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LA TUBERCULOSE : Ce qu’il faut savoir


En 2014, environ 9,6 millions de personnes ont développé la tuberculose, et 1,5 million en sont mortes (OMS). Le Burkina Faso fait partie des pays les plus touchés, et plusieurs moyens sont déployés aux niveaux national et international pour venir à bout de cette maladie.

Qu’est-ce que c’est ?

La tuberculose est une maladie infectieuse due à un germe du genre Mycobacterum appelé bacille de Koch. C’est le deuxième agent infectieux le plus meurtrier au monde, juste après le VIH. Ce germe touche très souvent les poumons, mais peut aussi se localiser ailleurs dans le corps.

Comment la contracte-t-on ?

La tuberculose se propage d’une personne à une autre par voie aérienne. Les personnes chez qui le germe a été identifié dans l’examen des crachats sont les plus contagieuses. Les gouttelettes de salive qu’ils émettent lorsqu’ils parlent, éternuent ou toussent, contiennent des bacilles qui contaminent ainsi leur entourage. L’inhalation de quelques-uns de ces germes est suffisante pour être infecté.
Il existe une forme rare de tuberculose présente chez les bovins. La contamination se fait par voie digestive (ingestion de lait cru).
Lorsque le germe pénètre dans notre corps, on ne ressent généralement aucun symptôme; seuls les tests cutanés à la tuberculine peuvent déceler leur présence. La maladie reste latente jusqu’à ce que les conditions soient favorables pour qu’elle se manifeste. On estime que dans 90% des cas, cette infection guérit spontanément, ne laissant parfois qu’une petite cicatrice signalée sur les radiographies thoraciques. Environ 1/3 de la population mondiale porte ainsi, de façon latente, le germe de la tuberculose. Ces personnes ne sont pas contagieuses, car elles n’ont pas (encore) développé la maladie (elles ont 10% de développer la maladie au cours de leur vie).
La maladie profite très souvent d’un affaiblissement de notre système immunitaire pour se développer (VIH positif, diabète, malnutrition, tabagisme, toxicomanie, etc.)

Quels sont les signes ?

La tuberculose pulmonaire se traduit par une altération de l’état général (fièvre, fatigue, amaigrissement), des sueurs nocturnes, une toux plus ou moins grasse, des crachats parfois sanglants (hémoptysies). Chez certaines personnes, ces symptômes, bien que persistantes, restent modérés et les «dissuadent» d’aller consulter un médecin. Elles se livrent à l’automédication pendant de long mois, sans amélioration et, fait plus grave, contaminent leur entourage à longueur de journée.
Les autres formes de tuberculose se manifestent en fonction de la localisation des germes: douleurs osseuses ou articulaires pour la tuberculose osseuse ; présence de sang dans les urines pour la tuberculose génito-urinaire, etc.

Le traitement

Le traitement nécessite l’association d’antibiotiques dits antituberculeux pris chaque jour pendant 6 mois ou plus (cas des récidives, cas de résistances). Lorsque le traitement est correctement suivi, et en l’absence de résistance, on obtient la guérison. Des examens sanguins doivent être régulièrement pratiqués en raison des risques d’hépatite médicamenteuse.
L’observance régulière et continue du traitement est fondamentale pour limiter le risque d’émergence des résistances. Le patient diagnostiqué positif à l’examen des crachats doit commencer immédiatement son traitement dans un milieu hospitalier, jusqu’à ce que l’examen des crachats devienne négatif ; il peut ensuite poursuivre le reste de son traitement à domicile, sous la supervision d’un agent de santé.
Au Burkina Faso, la prise en charge de la tuberculose est totalement gratuite.

La prévention

Comme on le dit toujours, prévenir vaut mieux que guérir ; cette prévention repose d’abord sur la vaccination à la naissance par le B.C.G. qui permet de réduire la fréquence des formes graves chez l’enfant.
La prévention passe aussi par le traitement précoce et complet des malades, leur isolement pendant environ 3 semaines quand ils sont contagieux, ainsi que sur le dépistage et le traitement des sujets contaminés par le bacille dans l’entourage des malades.
D’autres mesures consistent à vacciner les personnes côtoyant un patient contagieux, et/ou à leur faire porter des barrières physiques (bavettes).

Quelques conseils

– Les personnes qui sont infectées par le VIH ont 20 à 30 fois plus de risques de développer la tuberculose. Nous conseillons donc de faire un test de dépistage du VIH et de se faire suivre en cas de positivité ;
– En 2014, plus d’un million d’enfants (0-14 an(s)) ont développé la tuberculose, et 140 000 enfants séronégatifs sont morts de la maladie. Protégeons nos enfants en les faisant vacciner dès la naissance et en les protégeant au quotidien contre les germes (port de bavettes dans un environnement à risque) ;
– Le tabagisme accroît fortement le risque de tuberculose et de décès. Plus de 20% des cas de tuberculose dans le monde peuvent être attribués au tabagisme. Les personnes y dépendantes doivent suivre un programme de sevrage tabagique ;
– Une toux qui persiste plus de deux semaines peut être cas de tuberculose. Evitons l’automédication et rendons nous dans une structure sanitaire pour une meilleure prise en charge. Nous profitons pour interpeller les pharmaciens sur la nécessité de bien mener l’interrogatoire, conseiller et orienter les patients ;
– Un traitement mal observé entraîne des résistances. Malgré la longueur du traitement et les effets secondaires des molécules utilisées, nous encourageons les personnes sous traitement à une bonne observance, non seulement pour optimiser leur chance de guérison, mais aussi pour protéger leur entourage et contribuer ainsi à lutter contre la tuberculose ;
– Il existe à Ouagadougou un centre national de lutte contre la tuberculose (situé près de la morgue de l’hôpital Yalgado). Nous invitons tous ceux qui ont besoin d’informations sur cette maladie à y faire un tour. Vous pouvez également consulter le site de l’OMS.

Dr NANA
[email protected]


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