à être appliquées au profit des bénéficiaires.

 

Françoise DEMBELE

 

 


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