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INVESTITURE DE MACKY SALL POUR LA PRESIDENTIELLE


Quand ADO et ses pairs s’ingèrent dans les affaires intérieures du Sénégal

Ça y est ! Le président sénégalais, Macky Sall, sera candidat à sa propre succession. En effet, il a été investi le 1er décembre dernier par Benno Bokk Yakaar, du nom de cette coalition qui l’avait porté au pouvoir à l’issue de la présidentielle de 2012 qui l’avait opposé à Abdoulaye Wade. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette cérémonie d’investiture   avait l’air d’une grande démonstration de force. Car non seulement elle a mobilisé plus de 10 000 spectateurs, pour la plupart des militants, mais aussi elle a enregistré la présence de plusieurs chefs d’Etat africains. Il s’agit, pour ne pas les nommer, d’Adama Barrow de la Gambie, Alassane Dramane Ouattara (ADO) de la Côte d’Ivoire, Georges Weah du Libéria et Mohamed Abdel Aziz de la Mauritanie. Inédit, est-on tenté de dire ! Car, des chefs d’Etat à la cérémonie d’investiture d’un candidat par son parti ou sa formation politique, cela ne court pas les rues. On a vu des chefs d’Etat prendre part à des cérémonies de prestation de serment mais jamais à l’investiture d’un candidat à la présidentielle, fût-il un président sortant. C’est dire que ce qui s’est passé au Sénégal est une première qui, toute raison gardée, pourrait être interprété comme une ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat.

Alassane Ouattara et Georges Weah donnent l’impression de se mêler de ce qui ne les regarde pas

Car, en faisant le déplacement à Dakar en fin de semaine dernière, Alassane Ouattara et ses pairs ont pris position quand ils n’ont tout simplement pas exprimé leur soutien à leur homologue sénégalais. Or, si les présidents Adama Barrow de la Gambie et Mohamed Abdel Aziz de la Mauritanie peuvent, quant à eux, bénéficier de circonstances atténuantes au regard de la proximité historique, géographique et culturelle que leurs pays respectifs partagent avec le Sénégal, on ne peut pas en dire autant pour Alassane Ouattara et Georges Weah qui donnent plutôt l’impression de se mêler de ce qui ne les regarde pas. Et c’est peu dire. Car, à supposer que Macky Sall perde les élections en février prochain, il va sans dire que tous les pays qui l’ont soutenu pourraient connaître un refroidissement de leurs relations diplomatiques avec le Sénégal. Et ADO est mieux placé que quiconque pour le savoir ; lui qui, en 2015, avait clairement pris position pour Goodluck Jonathan du Nigeria, qui, au final, a été battu à plate couture par Muhammadu Buhari. La suite, on la connaît. Jusqu’à ce jour, le courant passe mal entre Abuja et Abidjan si fait que Buhari, faut-il le rappeler, a maintes fois snobé son homologue ivoirien lors des rencontres continentales et internationales. N’est-ce pas là la conséquence de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat ?

 

B.O


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