HomeEchos des provincesJEUDI NOIR A OUAHIGOUYA : Résidences saccagées et brûlées

JEUDI NOIR A OUAHIGOUYA : Résidences saccagées et brûlées


Jeudi 15 octobre 1987, jeudi 30 octobre 2014, cela fait 27 ans et très exactement 15 jours que Blaise Compaoré a pris le pouvoir à Ouagadougou suite à un coup d’Etat militaire. A Ouahigouya, fief électoral de Salif Diallo, Gilbert Noël Ouédraogo et Yacouba Barry respectivement cadre du MPP, de l’ADF/RDA et du CDP, on attendait la journée d’hier avec une certaine impatience. Elle a finalement été un jeudi noir, chargé de violences sur toutes ses formes. Des résidences de responsables locaux favorables à la modification de l’article 37 on été d’abord saccagées avant d’être brûlées.

 

Comme on s’y attendait, la   journée du 30 octobre a été très chaude à Ouahigouya. Pourtant, les premiers instants de la matinée ont été timides, avec des responsables locaux de l’Opposition  qui avaient du mal à mobiliser. Mais, peu à peu, les manifestants se formaient en petits groupes. Le rassemblement prévu pour 6h 30 a finalement pris corps aux alentours de 9h 30. A 9h 56, des manifestants, scindés en plusieurs groupes, s’attaquent à la résidence du maire de Ouahigouya, Me Noël Gilbert Ouédraogo. Ses derniers lieutenants, postés devant sa cour au secteur 2 s’y opposent. Des partis s’affrontent. Bilan : 1 moto calcinée, des militants de l’ADF/RDA, à savoir Seydou Ouédraogo et Dramane Yerbanga, ont été grièvement blessés. D’autres personnes ont  été blessées. Les manifestants n’ont pas pu pénétrer dans la cour grâce à l’intervention des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Il s’en suivra une course-poursuite entre les forces de l’ordre et les manifestants. La nouvelle de l’incendie des locaux de l’Assemblée nationale parvenue à Ouahigouya va galvaniser davantage les contestataires. Ces derniers font de la résistance en cherchant du « renfort » constitué de jeunes scolaires et de jeunes commerçants. Barrages, jets de pierres, incendie de pneu sur la voie publique, tout était réuni pour réussir la contestation  qui prenait de plus en plus de l’ampleur.

La CRS, aussi déterminée, tente, à travers des jets de gaz lacrymogène, de sécuriser la cour du maire de Ouahigouya. Alors qu’au niveau national, la situation avait déjà évolué, un responsable de la CRS refuse de nous adresser la parole en ces termes : « Nous ne travaillons pas avec la presse. Nous allons les mater ; nous ne pouvons pas les laisser rouler le pays ». Mais à 12h 07mn, la maison de Yacouba Barry avait pris feu. Peu après, les forces de l’ordre n’en pouvaient plus et elles ont fini par démissionner face à la détermination de la population. La trentaine de militants de l’ADF/RDA qui avait pris la garde a dû prendre ses jambes à son cou. Le champ était devenu ainsi libre et la résidence de Gilbert Noël Ouédraogo a été brûlé de fond en comble. Les deux résidences de Aboubacar Relwendé Sawadogo, SG du CDP/Yatenga, ont suibi le même sort. En rappel, ce monsieur avait déclaré, le 25 octobre dernier, que « si l’on brûle une seule cour des nôtres, nous en brûlerons 10 ». Seydou Tréboul Ouédraogo, grand opérateur économique, est considéré comme étant le gros financier du CDP. Ses propriétés dont l’hôtel de l’Amitié ont reçu la visite des mécontents qui l’ont mis à sac. Le siège du CDP est aussi parti en fumée. Jusqu’à 14h passées, les jeunes manifestants continuaient de circuler dans les artères de la ville à la recherche des bâtiments appartenant aux responsables du parti au pouvoir. Un corps calciné aurait été trouvé dans le domicile de Gilbert Noël Ouédraogo. Mais aux dernières nouvelles le nombre de morts serait finalement de 3.

Hamed NABALMA


Comments
  • Blaise COMPAORE et Compagnie que Dieu vs pardonne vos péchés.

    1 novembre 2014

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