HomeOmbre et lumièreLES BURKINABE DE LA COTE D’IVOIRE ET LA PRESIDENTIELLE DE 2015 : Pourquoi tant d’insistance ?

LES BURKINABE DE LA COTE D’IVOIRE ET LA PRESIDENTIELLE DE 2015 : Pourquoi tant d’insistance ?


L’autre jour, je parcourais un journal de la place et je suis tombé sur un article qui a retenu mon attention. Il s’agit d’une déclaration du Front républicain et alliés de la Côte d’Ivoire qui appellent leurs militants et sympathisants à venir se faire enrôler au Burkina, afin de pouvoir voter le 11 octobre prochain. J’avoue que j’ai été à la fois ému et sidéré. Emu parce que je vois en cet appel, un acte hautement patriotique qui témoigne de la volonté de nos compatriotes de l’étranger de participer à la construction de leur pays. Et sidéré de voir que ces mêmes gens qui appelaient à une marche de protestation « intelligente et républicaine » de trois jours, à partir du 25 mars prochain, ont reconsidéré leur position. En effet, ils estiment que le contexte n’est pas favorable à une quelconque manifestation, fût-elle pacifique. Et pour cela, je leur tire mon chapeau et leur demande de tenir bon. Car, pour dire vrai, j’étais déçu la dernière fois, de voir que nos compatriotes de Côte d’Ivoire se sont donné en spectacle en perturbant une rencontre organisée par une délégation gouvernementale de leur pays d’origine, aux fins de leur expliquer le bien fondé du report du vote de la diaspora en 2020. La scène était tellement affreuse que j’ai perdu toute envie d’être Burkinabè, tant on était ridicule aux yeux du monde entier. Car, on savait jusque-là que nos compatriotes de l’étranger, notamment ceux qui vivent en Côte d’Ivoire, se distinguaient par leur probité, leur intégrité, mais jamais, on avait cru un instant qu’ils étaient capables de s’adonner à des scènes de violence indignes d’une communauté civilisée. Chaque fois que j’y pense, j’ai le cœur serré. Heureusement que mes chers amis de la Côte d’Ivoire ont compris, en essayant de se racheter. Et c’est tant mieux. C’est leur droit en tant que citoyens burkinabè de se prononcer sur les grandes décisions qui engagent l’avenir de leur patrie. C’est pourquoi personne ne peut trouver à redire quant à leur décision de venir se faire enrôler au pays. Ils seront les bienvenus et la nation tout entière leur sera reconnaissante. Cela dit, je fais le constat que les Burkinabè de Côte d’Ivoire tiennent plus à prendre part à la présidentielle de 2015, que nos compatriotes qui vivent dans les autres pays d’Afrique ou d’ailleurs. Pourquoi une telle insistance ? Je me pose cette question puisque, pour autant que je sache, les Burkinabè de Côte d’Ivoire, même s’ils sont les plus nombreux, ne sont pas au-dessus des Burkinabè d’ailleurs.

Chassé du pouvoir à la surprise générale, Blaise Compaoré ne se gênera pas de tout faire pour qu’un de ses hommes de confiance reconquiert le fauteuil présidentiel

L’engagement patriotique dont ils font aujourd’hui montre en exprimant leur volonté de venir se faire enrôler au pays, est d’autant plus suspect qu’ils ne l’ont jamais fait durant les 27 ans de règne sans partage de Blaise Compaoré. Ceux qui voient dans les agissements de nos compatriotes de la Côte d’Ivoire, « une main invisible » n’ont peut-être pas tort. Car tout porte à le croire. D’autant qu’il y a les faits. Blaise Compaoré avait accepté le vote de la diaspora burkinabè, parce qu’il était sûr d’une chose : le bastion de la Côte d’Ivoire était majoritairement acquis à sa cause. Chassé du pouvoir à la surprise générale, il ne se gênera pas de tout faire pour qu’un de ses hommes de confiance reconquiert le fauteuil présidentiel. Dès lors, je peux comprendre pourquoi mes amis de Côte d’Ivoire, qui ont pu attendre pendant plus d’un quart de siècle sans voter, refusent maintenant de patienter pendant cinq ans seulement. Ceci donc peut expliquer cela. J’ai tout compris. Et c’est pourquoi j’en appelle à la vigilance des autorités de la transition, si l’on ne veut pas que la présidentielle d’octobre prochain ouvre la voie à une crise postélectorale avec son lot de violences. Inclusion d’accord, mais pas de pagaille ni de magouille. De toute façon, s’il plaît au bon Dieu, je serai là, moi-même, le jour du vote et je superviserai tous les bureaux afin de démasquer tous les éventuels fraudeurs. Et croyez-moi, la sanction sera très sévère. A bon entendeur !

