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LANCEMENT DE LA CAMPAGNE PRESIDENTIELLE AU SENEGAL


C’est le peuple d’abord qui doit gagner

La campagne pour la succession du président sénégalais a été officiellement lancée, hier, 3 février 2019. Pendant donc trois semaines, les cinq candidats en lice à savoir Macky Sall, Idrissa Seck, Issa Seck, Madické Niang et Ousmane Sanko parcourront monts et vallées pour tenter de convaincre les électeurs. Généralement, les campagnes électorales sous nos tropiques se caractérisent par des tensions et des éruptions de violences comme ce fut le cas d’ailleurs dans certains pays comme la RDC et le Togo pour ne citer que ces exemples. Quant au Sénégal, souvent présenté comme l’une des vitrines de la démocratie sur le continent, on est en droit d’attendre des acteurs politiques une campagne très civilisée, avec des débats très élevés qui prennent réellement en compte les aspirations du peuple. Car, c’est le Sénégal d’abord qui doit gagner. Certes, les uns et les autres ne manqueront pas de se lancer des piques parfois acerbes. Mais les débats de caniveaux, qui volent au bas des pâquerettes, n’ont pas leur place au Sénégal au risque d’envenimer une situation sociopolitique déjà   très délétère, consécutive notamment au rejet des candidatures de deux poids lourds que sont Khalifa Sall en prison à Rebeuss pour escroquerie et détournement de deniers publics et Karim Wade en exil au Qatar. Mais s’il est vrai que l’absence des deux hommes sus-cités, dans la course à l’échalote, peut ôter à la campagne présidentielle en cours son cachet particulier, il ne faut cependant pas en faire une fixation au point de perdre de vue l’essentiel : l’intérêt supérieur du peuple sénégalais. Car, il faut le dire, le président sortant Macky Sall, quoique présenté comme l’hyper favori, aura sur certains points, déçu ses compatriotes, tant certaines de ses promesses emblématiques faites aux Sénégalais, n’ont jamais été tenues.

Le successeur de Abdoulaye Wade travaille à former une large coalition autour de sa candidature

Du reste, l’une de ces grandes promesses foulées au pied, a été la réduction du mandat présidentiel de septennat à quinquennat.   On sait comment le natif de Ndouloumadji Founébé, à l’épreuve du pouvoir, a manœuvré pour que le mandat présidentiel reste en l’état. En tous les cas, conscient qu’il n’est pas à l’abri d’une sanction dans les urnes, le successeur de Abdoulaye Wade travaille à former une large coalition autour de sa candidature, histoire d’éviter à tout prix un second tour qui pourrait lui être fatal. Et l’une des grosses prises qu’il a réussies, est le ralliement à son camp de l’opposante Aïssata Tall du Parti démocratique sénégalais (PDS), connue pour n’avoir pas sa langue dans sa poche. Et ce n’est pas tout. Le truculent avocat El Hadj Diouf et Samuel Sarr, l’un des hommes de confiance d’Abdoulaye Wade, auraient rejoint le chef de l’Etat ; ce qui fait dire déjà à certains que Macky Sall pourrait être réélu dès le premier tour du 24 février prochain. On attend de voir. Car tout dépendra de l’attitude qu’adopteront les confréries musulmanes, en l’occurrence les Mourides et les Tidianes. Mais aussi de ce que décideront les candidats recalés Khalifa Sall et Karim Wade qui n’excluent pas la possibilité d’apporter leur soutien à l’un des quatre candidats qui font face à Macky Sall. Cela dit, les choses pourraient se préciser dans les jours à venir avec l’arrivée annoncée au Sénégal de ce grand baobab politique, en l’occurrence l’ex-président Abdoulaye Wade, prévue pour le 7 février prochain.

 

Boundi OUOBA


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