HomeA la uneJUSTIFICATION DE L’ATTAQUE DE GRAND-BASSAM PAR AQMI : Faut-il céder aux intimidations des djihadistes ?  

JUSTIFICATION DE L’ATTAQUE DE GRAND-BASSAM PAR AQMI : Faut-il céder aux intimidations des djihadistes ?  


 

Deux jours après l’attaque sanglante de Grand-Bassam immédiatement revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’on en sait un peu plus sur les motivations des commanditaires. En effet, à en croire un communiqué publié sur le centre de surveillance des sites internet islamistes, AQMI affirme que l’attaque de la cité balnéaire ivoirienne faisait partie « d’un plan visant les foyers des Croisés et leurs lieux de rassemblement ». Ajoutant qu’elle visera encore la France « et ses intérêts dans les pays participant aux opérations Serval et Barkhane », elle justifie par ailleurs son action en Eburnie par le fait que ce pays a arrêté et livré quatre membres d’AQMI aux autorités maliennes et menace la Côte d’Ivoire « et tous (les Etats) impliqués et participant à l’alliance avec la France ». Enfin, elle invite « tous les Etats soutenant l’invasion française au Mali à se retirer de cette alliance satanique ». La question que l’on peut se poser est de savoir s’il faut céder aux intimidations des djihadistes. En attendant d’y répondre, le moins que l’on puisse dire, c’est que AQMI a la dent dure et la rancune tenace contre la France qui l’a contrariée dans ses visées expansionnistes au Mali. Certainement, parce qu’elle comptait y installer un califat et son Quartier général  pour ensuite étendre son influence sur toute la sous-région. Et tout porte à croire que la présence des forces internationales à travers la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali), continue de gêner ses plans. D’où cette obnubilation à vouloir châtier tous les pays qui  participent à cette expédition en espérant ainsi desserrer l’étau autour d’elle. Mais on peut être sûr que si ces pays retiraient leurs troupes du Mali, les djihadistes ne cesseraient pas de les avoir dans leur viseur. Bien au contraire ! Quand on voit la façon dont ils s’en sont pris au Mali au moment où il n’y avait ni Serval ni Barkhane, il y a lieu de croire que ces justificatifs ne sont que de la pure surenchère. En somme, ce sont des arguments spécieux qui cachent mal d’autres intentions inavouables.  A l’époque, on s’en souvient, ces fous d’Allah n’avaient pas hésité à couper des pieds et des mains  en prétendant agir au nom d’une religion dont les préceptes se situent complètement aux antipodes des méthodes de ces illiminés qui ne savent que ternir l’image et la réputation de l’islam. Exactement comme le font leurs frères de Boko Haram au Nigeria, qui y versent inutilement le sang d’innocents au quotidien.

Il faudrait renforcer la coopération internationale

Finalement, c’est à ne rien comprendre de la logique de ces fanatiques, lorsqu’ils « invitent les musulmans à ne pas fréquenter les lieux des mécréants », alors qu’ils ne se gênent même pas de s’attaquer parfois à des mosquées et à y massacrer des fidèles. Toute chose qui finit de les discréditer et de convaincre que leur idéologie n’a rien à voir avec les valeurs de l’Islam, mais plutôt celles de Satan. En tout état de cause, si par extraordinaire, des pays devaient se retirer de la Minusma,  ils feraient le jeu de la nébuleuse qui ne cherche rien d’autre qu’à avoir les coudées franches pour mieux sévir. Et pris ainsi isolément, tous les pays seraient des proies faciles pour ces djihadistes dont le seul objectif est d’étendre au maximum leur zone d’influence. Ce n’est pas un hasard si leurs chefs se terrent aujourd’hui pour envoyer à l’abattoir des gosses endoctrinés. Ils savent que le monde entier est engagé dans une guerre sans merci contre ce phénomène qui apparaît comme le plus grand cancer de ce XXIè siècle. La seule solution est de les combattre par tous les moyens. Car, céder à la peur ne mettra personne à l’abri. Bien au contraire, ce serait leur faciliter la tâche. Par conséquent, le monde n’a pas d’autre choix que de vivre avec le terrorisme, tout en se donnant les moyens de réduire ses méfaits, à défaut de pouvoir l’anéantir. En tout cas, il serait illusoire de croire qu’en cédant aux intimidations des djihadistes, on sera épargné et qu’on aura la paix. Tôt ou tard, ils s’attaqueront même à ceux qui ne leur ont jamais cherché noise. Comme c’est le cas de nos Etats aujourd’hui. Les victimes, c’est bien les pauvres populations innocentes dont ils ne cessent de verser inutilement le sang. Pour toutes ces raisons, il ne faudrait pas céder aux intimidations des djihadistes. Au contraire, il faudrait renforcer la coopération internationale à travers le renseignement notamment, et les traquer jusque dans leurs derniers retranchements. En tout état de cause, il appartient à chaque peuple de prendre son destin en main. Il y va de la liberté dans le monde et de la survie des Etats.

« Le Pays »


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