« Le Fou »


Comments
  • Le fou, c’est ce que tu dis doucement ? Dieu seul sait ce que Blaise Compaoré manigance pour reprendre la main. Et la Côte d’Ivoire est un terrain acquis à ses basses besognes avec la complicité et la bénédiction des autorités ivoiriennes. Sinon comment peut-on comprendre l’envie subite de vouloir voter vaille que vaille. Mais que ces burkinabé de la CIV viennent au Burkina, la maison commune et qu’on se regarde droit dans les yeux. Qu’ils le veulent ou pas, ils nous amènerons plus ce dictateur sanguinaire au pouvoir. Tout ça, c’est la faute de la France et du RSP qui ont rendu la fuite de Blaise possible. Sinon, c’est ce qui est arrivé à son ami Kadhafi qu’il a trahi qui allait lui arriver même s’il y aurait plus de morts. Il fera mieux de se tenir tranquille là où il est car s’il pense qu’il est à l’abri pour perturber le Burkina, il se trompe.

    20 mars 2015
  • Mon ami “Le Fou”, moi j’ai compris ça depuis longtemps. C’est pourquoi je pense que le peuple devrait dès à présent entamer la deuxième phase de la lutte pour l’alternance. Au lieu de se focaliser sur des combats d’arrière garde “contre la candidature des militaires” comme ce que font les OSC en ce moment, il faut plutôt commencer à mettre en place un dispositif pour sécuriser les élections à venir, afin qu’elles soient libres, équitables et transparentes. Et le travail doit commencer avec ces enrôlements complémentaires. Il faut veiller à ce qu’ils se passent dans les normes. Si ces conditions sont assurées, je crois que les burkinabè ne sont pas fous… euh pardon (j’oubliais que c’est le nom de quelqu’un), disons… inconscients pour porter au pouvoir un de ceux qui y étaient jusqu’au 31 octobre dernier.

    21 mars 2015
  • Il faut que la justice fasse son travail. Qu’on respecte la charte. Tous ceux qui sont à l’origine des événements du 30 et 31 octobre soient démasqués et que leurs noms soient publiés. Ces derniers doivent être exclus de la course à la présidentielle du mois d’octobre. L’inclusion ne veut pas dire impunité. On a pas dit d’exclure leurs partis respectifs mais seulement ceux qui ont appelé à la modification de l’article 37 de notre constitution. Si ce ménage avait été fait, nous en seront pas là aujourd’hui. Parce que Blaise et sa suite devrait être aux arrêts et on allait pas être là aujourd’hui entrain de se poser des questions sur cette diaspora de la côte d’ivoire. On doit d’abord contraindre les autorités de la transition à lancer des poursuites contre ces fauteurs et après, le reste sera facile.

    21 mars 2015
  • Il faut reconnaitre que beaucoup de burkinabe ont servi de rebelles en CI et tout cela avec la complicité de Blaise. Tellement ils ont eu une expérience dans les bordels des élections présidentielles de 2010 en CI, ils veulent reproduire cette expérience au BF. La décision prise de ne pas les faire voter est sage. Ils se preparent à provoquer une crise post électorale au Burkina (tout comme celle qu’ils ont provoqué en CI).

    21 mars 2015
  • LES BURKINABE DE COTE D?IVOIRE NE SONT PLUS DES BURKINABE//ILS SONT TOUS A LA SOLDE DE BLAISE ET VEULENT A PRIX METTRE DU DESORDRE DANS LE PAYS ET REPLACER BLAISE AU POUVOIR //MAIS QU?ILS SACHENT QUE CECI N?EST PLUS POSSIBLE ///LE PEUPLE EST DEBOUT ET NE SERA COMME AVANT ///NOUS SOMMES TOUS PRES A SE4 SACRIFIER POUR EVITER QUE CE SANGUINAIRE DE BLAISE NE REVIENNE PLUS JAMAIS AU POUVOIR MAIS PLUTOT A LA CPI POUR REPONDRE DE CES CRIMES ABOMINABLES ///

    21 mars 2015

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