INTERDICTION DE SURVOL DU TERRITOIRE CONGOLAIS FAITE A MOISE KATUMBI : De quoi a peur Kabila ?  

 

Contrairement à ce qui était annoncé, Moïse Katumbi ne participera pas, ce 4 mai 2016, aux obsèques nationales de Papa Wemba à Kinshasa. Motif invoqué : les autorités n’ont pas accordé, jusqu’au moment où nous mettions sous presse, au jet privé de l’opposant à Joseph Kabila, l’autorisation de survoler le territoire national. Pourtant, le 28 avril dernier, Swift Flite, l’opérateur aérien basé à l’aéroport international sud-africain de Lanseria, au Nord-Ouest de Johannesburg, qui gère le jet privé de l’ancien gouverneur du Katanga, avait adressé aux autorités aériennes congolaises une demande d’autorisation de survol et d’atterrissage sur le territoire de la RD Congo. Cette requête est restée lettre morte. Pour sa part, et faute de pouvoir s’incliner devant le cercueil de Papa Wemba à Kinshasa, Moïse Katumbi organise ce mercredi  dans son fief à Lubumbashi, une messe d’action de grâce à la mémoire de l’icône de la Rumba congolaise. Comme on peut le noter, le pouvoir de Joseph Kabila a poussé sa misère morale et son intolérance politique jusqu’à la limite de l’inacceptable. Car, empêcher des citoyens congolais, par des manœuvres politiciennes de ce genre, de rendre hommage à un Papa Wemba qui n’avait pas de couleur politique et qui appartient à tous les Congolais, c’est concurrencer le diable dans ses œuvres.

Kabila cherche à « nuire » à un adversaire de taille

Dans tous les cas, pour un dictateur paranoïaque de la trempe de Kabila, il n’y a rien de surprenant. En rappel, avant son refus d’autoriser  Moïse Katumbi à se rendre aux obsèques de Papa Wemba avec son jet privé, le pouvoir congolais avait déjà mis aux arrêts quatre de ses proches – un Américain et trois Congolais –le 24 avril à Lubumbashi. Ils ont été transférés à Kinshasa le lendemain, et sont toujours détenus au secret. Soupçonnés d’être des « mercenaires », ils n’ont toujours pas reçu la visite de leurs avocats ni de leur famille. Personne n’est dupe. On sait que derrière ces actes, Kabila cherche à « nuire » à un adversaire de taille qui a des chances de lui faire de l’ombre, politiquement parlant. C’est pourquoi le satrape congolais cherche des noises à Moïse Katumbi et il se donnera tous les moyens nécessaires de parvenir à ses fins.

Mais Joseph Kabila se trompe royalement de combat et de stratégie. Car, embastiller les opposants, pourchasser et emprisonner les démocrates ou même « liquider » les leaders de la société civile, ne sont et ne seront jamais les solutions qu’il faut apporter à la soif de démocratie et de justice du peuple congolais.

Michel NANA