HomeA la uneJUGEMENT D’UN SOLDAT FRANÇAIS POUR PEDOPHILIE : Un procès pour l’exemple

JUGEMENT D’UN SOLDAT FRANÇAIS POUR PEDOPHILIE : Un procès pour l’exemple


 

Hier, 18 avril 2017, s’est ouvert, en France, le procès du soldat français de l’opération Barkhane qui s’était rendu coupable d’attouchements sexuels sur deux fillettes franco-burkinabè, en juin 2015, dans la capitale burkinabè. Pour un procès pour l’exemple, il faut que c’en soit un. Car, cette affaire de mœurs qui avait défrayé la chronique à l’été 2015 à Ouagadougou avait choqué plus d’un, eu égard au très bas âge des victimes : des fillettes à peine sorties du berceau, âgées de 3 ans et 5 ans. Comment un homme normal peut-il avoir des penchants sexuels envers des êtres aussi fragiles ? Culturellement, pour la majorité des Africains, cela est inimaginable, incompréhensible. C’est pourquoi l’on n’attend ni plus ni moins que ce soldat soit châtié à la hauteur de son forfait, pour que cela serve de leçon à tout ces autres militaires à la braguette facile, engagés dans des opérations sur le continent, et qui ont visiblement du mal à contrôler leurs pulsions. Car, le cas Sébastien est loin d’être un cas isolé. L’on se rappelle, en effet, que sur le continent, nombre de soldats de la paix ont été épinglés sur différents théâtres d’opérations pour des questions de mœurs, parfois sur des mineurs, notamment en Côte d’Ivoire, en République  centrafricaine, en RDC, pour ne citer que ceux-là. Compte tenu donc de la récurrence de ces actes, l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la moralité de ces soldats qu’on nous envoie, et dont certains en arrivent à poser des actes aux antipodes de leur mission qui est de protéger les populations. Pour en revenir à Sébastien L., puisque c’est de lui qu’il s’agit, tout porte à croire qu’il a agi en toute connaissance de cause. Et qu’il était loin de s’imaginer que cette histoire pourrait lui revenir d’une façon ou d’une autre à la figure, comme un boomerang. C’est ce qui pourrait justifier le fait qu’il n’ait pas pris suffisamment de précautions, se permettant même d’agir dans un lieu public, une piscine d’un hôtel. C’est dire s’il était sûr de son fait. Mais  comme on dit en Afrique, « c’est Dieu qui fait la bagarre du pauvre ». Et le Ciel a décidé de lâcher Sébastien qui ne devait certainement pas en être à son premier forfait, en lui faisant oublier la preuve matérielle de sa forfaiture entre les mains des parents de la victime. Sans cela, il est presque sûr qu’il se serait tiré d’affaire, et rien ne dit qu’il ne serait pas encore en train de faire d’autres victimes.

Si Sébastien s’en tire à bon comptes, il sera difficile de convaincre les Africains que leur continent n’est pas une poubelle

En tout état de cause, pour des faits qui se sont passés au Burkina Faso, ce procès aurait pu se tenir dans ce pays, ne serait-ce que dans le cadre de la coopération judiciaire. Car, l’on imagine mal un Burkinabè commettre de tels actes en France et venir répondre devant les juridictions de son pays. Mais pourvu que le droit soit dit et que ce soldat écope d’une peine disciplinaire exemplaire. Car, rien ne saurait réparer le choc psychologique qui a été celui que l’on imagine de ces deux pauvres enfants qui ne comprenaient certainement rien au jeu odieux auquel s’adonnait cet adulte qu’elles prenaient sans doute pour un ami. Encore moins celui de leurs parents qui ont dû s’en vouloir d’avoir involontairement livré leurs enfants en proies faciles à un prédateur dont ils étaient certainement loin d’imaginer la vraie nature. Et l’on ne peut s’empêcher de penser que s’il a pris le soin de filmer la scène, c’est que son acte était voulu et qu’il avait besoin de ces images. A quelles fins alors ? Lui seul pourrait répondre à cette question. Mais il n’est pas difficile de s’imaginer que ce n’était pas pour un usage sain. C’est pourquoi si Sébastien s’en tire à bon comptes dans son pays où il a été exfiltré pour être jugé, il sera difficile de convaincre les Africains que leur continent n’est pas cette poubelle destinée à recevoir tous les déchets de l’Europe, quelle qu’en soit la nature. Il faudrait que cela cesse. Car, de tels actes contribuent non seulement à ternir l’image de la France, mais aussi à remonter les Africains contre les militaires étrangers qui ne sont pourtant pas tous logés à la même enseigne. Certains, et ils sont certainement les plus nombreux, s’acquittant de leur mission avec engagement et professionnalisme. A ceux-là, l’Afrique restera toujours reconnaissante. Quant aux autres,…

Outélé KEITA

 


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