HomeA la uneLETTRE A EDDIE KOMBOIGO : « Pourquoi ne faites-vous pas confiance au Conseil constitutionnel ? »

LETTRE A EDDIE KOMBOIGO : « Pourquoi ne faites-vous pas confiance au Conseil constitutionnel ? »


L’auteur de la présente lettre ouverte s’adresse au président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo. Il lui demande de « ne pas mettre sa candidature au dessus du peuple », et de faire confiance au Conseil constitutionnel qui doit être le seul arbitre. Lisez plutôt pour en savoir d’avantage.

Cher Monsieur,

Lors d’une conférence de presse que vous avez animée le 13 août dernier à Ouagadougou, vous avez tenu des propos que je juge gravissimes. Je me permets de vous rappeler quelques extraits de vos déclarations faites au cours de cette conférence de presse : « S’il y a exclusion, il n’y aura pas d’élections ici (…) J’ai soutenu la révision et je serai candidat (…) Qui va me refuser d’être candidat ? Qui ? » Ces propos sont autant arrogants qu’inquiétants car, à mon avis, ils menacent la paix du pays. Votre prédécesseur Assimi Kouanda avait lui aussi tenu des propos de la même essence et qui ont contribué à mettre le feu aux poudres dans ce pays. Permettez-moi de vous les remettre en mémoire : «L’essentiel, en 2015, notre président est candidat, en 2020, il est candidat, le reste, nous laissons entre les mains de Dieu (…) S’ils vont brûler une maison, il faut qu’au retour, ils trouvent que leur maison aussi brûle. Comme ça, on va s’entendre. Est-ce clair ? Allez organiser des brigades afin que notre réaction soit immédiate».

Monsieur Eddie Komboïgo,

J’avais espéré que vous au moins vous ajouterez à l’intelligence qui semble transpirer de votre personnalité, de la sagesse pour que le Burkina retrouve sa paix d’antan. Hélas ! Vous semblez être une confirmation de la règle selon laquelle, il faut être un « va-t-en-guerre » pour diriger le CDP. Soucieux de la paix de mon pays et partisan de la non-violence, je vous adresse la présente pour mieux comprendre vos intentions. Voulez-vous dire que si le Conseil constitutionnel venait à invalider votre candidature et les candidatures de certains de vos camarades, vous empêcherez les élections de se dérouler ? Voulez-vous dire que vous êtes au-dessus de la Justice ?

Vous vous prévalez du verdict de la CEDEAO pour prétendre que vos candidatures ne doivent pas être invalidées, mais ceux qui ont formulé des recours contre vos candidatures, se prévalent également de l’esprit du même verdict affirmant que vous l’interprétez mal ; ils ajoutent que le Code électoral n’ayant pas été remodifié, ils ont le droit d’invoquer certaines dispositions pour faire recours contre vous. C’est donc arguments constitutionnels contre arguments constitutionnels. Dans ce cas, pourquoi ne faites-vous pas confiance au Conseil constitutionnel ? Vous pouvez gagner comme vous pouvez perdre. C’est pareil pour les parties adverses ; elles peuvent gagner comme elles peuvent perdre. Malheureusement vous, vous n’admettez pas l’option de perdre. Dans ce cas, permettez-moi de vous poser une question : et si ceux qui ont déposé des recours contre vos candidatures avaient la même option que la vôtre ? C’est-à-dire que si eux aussi n’étaient pas prêts à accepter un verdict en leur défaveur, que deviendrait ce pays ? Si eux aussi disaient : «Si on valide vos candidatures, pas d’élections », que deviendrait le pays ?

Monsieur Eddie Komboïgo,

S’il vous plaît, après avoir été auteur des évènements des 30 et 31 octobre, ne permettez pas à votre parti d’être en plus déclencheur d’une guerre civile. Pour cela, il faut rassurer les millions de Burkinabè qui sont déroutés par vos propos.

Ne mettez pas votre candidature au-dessus du peuple. Vous êtes jeune. Si vous savez faire amende honorable et si vous êtes patient, il n’est pas exclu que ce que vous appelez « exclusion » vous serve positivement un jour.

Je vous supplie donc en guise de conclusion, de conjurer les démons de la guerre.

Respectueusement.

Luc Issaka KOUROUMA

 


Comments
  • Bonne analyse, aux propos de va-t-en-guerre d’Eddie Komboigo, qui frise de l’arrogance, de l’irresponsabilité, de la suffisance et le manque d’humilité ! En effet, depuis un certain temps, ses propos sont dénués de tout bon sens, et avec une telle posture M. Eddie Komboigo se croit-il le plus intelligent ou connaisseur que les autres ? Soyez Humble, car il connu que vous êtes parvenu à la tête de votre parti par défaut ! Et même, si vous êtes un pur produit du système compaoré, ou si vous voulez le « Golden Boy » des affaires de la compaorose, mettez balle à terre ! Car, il n’est pas certain vous êtes clean, et vous n’êtes pas sûr d’échapper à une éventuelle opération mains propres. Mais bref ! En tout état de cause, si rêvez aussi de la plus haute responsabilité de l’Etat, c’est mal parti, car vous ne semblez pas être un bon démocrate avec des valeurs qui sied, et vous mélangez les genres ! Respectez au moins le Conseil Constitutionnel dont la compétence et l’intégrité la rendent crédible aux yeux de beaucoup de Burkinabé ! Et puis, les Burkinabé ont besoin vraiment d’autres choses et des compétences éprouvées pour relever les nombreux défis auxquels le pays est confronté ; et non la reproduction pur et simple d’un second système compaoré ! Salut !

    19 août 2015
  • Dis-moi Eddie,comment comptes-tu empêcher les élections?Si tu comptes sur ton parent Diendiére et sa milice du RSP ,c’est que tu te fous le doigts dans l’oeil.Car ces bidasses sont déjà dans le collimateur du peuple insurgé et de la communauté internationale et la moindre erreur leur sera fatale.

    19 août 2015
  • c’est la deuxième fois que lis les écris à Luc:
    la première fois c’était sous le régime compaoré et portait sur la position des responsables des églises chrétiennes; c’était du propre!
    cette fois encore c’est du bon cru!

    19 août 2015
  • Les propos de Komboïgo sont un appel aux troubles à l’ordre public. Nous devons éviter les propos qui incitent à la violence et à la haine. Assimi Kouanda et d’autres avaient fait la même erreur. Eddie doit être auditionné par la gendarmerie. C’est valable pour Réné Kaboré. Une mise en garde s’impose. A force de tolérance, le fautif ne reconnait plus son tort.

    20 août 2015
    • Ces fous d la friandises n peuve plus rien faire pr inquièter la paix au pays des hommes intègres. La jeunesse a mûri et les atende o tournant. Ne répondons pas à leur provocation ils auront le peuple en face. En route pr la bonne gouvernance.

      21 août 2015
    • que chacun mette de l’eau dans son vin

      30 août 2015

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