HomeA la uneLE CONSUL GENERAL DU BURKINA A NIAMEY A PROPOS DES ATTENTATS DU 15 JANVIER : « Nos frères nigériens étaient de tout cœur avec nous »

LE CONSUL GENERAL DU BURKINA A NIAMEY A PROPOS DES ATTENTATS DU 15 JANVIER : « Nos frères nigériens étaient de tout cœur avec nous »


Léontine Kaboré/Tiemtoré, Consul général du Burkina à Niamey, a reçu au Consulat général du Burkina à Niamey, le 23 février dernier, la presse burkinabè qui séjournait à Niamey dans le cadre des élections générales du 21 février dernier. Une occasion pour elle de s’étendre sur le travail que mène son institution dans le sens de la protection des intérêts du Burkina Faso et de ses ressortissants au Niger. Comment les ressortissants burkinabè résidant au Niger (au nombre compris entre 700 et 800 mille) sont-ils organisés ? Quelles sont leurs difficultés ? Dans quels domaines d’activité exercent-ils ? Le Consul général du Burkina à Niamey a répondu à toutes ces questions. Tout comme à la question de savoir comment les ressortissants burkinabè ont vécu l’attentat qui a frappé Ouagadougou, le 15 janvier dernier, qui a fait trente morts.
« Le Pays » : Quelles sont les missions assignées au Consulat général ?
Léontine Kaboré/Tiemtoré : Le Consulat général du Burkina Faso à Niamey a été créé en 2007 par décret. Mais c’est en 2008 que le Consulat lui-même a démarré ses activités. Il y a eu d’abord une première équipe qui a travaillé durant 5 ans. Nous sommes la 2e équipe, arrivée en septembre 2013. Nous nous consacrons essentiellement à la protection des intérêts du Burkina Faso et de ses ressortissants au Niger. Ils sont nombreux, au nombre compris entre 700 et 800 mille, dont seulement 3007 immatriculés. Ce qui n’est pas sans créer des problèmes. Comme on le sait, là où il y a des humains rassemblés, il y a trop de préoccupations. Surtout quand on a affaire à des Burkinabè dont la plupart sont analphabètes. Parmi les préoccupations, figurent les problèmes de tracasseries policières que nous tentons de gérer, les détentions de Burkinabè à qui nous rendons visite, histoire de leur remonter le moral. Autres activités que nous menons : la délivrance des documents administratifs et d’état civil. Nous délivrons par exemple des visas, signons les cartes consulaires, délivrons des laisser-passer parce qu’il y a beaucoup de migrants burkinabè qui, de retour de la Libye, passent par là. La plupart du temps, ils n’ont pas de papiers. Nous célébrons aussi des mariages et divers autres actes. Nous nous occupons également de la promotion des relations économiques, commerciales et culturelles et même sportives avec le pays d’accueil.
Le pays étant très vaste, comment vous y prenez-vous pour gérer tous les ressortissants burkinabè du Niger ?
Certes, notre circonscription consulaire couvre seulement Niamey. Mais nous nous occupons de tous les Burkinabè résidant au Niger. Car, nos ressortissants sont disséminés un peu partout à travers le territoire nigérien. Il y en a qui nous prêtent main forte. Je pense notamment aux Burkinabè résidant à Maradi, à Agadez et dans bien d’autres régions, qui coopèrent avec nous.
Quels sont leurs domaines d’activités ?
Ils exercent dans plusieurs domaines d’activités, mais la plupart d’entre eux sont dans le domaine informel. Il y a non seulement des maraîchers sur les berges du fleuve Niger, de petits commerçants, mais aussi des fonctionnaires internationaux, des religieux, le personnel domestique (gardiens, cuisiniers, garçons de ménage, etc.).
Comment ces communautés sont-elles organisées ?
Je sais qu’il y a l’Association des ressortissants burkinabè résidant au Niger. Ils sont bien organisés et divisés en 17 sous-sections qui prennent en compte la plupart des provinces du Burkina Faso. Avec la proximité de la région Est du Burkina avec le Niger, les plus nombreux évidemment, sont les Gourmantché.
Le Niger vient d’organiser ses élections générales. Quelles sont vos impressions générales sur le déroulement du double scrutin ?
Nous avons, comme tout le monde, suivi les élections qui se sont déroulées au Niger. Nous pouvons dire, à partir de ce que nous ont rapporté les médias, que tout s’est bien passé, paisiblement et dans le calme. En tant que Consul général, nous ne pouvons pas nous immiscer dans les affaires intérieures des autres Etats. Cela dit, on souhaite que la proclamation des résultats puisse se faire dans le calme, pour que le peuple frère du Niger puisse prospérer et travailler dans la paix.
Le Burkina Faso a été attaqué le 15 janvier 2016 par des terroristes. Comment avez-vous vécu cela ?
Nous avons tous été choqués. Surtout que ça ne s’était jamais passé au Burkina. On ne pensait pas que les terroristes frapperaient de plein fouet, au cœur de la capitale, Ouagadougou. Nos frères nigériens étaient de tout cœur avec nous. A en juger notamment par le déplacement du Premier ministre nigérien au Consulat général, pour signer le livre de condoléances et témoigner la solidarité du peuple nigérien au peuple frère du Burkina Faso et aux familles des victimes.
Propos recueillis à Niamey par Cheick Beldh’or SIGUE (envoyé spécial)


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