HomeGrand angleINTERPELLATION DE PROCHES DE KONAN BANNY : ADO n’avait pas besoin de ça

INTERPELLATION DE PROCHES DE KONAN BANNY : ADO n’avait pas besoin de ça


Contre l’appel lancé à  Daoukro par le président Henri Konan Bédié, à soutenir la candidature de Alassane Dramane Ouattara (ADO) à la présidentielle de 2015, Charles Konan Banny et d’autres caciques du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), comme Kouadio Konan Bertin (KKB) et autres Amara Essy, entendent jouer la division, en portant leurs candidatures  contre le président sortant, candidat déclaré à sa propre succession.

Et au moment où ces dissensions cristallisent les débats au sein du parti du pachyderme, l’on apprend que trois proches de Konan Banny, dont l’un a été entendu et mis aux arrêts vendredi dernier pour détournement de biens publics, et les deux autres convoqués lundi dernier au parquet, sont sous le coup d’enquêtes pour différentes accusations de fraudes économiques.

Malgré les dénégations des enquêteurs, il y a lieu de croire que ces interpellations ont une forte odeur de règlements de comptes politiques, justement en relation avec la candidature du président de la Commission-dialogue-vérité et réconciliation (CDVR) à la présidentielle de 2015. En tout cas, la concomitance des faits est tellement flagrante qu’elle est très suspecte, surtout eu égard à la célérité dont a fait preuve la justice dans ce dossier, alors qu’elle éprouve des difficultés à engager le procès de nombreux autres détenus qui  attendent depuis longtemps de connaître leur sort. De ce fait, l’on se demande quand est-ce que ces enquêtes ont pu bien être menées pour aboutir à une interpellation aussi brusque que soudaine. Si c’était depuis longtemps, il y a lieu de croire que l’on gardait au chaud  ces dossiers compromettants, et peut-être bien d’autres, pour pouvoir les sortir des tiroirs au moment opportun, afin d’abattre un éventuel adversaire, comme cela est de coutume dans les républiques bananières. Si ces enquêtes ne datent pas de longtemps, le doute ne serait pas non plus totalement levé, car l’on pourrait se demander pourquoi maintenant et pas avant. Toute chose qui pourrait créditer la thèse de la cabale politique.

Au demeurant, en s’attaquant à ses proches, l’on est fondé à croire que c’est Charles Konan Banny qui est dans le viseur du régime Ouattara. Et l’on ne serait pas étonné que d’ici là, lui-même soit interpellé par la justice.

Sous nos tropiques, la politique a ses contorsions et ses raisons que la raison ignore

En tout cas, Konan Banny aurait été bien naïf de penser qu’il pourrait se dresser sur le chemin d’un vieux briscard politique comme le Sphinx de Daoukro et continuer de se la couler douce, en toute quiétude. Si Bédié était effectivement derrière les ennuis judiciaires des proches de Banny, l’on pourrait, difficilement  lui faire un procès, car, sous nos tropiques, la politique a ses contorsions et ses raisons que la raison ignore. C’est à la guerre comme à la guerre.  Quoi qu’il en soit, il fallait s’attendre à ce que cette fronde contre Henri Konan Bédié, qui s’apparente à un crime de lèse-majesté, reçoive, d’une manière ou d’une autre, une réplique. Au-delà, ceci pourrait sonner comme un avertissement pour tous ces frondeurs qui s’aviseraient  de vouloir mettre du sable dans l’attiéké de Bédié.

Dans tous les cas, beaucoup d’observateurs voyaient déjà dans la nomination de Konan Banny à la tête de la CDVR, plus qu’une patate chaude, un véritable piège dans lequel il s’est laissé enfermer, vu la délicatesse de la mission. Etait-ce un manque de vision politique de sa part ? On ne saurait le dire. Mais, avec le bilan qui est le sien à la tête de cette commission, son action sonne comme un échec qui pourrait lui valoir une couronne d’épines.

Alors, s’il ne veut pas céder à ce que son entourage qualifie de tentative grotesque d’intimidation, il ne lui reste plus qu’à enfiler sa cuirasse de gladiateur et à descendre dans l’arène.

 

Outélé KEITA


Comments
  • La classe politique ivoirienne est “un eleve mediocre” parce qu’incapable d’apprendre des lecons-du passe. Pourquoi diaboliser Banny? Cela donne -t-il raison a ceux qui croient que ce pouvoir est febrile? A telle allure, nous allons tout droit a une autre crise electorale en 2015. La mort de plus de 3.000 personnes aux dernieres elections n’a rien servi: “sont-elles mortes cadeau”?

    24 décembre 2014
  • Il faut simplement dire que la classe politique ivoirienne est “un eleve mediocre” qui est incapable d’apprendre les lecons du passe

    24 décembre 2014

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