HomeOmbre et lumièreLA NOUVELLE DU VENDREDI : Femmes et secrets, le grand déballage quand survient la fâcherie

LA NOUVELLE DU VENDREDI : Femmes et secrets, le grand déballage quand survient la fâcherie


 

« Lorsque l’amitié entre deux femmes est au beau fixe, elles se racontent tout, même les secrets conjugaux les plus intimes. Quand l’amitié se dégrade, les secrets se dévoilent publiquement et à gorge déployée », ainsi écrivait Bernard, mon ami instituteur, un homme averti, pédagogue et philosophe des temps modernes, dans son nouveau livre.
Mère de trois enfants, ma cousine Mounia et sa collègue Angèle étaient les meilleures amies du monde. Elles se voyaient régulièrement et se confiaient des choses. Angèle venait d’avoir son deuxième enfant et respirait l’éclat et le bonheur de vivre.
À chaque cérémonie, dans la famille de ma parente, j’étais sûr et certain de retrouver Angèle avec son sourire et un lot de cadeaux. Agents de bureau et flamboyantes dans leur trentaine, on pouvait dire sans se tromper que ces deux femmes s’entendaient merveilleusement. Une grande complicité liait les deux copines depuis leur rencontre en stage et leur recrutement dans le service. Angèle et Mounia partageaient souvent les mêmes coupes de cheveux à tour de rôle. Elles fréquentaient les mêmes lieux, notamment les mêmes boutiques. Elles critiquaient et « salivaient » à gogo les mêmes personnes. Elles voyaient le même couturier et on devinait que ces deux amies partageaient des mystères et des secrets intimes et profonds. Lorsque Basile, le mari de Mounia, commença à découcher et à s’amouracher dans le péché et dans la clandestinité avec Célia, une jeune étudiante miss université, c’est vers Angèle qui en a vu des rondes et des carrées avec son frivole de mari qu’elle se tourna. Pendant une semaine, les deux amies disparurent dans les profondeurs d’un village de la savane. Que sont-elles allées faire dans un tel lieu ? Dieu seul le savait.
Un mois après leur retour, Basile, le mari de ma cousine, rentra dans les ordres et dans ses petits souliers d’époux comme il faut.
C’était il y a quatre années de cela.
Lorsqu’Angèle et son époux Kader faillirent divorcer pour une histoire de fausse mission de madame et une accusation d’adultère avec un riche commerçant avec des preuves accablantes, l’histoire secoua le couple. Le calumet de la paix fut l’œuvre de ma cousine Mounia après une médiation et un séjour de dix jours dans un village, à l’autre bout du pays des Hommes intègres. Que s’est-il réellement passé ?
Motus et bouche cousues.
Il y a deux années, une nomination et une promotion de ma cousine l’envoyèrent à un poste très convoité dans le service. Au début, cela semblait faire plaisir à l’amie de ma cousine. Mais, les nouvelles responsabilités et surtout les nouveaux avantages firent entrer Mounia dans un nouveau cercle d’amies qui, visiblement, n’était pas du goût de son amie. Je ne sais ce qui se passa vraiment, mais cette promotion cassa quelque chose entre les deux femmes. Ma cousine ne me parlait plus de son amie. Lorsque je croisais Angèle en allant au service de ma parente, les salutations n’étaient plus très chaleureuses.
Hier, en allant saluer ma cousine de retour d’une mission au Canada et dans trois pays du Golfe, je surpris malgré moi une conversation au téléphone.
Non, Angèle, tu ne peux pas me faire ça. On ne parle que de ça à mon sujet au service. Imagine la suite si mon mari l’apprend… Moi aussi, je sais autant de choses sur toi…je te rappelle…
À mon arrivée, ma cousine a interrompu la conversation, mais je savais que quelque chose n’allait pas entre elle et sa copine. Alors, je pensai à la chanson de l’autre :
Quand tout va bien
On se dit tout
Quand tout va mal
On dévoile tout
Secrets de femmes
Secrets de circonstance
Secrets de femmes
Secrets de nuit
Mais pas secrets de jour…

Ousseni Nikiema , 70 13 25 96
[email protected]


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