HomeA la uneLIBERATION D’ACTIVISTES DE LA SOCIETE CIVILE EN RDC : Kabila a-t-il entendu le sermon de Laurent Monsengwo ?

LIBERATION D’ACTIVISTES DE LA SOCIETE CIVILE EN RDC : Kabila a-t-il entendu le sermon de Laurent Monsengwo ?


 

Depuis le 19 décembre dernier, date marquant la fin officielle du deuxième mandat du président congolais, Joseph Kabila, la RDC est en permanence sous tension. Les assises conduites par l’Eglise catholique n’ont toujours pas permis de trouver un accord. Tout le monde croise les doigts, attendant le 30 décembre, date à laquelle les médiateurs espèrent arracher un consensus des différents protagonistes de la crise. Quant au président Kabila, il multiplie les gestes d’apaisement, espérant ainsi s’attirer la sympathie de l’opinion nationale et internationale. C’est pourquoi après avoir lâché du leste sur certains points, il a décidé, hier, 27 décembre 2016, de libérer quelques détenus politiques arrêtés lors des récentes manifestations qu’a connues la RDC. En effet, ils sont au total 18 militants de la Lucha dont Gloria Senga, du nom de cette activiste portée disparue depuis une dizaine de jours. Kabila avait-il vraiment le choix ? Assurément non ! Il s’agit là d’une victoire de la raison sur l’arbitraire. Car, acculé de toutes parts, aussi bien à l’interne qu’à l’externe, Kabila fils ne sait plus où donner de la tête. Peut-être a-t-il entendu le sermon de Mgr Laurent Monsengwo qui, dans son homélie de Noël, ne lui a pas fait de quartier.

C’est le lieu de demander à la communauté internationale de maintenir la pression sur le président Kabila

Dénonçant la terreur que Kabila avait fini par ériger en mode de gouvernance en RDC, l’ancien président de la conférence nationale souveraine le mettait en garde en ces termes : « Il est révolu le temps où l’on prenait le pouvoir par les armes ; il est révolu le temps où l’on cherchait à conserver le pouvoir par les armes en tuant son peuple (…) Car, quiconque tue par l’épée, périra par l’épée ». Le prélat de Kinshasa a donc dit haut ce que pensent bas bien des Congolais. Mais comme on le sait, de pareilles sorties ne plaisent pas au prince qui, dans le cas d’espèce, aurait bien voulu que l’Eglise prît fait et cause pour lui au détriment du peuple en lutte. C’est le lieu donc de demander à la communauté internationale de maintenir la pression sur le président Kabila jusqu’à ce qu’il s’en aille du palais de Kinshasa qu’il occupe maintenant illégalement, son bail officiel étant expiré. Car les dictateurs sont ainsi faits que quand on leur accorde le moindre répit, ils en profitent pour reprendre la main. On l’a vu avec le président burundais, Pierre Nkurunziza qui, exploitant l’incurie et l’hypocrisie de la communauté internationale, a réussi, envers et contre tous, à se maintenir au pouvoir. Mieux, il a fini par avoir tout le monde à l’usure puisqu’à ce jour, son départ n’est plus à l’ordre du jour.

B.O


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