HomeA la uneLE POUVOIR ALGERIEN DANS UN FAUTEUIL ROULANT : Bouteflika aime-t-il vraiment son peuple ?

LE POUVOIR ALGERIEN DANS UN FAUTEUIL ROULANT : Bouteflika aime-t-il vraiment son peuple ?


Le 5e président de la République algérienne démocratique et populaire (RADP), porté au pouvoir depuis un certain 27 avril 1999, fête ses 80 ans (né le 2 mars 1937) dans deux jours. Mais c’est peu de dire qu’il n’a plus la réalité du pouvoir depuis 2013. La maladie l’a plongé dans un fauteuil roulant et son autorité avec. Grabataire depuis maintenant quatre ans, même pouvoir honorer les audiences est devenu un pari aléatoire. La chancelière allemande, Angela Merkel, l’a appris à ses dépens, la semaine dernière. Cette situation n’est pas sans troubler davantage les Algériens  qui commencent à se poser des questions sur ce que tout cela va donner. Le pire, c’est qu’il est à la fois pris en otage par des Généraux de l’armée algérienne. Cette situation, le peuple algérien ne la mérite pas. Bouteflika aussi. Etant une des figures de proue de la lutte pour l’indépendance du pays acquise de haute lutte, le président algérien devrait maintenant s’y prendre autrement au risque de vendanger tout son crédit. A 80 ans, même si le poids de la maladie lui fait perdre la raison, il devrait penser à sa retraite politique. C’est connu de tous, le régime algérien, selon de nombreuses organisations de la société civile, pour se maintenir en place, y met du prix et quel qu’en soit. Il favorise, en effet, une totale impunité pour les puissants et écrase tout contre-pouvoir.

Le vieux contentieux colonial avec la France est comme pain bénit pour le clan Bouteflika

On ne le dira jamais assez, depuis la crise cardio-vasculaire qui le contraint à se déplacer en fauteuil roulant, c’est l’armée et sa famille qui font et défont le puzzle du jeu politique en Algérie. Une situation qui douche les espoirs de la nouvelle génération. La frange jeune algérienne est peut-être toujours admirative de cette « vieille » classe militaro-politique qui a résisté à la France coloniale. Mais pendant combien de temps va-t-elle observer cette omerta face à la détérioration du tissu socioéconomique du pays et surtout avec un commandant à bord qui n’est plus physiquement apte à conduire la barque ? On constate aussi, avec amertume, que nombre de pays occidentaux, aptes à hausser le ton dans des situations moins graves que celle qui prévaut en Algérie, observent aujourd’hui un silence de carpe. Même la France, prompte à tancer des dirigeants du pré carré, remue toujours sept fois la langue avant de se prononcer sur la situation politique en Algérie, à cause du vieux contentieux colonial entre les deux pays. Il est vrai que depuis sa prise de pouvoir, Bouteflika donne l’impression que les Algériens n’ont aucunement envie de se faire gouverner par quelqu’un d’autre. A 80 ans et surtout paralysé, le temps de la sagesse est venu pour lui, s’il aime ses compatriotes, de songer à sa succession.

 Drissa TRAORE

 


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