HomeA la uneLE PRESIDENT CONGOLAIS POUR LE DEPART DE LA MONUSCO

LE PRESIDENT CONGOLAIS POUR LE DEPART DE LA MONUSCO


 La tentation totalitaire de Kabila

La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) sort décidément par les trous du nez du président Joseph Kabila !  Et encore une fois, il n’en a pas caché sa détestation à la tribune de la 73e Assemblée générale de l’ONU à New York, le 25 septembre dernier.  Le Raïs congolais, droit dans ses bottes d’ancien rebelle faussement converti en démocrate, a exigé le départ de la Mission onusienne, installée en RDC depuis deux décennies.  Comme le nez au milieu de la figure, la raison de cette aversion pour la MONUSCO saute aux yeux, même si, lui, s’échine à cacher l’évidence. En réalité, que veut Kabila ? Eh bien, que la MONUSCO prenne ses cliques et ses claques et lui foute la paix afin que lui, puisse disposer de la RDC et du peuple congolais, comme bon lui semble.

La MONUSCO est la mauvaise conscience de Kabila

C’est clair, la MONUSCO, c’est le cheval de Troie de la communauté internationale et cela contrarie grandement les plans inavoués et inavouables du jeune Kabila et, ce faisant, l’insupportent. Alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas leur dire à tous les deux, basta !  C’est dire si la MONUSCO est la mauvaise conscience de Kabila.  Et c’est peu dire que sa présence le dérange. Seulement voilà, on le voit venir avec ses gros sabots ! Car, si par extraordinaire, il obtenait le départ de la Mission onusienne, il aurait tout le loisir de faire place-nette autour de lui, c’est-à-dire, de massacrer en rond et à huis clos, si sa stratégie à la Poutine de revenir au pouvoir, venait à échouer. De fait, il faut être naïf pour croire que Kabila renoncera au pouvoir, une fois parti. En s’employant à placer son homme-lige à la tête de la RDC, Kabila attend certainement de lui qu’il lui retourne « sa chose », le moment venu.  Toute chose qui explique son attachement morbide à sa fameuse «machine à voter», ou du moins «à tricher» !  Si cette machine coréenne fait son affaire en dépit de toutes les réserves de ses propres concepteurs, c’est qu’il y a anguille sous roche ; c’est qu’il y a un plan nauséeux en préparation, visant à imposer le dauphin de Kabila à la tête de l’Etat, en attendant le retour d’ascenseur.  

Kabila a-t-il fini par oublier d’où il vient ?  Arrivé au pouvoir par effraction et par les liens du sang, il ne veut plus rien lâcher. Ou du moins, poussé à lâcher le pouvoir, il cède pour mieux revenir. Et son discours faussement souverainiste au goût de fiel, à la tribune des Nations unies, n’est pas étranger à cette ambition. Son message à la tribune de l’ONU est on ne peut plus clair : qui se mêlera des affaires domestiques  du Congo, en prendra pour son grade.  Mais dans sa posture, on peut faire observer au président congolais ceci : aucun pays n’est en mesure de vivre en autarcie et « aucune nation aujourd’hui, ne peut avoir de destin isolé ». Ce nombrilisme aux relents infantilistes n’a aucun sens !   Et c’est pourquoi il faut arrêter les blablabla du genre la RDC est un pays souverain. Ici comme ailleurs, on agite les grelots de la souveraineté pour mieux

s’adonner à la délinquance politique. Que la RDC se sente assez mûre pour se prendre en charge dans l’organisation de ses élections, c’est tout ce qu’on lui souhaite. Mais de quelle maturité parle-t-on ?  De celle de la RDC  ou de celle de Kabila ?

On aurait compris Kabila s’il avait au contraire plaidé pour le renforcement du mandat de la Mission

Soi-dit en passant, si les cheveux blancs du troisième âge ne sont pas forcément signe de sagesse, a fortiori, ce n’est pas la barbe poivre et sel que l’on s’amuse à afficher ostensiblement malgré son jeune âge, qui le sera forcément !   En vérité, tout ce discours prétendument souverainiste et anti Occident est révélateur d’une seule chose : la tentation du pouvoir totalitaire !  Mais, encore une fois, il oublie une chose : la MONUSCO n’aurait jamais mis les pieds en RDC qu’il n’aurait pas été là-bas, à New York, en tant que chef d’Etat.  Dieu seul sait combien cette Mission a contribué à stabiliser ce pays et indirectement, le pouvoir de Kabila !  Que serait la RDC et que serait devenu M. Kabila  s’il avait été seul face aux groupes rebelles armés qui avaient longtemps écumé son pays, et dont certains avaient même été à deux doigts de le chasser du pouvoir ?  Avant que la RDC ne soit stabilisée, ce pays était l’objet de toutes les convoitises des pays alentour. Qu’allait-il faire s’il avait été seul à gérer cette situation, sans la MONUSCO ?  A présent qu’il nourrit des ambitions de partir sans vraiment partir, le jeune Kabila voue la Mission aux gémonies, en ramenant tout à sa seule personne. On aurait plutôt compris Kabila s’il avait au contraire plaidé pour le renforcement du mandat de la Mission, surtout quand on sait que les échéances électorales à venir sont lourdes d’incertitudes.  Mais les dictateurs sont ce qu’ils sont… Seuls priment leurs intérêts. Pour le reste, ils n’en ont que dalle !  Cela dit, le Raïs congolais devrait se montrer logique envers lui-même.  S’il ne veut pas entendre parler de la MONUSCO, la logique voudrait également qu’il soit contre sa tutelle, à savoir l’institution onusienne elle-même. N’est-ce pas elle qui expose les vies de ses médecins quand ils vont au secours des malades d’Ebola en RDC ? Kabila aurait dû, là aussi, invoquer la souveraineté. Et dire qu’en plus de la maladie, les populations doivent résoudre au quotidien, la lancinante équation de la pauvreté !  Plutôt que d’utiliser l’argent du contribuable pour améliorer le sort de ses concitoyens, Kabila veut donc injecter beaucoup d’argent dans l’organisation de la présidentielle avec pour objectif inavoué d’éviter que des yeux indiscrets voient ce qui ne tournera pas rond lors du scrutin. C’est bien dommage. Ainsi va l’Afrique ! On s’attendait pourtant à ce qu’avec l’arrivée au pouvoir des jeunes générations, la démocratie sur le continent ait de beaux jours devant elle. C’était mal connaître ces jeunes présidents, certains se révélant pires que leurs devanciers qui, eux, avaient au moins l’excuse de construire les Etats et de gérer de jeunes Nations à peine sorties de la colonisation.

« Le Pays »


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