HomeA la uneINTERDICTION DE PATROUILLE FAITE A LA MINUSMA PAR BAMAKO : Quand Goïta cherche noise à l’ONU

INTERDICTION DE PATROUILLE FAITE A LA MINUSMA PAR BAMAKO : Quand Goïta cherche noise à l’ONU


En dehors  de la Russie, des mercenaires du groupe Wagner et du Togo de Faure Gnassingbé, la junte militaire au pouvoir à Bamako est en froid avec tout le monde. En effet, après la France, accusée d’abandonner le Mali «  en plein vol » et priée pour cela de retirer son dispositif Barkhane du pays, après s’être brouillée avec la CEDEAO à cause de la durée de sa transition jugée inacceptable par la structure sous-régionale et après avoir claqué la porte du G5 Sahel avec fracas, Bamako, peut-on dire, vient d’ajouter à son tableau de chasse, la MINUSMA (Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation du Mali). En effet, interdiction a été faite à la force onusienne par l’Etat-major général des armées du Mali, de patrouiller à Djenné dans la région de Mopti. Les Casques bleus souhaitaient s’y déployer pour sécuriser le marché hebdomadaire. Ce cas d’interdiction n’est pas isolé. Il intervient après une série d’autres. En effet, depuis la mi-janvier et peu après l’arrivée des mercenaires russes sur les bords du fleuve Djoliba, une vaste zone d’interdiction de survol a été imposée dans le Centre du pays aux Casques bleus de la Minusma. En outre, ces derniers s’étaient  vu refuser l’accès au village de Moura pour enquêter sur les allégations d’exécutions sommaires de plusieurs centaines de civils par l’armée malienne. Et la liste des interdictions et des restrictions faites à l‘action des soldats de la paix, est loin d’être exhaustive. On en dénombre une vingtaine de cas. De ce point de vue, on peut avoir l’impression  que la junte cherche noise à l’organisation des Nations unies via ses forces basées au Mali, c’est-à-dire la Minusma.

 

Pour le moment, l’ONU évite de tomber dans le piège de Bamako

 

Et à un mois de l’examen du renouvellement du mandat de cette force, le moins que l’on puisse dire, c’est que Bamako, en frappant la Minusma d’interdiction de patrouille sur son sol, veut signifier à ces Casques bleus qu’ils sont de trop sur son territoire. Logiquement, le patron des Nations unies peut décrypter cet acte inamical de Bamako comme tel. En réalité, ce qui irrite au plus haut point, la junte malienne, c’est la volonté des Casques bleus d’enquêter sur les allégations d’exécutions de 300 civils par l’armée malienne, et cela aux côtés de leurs supplétifs russes. Visiblement, Bamako ne veut pas que la communauté internationale voie clair dans l’affaire de Moura, du nom du village où a eu lieu le pogrom. Et cette attitude ne lui rend pas service. Car, elle apporte de l’eau au moulin de tous ceux qui l’accusent  de massacre de civils innocents. En tout cas, derrière tous les actes d’interdictions et de restrictions posés par le Mali aux forces onusiennes, pourrait se cacher la volonté des autorités de Transition, de gérer le Mali à huis clos et comme elles l’entendent. Heureusement que pour le moment, l’ONU évite de tomber dans le piège de Bamako en s’abstenant de lui signifier son ras-le-bol et son désir de plier bagage, pour mettre fin, peut-on dire, à ces oukases humiliants. C’est à cela que Bamako veut pousser l’ONU à travers la Minusma. En tant que pays souverain, le Mali n’avait pas besoin de subterfuges pour indiquer, disons-le, la voie de sortie à la Minusma. Il aurait été plus en phase avec sa posture souverainiste, en demandant purement et simplement à la Minusma de libérer son territoire. C’est en vertu de cette posture que le Mali s’est débarrassé, peut-on dire, de Barkhane. C’est au nom de cette valeur également, que Bamako s’est retirée du G5 Sahel. Ce retrait, rappelons-le, a été perçu par le président nigérien, Mohamed Bazoum, dont on sait qu’il n’a pas la langue dans sa poche, comme la « mort » de cette coalition. De ce point de vue, on peut dire que Bamako a atteint ses objectifs en se retirant de ce machin, dont le laxisme  et le caractère superfétatoire avaient déjà été mis en évidence, par bien des populations du Sahel. Et à dire vrai, cette appréciation pourrait tout aussi bien s’appliquer à la Minusma.

 

Pousdem Pickou


Comments
  • Mr Pickou. La munisma ne combat pas. Ses cadres sont des Français qui espionnent. Ces militaires au pouvoir en savent plus. Il est facile de rester dans ses bureaux et d’imaginer les analyses.

    19 mai 2022
  • Mon ami , ça veut dire que les Autorités Maliennes saveent ce qu’ils veulent et où ils veulent aller! Et c’est ça qui manque à Bazoun et Damiba.

    21 mai 2022
  • En 1959 c’est à dire une année avant l’indépendance du Mali …A été crée la Fédération du Mali entre le Sénégal et le Mali
    En 1960 la Fédération éclate Chacun des états prend son indépendance ..Senghor fait cavalier seul et le Sénégal garde sa relation avec la France ..Cela lui a plutôt réussi
    On fait état du Panafricanisme et il est question de la ZLEC (Zone de Libre Echange Continentale)…Cela peut faire rêver et ce serait la sagesse mais nos pays sont peut-être trop nationalistes et nous avons encore nos particularités ethniques …Alors la ZLEC peut-être…
    EN CE QUI CONCERNE LA MINUSMA bras presque armé de l’ONU sa présence militaire n’est pas évidente , mais sa neutralité et son observation de la situation peuvent servir a signaler certaines exactions comme en RCA …
    Est -il possible que la MINUSMA disparaisse du Mali ? Cet abandon pourrait se faire si peut-être il abandonne son siège à l’ONU

    22 mai 2022

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