HomeLa nouvelle du vendrediLA NOUVELLE DU VENDREDI : Il suffisait d’un bonjour

LA NOUVELLE DU VENDREDI : Il suffisait d’un bonjour


 

« Être cordial et respectueux envers son prochain est synonyme de bonne éducation », me disait mon instituteur quand nous étions enfants.

Un après-midi, assis devant la boutique de mon cousin Mohamed sur une avenue de Ouagadougou, nous discutions fraternellement. À l’autre bout de la rue, se trouve une banque et souvent, faute de place, certains automobilistes stationnent devant les magasins de commerce.

Parfois, trouvant leurs boutiques obstruées, certains vendeurs acceptent difficilement la chose mais mon cousin Mohamed, en bon philosophe, calme la situation en ces mots :

  • Quand Dieu enlève votre part du jour, aucun mortel ne pourra vous l’arracher. Et acceptons-le, la rue est un espace public appartenant à tous qu’il faut exploiter avec beaucoup de cordialités.

Une jeune dame dans une belle voiture de luxe stoppa devant nous. Juste à quelques mètres.  Elle sortit de son véhicule et sans un bonjour pour personne se dirigea vers la banque.

  • « Encore une qui se prend pour le nombril du monde », plaisanta mon cousin.

Dix minutes après le départ de la dame, nous entendîmes un léger bruit, un tricycle en manœuvrant maladroitement venait de taillader la belle voiture, emportant au passage son rétroviseur. Le jeune conducteur fautif, cigarette en main, constatant son dégât,  regarda à gauche et à droite. Attendant que le propriétaire ou les témoins de la scène le harponnent.

Tous les jeunes vendeurs de la place qui venaient de voir le film de l’incident, se regardèrent. Quelqu’un demanda :

  • « La dame propriétaire du véhicule a-t-elle salué les gens avant de partir » ?

Mon cousin répondit :

  • « Madame en descendant de sa belle voiture n’a accordé aucun intérêt à personne ici. »

D’un geste, le conducteur du tricycle a compris et filé comme un chat venant de voler un poisson dans la cuisine de famille.

Du coup, en se donnant le mot, tous les vendeurs sont rentrés dans leur boutique. Dans le magasin, regardant la télé, nous attendions le retour de la conductrice.

Lorsqu’elle arriva, constatant les dégâts  sur sa belle mécanique, elle tourna et tourna sur le lieu du délit.

Finalement, elle se dirigea vers la boutique de mon cousin et nous interpella.

  • « Bonjour messieurs, quelqu’un vient de causer des dégâts à ma voiture… »

Mohamed le coupa en ces termes :

« Toutes mes excuses madame, je ne suis pas ici pour surveiller ce qui se passe dans la rue. »

Finalement, elle reprit son véhicule et continua son chemin.

Cette histoire nous enseigne qu’il suffisait d’un simple bonjour de la dame à son arrivée pour que les riverains qui furent témoins de la scène, se portent en protecteurs.

Comme le disait mon oncle :

« Nous sommes en Afrique et le bonjour  à certaines occasions, est signe de savoir-vivre ».

Ousseni Nikiema,  70-13-25-96                             [email protected]

 

 


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